2 – L’enseignement de la Section du paysage et de l’art des jardins

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Chapitre 2

L’enseignement de la Section du paysage et de l’art des jardins

La renaissance (1956-1968)

Version du 1er juillet 2018

Dès janvier 1956, un projet de réorganisation de la Section est présenté. Il prend acte de la régression du nombre de candidats (un seul à la rentrée de 1955), de la baisse du niveau (au-dessous du bac pour certains) et de la désaffection des ingénieurs horticoles (aucun depuis 1954). Le conseil des enseignants propose que la Section devienne une section d’application du paysage et de l’art des jardins en un an, réservée aux ingénieurs horticoles, agricoles et agronomes (et aux architectes) sans concours. Et que la Section soit remplacée par des sessions de formation accélérée de 10 mois recrutant sur titres, l’accès au titre de paysagiste par le concours en loge restant dans les deux cas inchangé.1

Le conseil est partagé entre plusieurs avis : les exigeants comme T. Leveau qui pense qu’il faudrait former au moins 20 paysagistes par an en privilégiant les élèves des Beaux-Arts ; les pragmatiques (R. Puget) qui proposent de faire connaitre les paysagistes par des expositions et des albums, et les réalistes (A. Audias et R. Brice) qui savent que le ministère de la Reconstruction et du Logement ne prévoit pas d’honoraire pour les paysagistes. Puisque, rappelle M. Cumenge, l’État ne finance pas la création des espaces verts. Sans compter que l’amicale des directeurs de jardins de villes « s’oppose toujours à associer le titre de paysagiste à celui d’ingénieur horticole » (p. 5). Mieux vaut, insiste A. Audias, résigné, « préparer de bons techniciens plutôt que la formation de cadres qui auraient du mal à trouver un emploi ».

À la fin de l’année scolaire 1955-56, six élèves de deuxième année (dont P. Roulet, D. Collin et A. Spake) sont certifiés. Après avis des autres instances de l’ENH, la Section se prépare à fonctionner les années suivantes à deux niveaux : la reconduction de la formation en deux ans (non modifiée) et la création d’une sous-section de stagiaires en 10 mois.

Une lente remontée

À la rentrée 1957, sept candidats sont recrutés dont Jacques Simon qui formera dix ans plus tard Michel Corajoud. Les enseignements dits théoriques (les cours) sont concentrés en première année et les ateliers en seconde année. L’année suivante (en octobre 1958) neuf candidats se présentent et huit, tous bacheliers, sont retenus2. Deux anciens auditeurs de l’ENH sur quatre sont également sélectionnés comme stagiaires3. Le niveau d’étude, malgré les plaintes récurrentes des enseignants d’ateliers, semble remonter ainsi que le nombre d’auditeurs à l’ENH (11). Cette nouvelle organisation oblige les enseignants d’ateliers à diminuer le nombre de projets et à augmenter leur temps de travail. Les travaux d’ateliers en première année passent de 16 à 9 et en deuxième année les projets sont réduit à trois. Mais le taux de vacation apparait de plus en plus insuffisant aux enseignants.

À la fin de cette année scolaire (juin 1959), où J. Pasquier (IH 35) a remplacé le sous-directeur M. Miège, la satisfaction des enseignants est très variable surtout en ateliers : pas assez de travail, assiduité irrégulière, lenteur des projets, travail en amateurs : « Ils n’accrochent pas ». T. Leveau pense que deux années ne suffisent pas mais d’autres (H. Thébaud) rappellent que « il ne peut y avoir de génies tous les ans ». Car J. Simon se distingue déjà « par des travaux qui sont presque ceux d’un professionnel ». Les responsables d’ateliers (MM. Leveau, Puget, Audias) se mettent néanmoins d’accord pour rédiger une plaquette de propagande : « Le paysagiste dans la vie moderne ». Il faut faire connaitre la Section aux candidats potentiels.

À la fin de cette année scolaire 1958-59, l’effectif global des élèves paysagistes (stagiaires compris), qui a atteint 17 et celui des auditeurs 11, soit 28 élèves, a plus que doublé en trois ans. Les ingénieurs horticoles (3) sont revenus et la plupart des autres étudiants ont obtenu un bac philo ou sciences expérimentales. La moitié des auditrices sont des femmes, mais les candidats des Beaux-Arts sont rares (1).

Premiers changements

À la rentrée de l’année 1959, Etienne Le Guélinel, qui assistait régulièrement aux conseils d’administration de l’ENH depuis 15 ans comme représentant du préfet, remplace Jean Lenfant. Sur les 12 candidats à la Section, 6 ont été admis en octobre 1959 dont deux ingénieurs horticoles et quatre femmes4.

Dès le conseil du 6 novembre, le nouveau directeur déplore les absences trop nombreuses « qui laissent supposer un travail insuffisant de la part des élèves. On a l’impression que, pour beaucoup, la Section n’est qu’un port d’attache et qu’ils ont d’autres activités en dehors d’elle »5 . Il souhaite supprimer la jeune section des stagiaires. Ce qu’approuve le Conseil …

Après quinze années de fonctionnement, un autre changement dans la Section est annoncé : le remplacement possible de T. Leveau6 par J. Sgard, un des premiers diplômés de la section, néanmoins considéré comme « trop jeune pour cette importante fonction ». Il serait « très bien pour les cours théoriques, mais manque de métier pour les corrections ». Le nom d’Henri Brison7, professeur à l’école du Breuil est avancé, ainsi que celui de D. Collin.

Un an après, lors de la réunion du 2 décembre 1960, il est décidé de faire appel au célèbre architecte, paysagiste et urbaniste Jacques Greber (1882-1962) -en dépit de son âge- pour cinq conférences, et à nouveau pour un cours « étoffé » d’architecture et de composition à T. Leveau qui aurait pourtant aimé laisser la place à de plus jeunes. Les corrections d’ateliers seront confiées à A. Audias (pour la composition), à H. Thébaud (pour les techniques) et à R. Puget (urbanisme). G. Lysensoone (sols sportifs), démissionnaire pour raison de santé, est remplacé par son collaborateur M. Thomas. Lucien Sabourin, professeur à l’école du Breuil, prend en charge à la place de H. Thébaud l’enseignement de l’utilisation des végétaux8.

Parallèlement à ces premiers changements, les effectifs restent stables : 7 candidats admis9 sur 13 en première année (plus 7 auditeurs libres) et 6 élèves (plus une auditrice) en seconde année. Mais J. Pasquier pense que le nombre de candidats qui s’est accru légèrement passera à 20 en 1961, notamment avec des ingénieurs horticoles et agricoles.

La demande de paysagistes par l’État commence à être sensible : un auditeur M. Sisco a été présenté officiellement par le chef du service spécial des autoroutes. R. Puget transmet l’intérêt du ministre de la Reconstruction pour que : «le paysagiste, dans les grands travaux d’aménagement, intervienne déjà au stade de la conception » (p.4). L’Agence de l’arbre récemment créée par ce même ministre de la Reconstruction est un gisement d’emplois pour les paysagistes selon le directeur.

Un autre indice de ce « frémissement » de l’intérêt porté à la Section est donné par l’effectif de première année qui passe à 14 (autant d’élèves réguliers que d’auditeurs français et étrangers). D’autant plus que l’ENH qui va devenir ENSH l’année suivante envisage de créer une spécialisation en troisième année. La première année de la section pourra-t-elle faire office de spécialisation des ingénieurs ?10

Les enseignants changent …

Alors que l’ENH devient ENSH par le décret du 20 juin 196111, la Section recrute à la rentrée 1961-62, sept nouveaux élèves dont trois femmes et un ingénieur horticole12. Elle en certifiera cinq après deux ans d’études (dont M. Viollet)13.

À la fin de cette année scolaire, plusieurs changements sont notables : la disparition de H. Brison et J. Gréber (potentiels enseignants), le départ de M. Cumenge, professeur de droit (qui sera remplacé par P. Rossilion de l’agence foncière et technique de Paris), et celui de R. Enard (remplacé par Jacques Cordeau, professeur de dessin au lycée C. Bernard à Paris).

Se pose, entre autres, le problème des notes éliminatoires notamment en « projet technique », matière qui relève, soutient J. Pasquier, « d’un examen général ». Elles interdisent d’obtenir le diplôme. Le conseil demande à ce que le changement de notation de cette matière soit porté à la connaissance des élèves. Il accepte également que des jeunes paysagistes14 viennent en 2e année « aider les élèves dans l’étude et la réalisation de leurs travaux » (proposition de Daniel Collin15 et Jean-Pierre Bernard). Une concurrence semble cependant se dessiner entre ces nouveaux enseignements et le temps consacré aux maquettes (H. Thébaud).

L’augmentation des admis en octobre 1962 semble possible avec 18 candidats annoncés dont 4 ingénieurs horticoles. Mais la sélection ne confirme pas cette amélioration hypothétique. Six sont admis en première année dont un ingénieur horticole et 4 femmes16.

Au bout d’un an la situation de l’enseignement ne semble pas meilleure. À la rentrée de l’année scolaire 1964-1965, 9 élèves sont pourtant admis17.

H. Thébaud va être amené à démissionner pour raison de santé. Plusieurs élèves de première année posent des problèmes de résultats insuffisants (surtout en dessin) ou de discipline (fraude). Néanmoins sept élèves de deuxième année sur huit classés sont proposés au certificat d’études et l’expérience d’accompagnement des élèves de deuxième année par de jeunes praticiens semble fructueuse et à pérenniser18.

À la fin de l’année scolaire 1963-64, le conseil des enseignants a été significativement renouvelé. MM. Saint-Maurice, Sgard, Sabourin, Thomas, Cordeau sont nouveaux. Les piliers de la section A. Audias et T. Leveau, à l’exception de J. Hugueney, sont toujours en activité mais absents du conseil de fin d’année. Les étudiants de 1ére année sont devenus « assidus » quoique de « valeur moyenne », mais ceux de deuxième année « manquent tous de formation esthétique, et d’aptitude à la maquette-esquisse,  » (J. Sgard), et « de formation technique » (A. Audias par la voix de J. Pasquier). L’obligation de l’assiduité à l’atelier est encore assouplie avec la réserve d’une présence des élèves quand l’enseignant est présent … « même inopinément… ». (p. 3).

La renaissance

La rentrée d’octobre 1965 marque une transition importante. De nouveaux noms apparaissent (comme invités) dans le conseil des enseignants dès juillet 1965 (B. Lassus, P. Harvois, P. Lemattre, acteurs impliqués dans la réforme de l’enseignement de la Section (voir chapitre 3), réforme qui n’est pas ou peu évoquée dans les débats des conseils d’enseignants. Comme s’ils ignoraient qu’un projet d’institut du paysage et des jardins était en gestation depuis au moins un an…

La sélection du concours a retenu 11 candidats sur 23 inscrits, chiffres jamais observés depuis 194619.

La pédagogie (et la propagande devenue publicité) évolue : possibilité d’une présentation collective des travaux d’élèves en première année, hors de l’école à Versailles (J.-C. Saint Maurice), attribution souhaitée de médailles comme à l’école des Beaux-Arts (T. Leveau), intervention dans les jurys de personne extérieures (J. Hugueney), variation des coefficients en fonction du stade du projet (de 1 pour l’esquisse à 10 pour le projet complet), candidature (exceptionnelle) d’un élève ingénieur de l’Institut national agronomique de Paris …

À la rentrée 1966, deux sélections sont organisées (comme les années précédentes).

La première s’adresse aux candidats à la classe préparatoire (les auditeurs). Il comporte une journée d’épreuves de dessin d’imitation et de composition, et deux journées d’ « interrogations orales » (aujourd’hui on parlerait d’« entretiens avec un jury »).

La seconde concerne 22 candidats à la Section, tous bacheliers ou équivalents, qui sont classés. Les dix premiers sont retenus, dont huit femmes20.

S’ajoutent désormais à l’admission sur concours à la Section, quatre élèves ingénieurs horticoles (recrutés initialement à Bac + un à deux ans) pouvant désormais entrer sans concours en 3e année de spécialisation paysage, comme auditeur. Cette formation est confondue avec la 1ére année de la Section. Il en est de même pour un ingénieur élève de l’INA de Paris Philippe Treyve21. La Section en première année comporte désormais 14 élèves après une sélection portant au départ sur 47 candidats22.

Le concours commençant à jouer son véritable rôle de sélection des élèves recherchés, le conseil, notamment R. Puget, J.-P. Bernard et J.-C. Saint-Maurice, insiste à nouveau sur « l’intérêt d’avoir un plus grand nombre de candidats », d’intensifier la publicité et d’augmenter les moyens et les contenus de l’enseignement. En fait personne ne sait combien de paysagistes il faudrait former à moyen terme, ni quelle politique pédagogique nouvelle adopter. Mais chacun en a une idée.

Pour améliorer les contenus de l’enseignement, J. Sgard propose les cours d’écologie végétale de J. Montégut (ENSH) « discipline utile aux paysagistes », L. Sabourin des carnets de visites et des cours de sylviculture, R. Puget des carnets de croquis notés, J. Hugueney des échanges avec des professeurs étrangers, et B. Lassus des exercices d’expression orale et écrite et des conférences de sociologie des métiers. Tous conviennent avec A. Audias qu’au bout de vingt ans d’enseignement, « il y a lieu de le modifier pour tenir compte des changements survenus depuis cette époque dans la profession de paysagiste, …et notamment de boucher des trous en prévoyant des enseignements dont la nécessité ne se faisait pas sentir en 1946 » (p. 5).

Dès le conseil suivant de juin 196723, de nouveaux enseignants apparaissent : Jacques Montégut, ingénieur agricole (Grignon), maître de conférences en physiologie et écologie végétale à l’ENSH, et Gilbert Samel, jeune paysagiste DPLG, recruté pour coordonner les ateliers de première année. Le problème du niveau nécessaire pour recevoir le diplôme de paysagiste DPLG est à nouveau abordé car la faiblesse majeure est identifiée surtout en « composition ». Alors que les ingénieurs sont mieux notés, car ils savent mieux s’exprimer, ce qui, précise B. Lassus, est renforcé par le dessin de communication, alors que G. Samel, pense que cet avantage peut s’inverser en deuxième année au profit des plus créatifs. L’organisation plus rationnelle de la préparation au concours est devenue désormais, selon J. Pasquier, un enjeu essentiel pour élever le niveau des élèves. On pourrait également ajouter une année de plus, comme le propose au même moment la commission de réforme de la Section.

Le décollage

La rentrée de l’année scolaire 1967-68 marque une nouvelle étape du développement de la Section24. D’abord 4 enseignants titulaires de l’ENSH entrent dans le conseil de la Section, Pierre Bordes et Jean-Marie Lemoyne de Forge (topographie et génie hydraulique), Maryvonne Gallien (Protection des végétaux), Alfred Anstett (sciences des sols) auquel s’ajoute un ingénieur en chef du Génie rural et des eaux et forêts M. Valette. Ensuite la sélection du concours s’est accrue avec 48 candidats. 10 postes ont été proposés au recrutement externe et 5 aux ingénieurs de l’ENSH. En fait 13 seront recrutés dans le premier cas, ce qui porte l’effectif à 19 élèves en première année25 et 13 en seconde.

Enfin, l’enseignement préparatoire au concours est totalement réorganisé (il était resté « à la carte ») au cours des années suivantes. C’est donc en mobilisant A. Anstett (sciences du sol et fertilisation), J. Montégut (connaissance de la végétation et écologie), J.-M Lemoyne de Forges (hydrologie et hydraulique théorique), M. Gallien (Nuisances et pathologies), R. Puget et P. Roulet (matériaux de l’art des jardins), et M. Valette (sciences forestières), soit une dizaine de disciplines nouvelles en formation préparatoire et cinq au cours de la formation que les domaines scientifiques entrent en force dans les programmes d’enseignement.

Une grande partie des enseignants de l’ENSH et de la Section en 1967 (Fig. 1, 2, 3) sera reconduite, huit ans après, dans leurs fonctions au moment de la création de l’ENSP en 1975.


Fig. 1 : Les enseignants de la préparation au concours de la Section (1967-68)

 Fig. 2 : Les enseignants de la première année de la Section (1967-68)

Fig 3 : Les enseignants de la seconde année de la Section (1967-68)

Conclusion

En vingt ans, le nombre d’enseignants et le temps d’enseignement ont doublé, et le nombre d’élèves a triplé, sans modifier sensiblement les disciplines enseignées et la nature de la pédagogie de cours et d’applications.

Les deux recrutements, d’ingénieurs et de non ingénieurs, se sont développés en parallèle jusqu’au dernier concours en 1972. Les formations ne vont plus viser, comme au début de la Section, les emplois publics des ingénieurs de ville et le marché privé de l’architecture des jardins, mais explicitement les nouveaux métiers de la conception du paysage et de l’espace public dans le cadre de l’aménagement des territoires urbains et ruraux.

Cette nouvelle orientation est liée aux changements de génération des enseignants et à l’émergence de nouveaux marchés porté par les politiques publiques (logements, routes et autoroutes, tourisme littoral et montagnard …). J. Sgard, autant urbaniste que paysagiste, défend avec l’architecte urbaniste R. Puget la politique renouvelée des plans de paysage (en fait d’ « urbanisme paysagiste » avant la lettre26), alors que les plus jeunes comme J.-C. Saint-Maurice et P. Roulet, héritiers de A. Audias, A. Riousse et T. Leveau, s’attachent à la composition des espaces verts des ensembles urbains. De son côté le plasticien B. Lassus, appelé par J. Sgard, montre l’intérêt des recherches innovantes sur les approches visuelles des paysages. Cette renaissance de l’enseignement ne peut être dissociée du projet d’institut du paysage (1970-72) avec lequel se confondent les dernières années tumultueuses de la Section (chapitre 3).

Cette évolution a plusieurs conséquences. La durée des études après le bac -en 1947 d’un an à la Section et de quatre ans pour les ingénieurs – s’accroit : un à deux ans de préparation dans les lycées ou d’un an comme auditeur à l’ENSH, 3 ans à l’école pour les ingénieurs, deux ans pour les élèves de la Section, et 2 à 6 années (voir plus) avant le concours en loge, soit au moins six années d’études scolaires. Durée qui sera maintenue à l’ENSP jusqu’à la réforme des études supérieures à 5 ans après le bac, de 2015.

L’accès à la Section devient de moins en moins unitaire comme dans les classes préparatoires, scientifiques ou littéraires des lycées. La Section cherche à recruter des profils différents, à la fois des ingénieurs biotechniciens (horticoles et agronomes), des élèves des écoles des Beaux-Arts et des Arts Décoratifs, et toutes les personnes ayant un potentiel créatif et imaginatif s’exprimant par le dessin et la maquette. L’arrivée des enseignants scientifiques de l’ENH en 1968, puis leur reconduction en 1975 dans la jeune ENSP, va bouleverser, à la faveur du contexte réformiste de l’après 1968, cette singularité patiemment construite en 20 ans.

Pierre Donadieu

Mai 2018

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Bibliographie : Voir celle des autres chapitres

Notes

1 Projet de réorganisation de la Section du paysage et de l’art des jardins , 23 janvier 1956, 3 p., PV du Conseil des professeurs.

2 11 élèves, entrés en 1958, ont, selon l’annuaire AIHP de 2011, obtenu le titre de paysagiste DPLG : 6 IH dont Allain Provost, Pierre Carcenac de Torre et Jelal Abdelkefi de nationalité tunisienne et 5 non IH (dont A. Vergely et A. Szumanska). Deux à trois ans pouvaient s’écouler entre la fin des études d’ingénieurs et l’entrée dans la Section.

3 PV du 7 juillet 1958

4 Deux (ou trois) élèves obtiendront le titre de paysagiste DPLG, annuaire AIHP, 2011.

5 P. 2

6 T. Leveau était architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux, urbaniste en chef honoraire et paysagiste DPLG (en-tête de lettre du 29 juin 1964).

7 IH37, dplg, ingénieur divisionnaire de la ville de Paris. Il disparaitra accidentellement en 1962 .

8 PV du 2 décembre 1960. L. Sabourin (1904-1987), autodidacte, était moniteur chef à l’école du Breuil en 1931. Il dirigea le Fleuriste municipal d’Auteuil en 1959 et devint le trésorier de la SNHF. D. Lejeune (https://www.hortiquid.org/questions/lucien-sabourin/

9 Dont un ingénieur horticole. Trois obtiendront le titre de DPLG dont Michel Viollet, annuaire AIHP, 2011.

10 PV du 29 juin 1961, p. 4.

11 Dans le décret du 20 juin 1961, il est précisé à l’article 15 que L’ENH qui devient ENSH « comporte une section spéciale du paysage et de l’art des jardins, destinée à former des paysagistes DPLG ». Ce diplôme-titre reconnait le même titre -DPLG- que les architectes et les géomètres. Ce qui ouvrait aux paysagistes une meilleure visibilité professionnelle.

12 Trois des nouveaux recrutés obtiendront le titre de DPLG, dont Caroline Mollie et Pierre Carcenac de Torne (IH 58).

13 PV du 2 juillet 1962, p. 3

14 Cette décision concernait J.-B. Perrin (plans d’espace verts et urbanisme), P. Roulet (espaces verts et habitats collectifs), J.-C. Saint-Maurice (jardins d’usines) et J. Sgard (plan régional de paysage). Lettre de D. Collin à E. Le Guélinel du 1er aout 1962.

15 D. Collin était président de l’association amicale des anciens élèves de la Section Paysage.

16 Aucun (e) n’obtiendra le titre de paysagiste DPLG.

17 Dont aucun ingénieur et 5 femmes, et parmi d’autres Pierre Dauvergne et Pierre Pillet. Sept obtiendront le titre de paysagiste DPLG.

18 PV du 2 juillet 1963.

19 PV du 17 novembre 1965. Dont 6 femmes. Parmi eux, six sur 11 obtiendront le titre de paysagiste DPLG, notamment Paul Clerc et Marguerite Mercier.

20 Parmi eux, six obtiendront le titre de paysagiste DPLG, dont A. Levavasseur, J.-P. Pinson, Hélène Huber et Claude Faucheur. L’effectif maximum a été fixé à 11 (PV du CE du 1er juillet 1966), mais aucun texte ne le limite.

21 Il est le fils de Jean-François Treyve, paysagiste DPLG (SP 52), et jouera un rôle actif dans le premier projet d’institut du paysage et la mise en place du CNERP (chapitre 1).

22 PV du 16 novembre 1966.

23 PV du 30 juin 1967, 6 p.

24 PV du 6 décembre 1967, 8 p.

25 Parmi eux 7 femmes. Sur les 14 élèves non ingénieurs, 7 obtiendront le titre de paysagiste DPLG.

26 Le mot vient des Etats-Unis (landscape Urbanism) à la fin des années 1990 avec les travaux de l’architecte Charles Waldheim.

1 – Les débuts de la Section du paysage et de l’art des jardins

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Chapitre 1

Les débuts de la Section du paysage et de l’art des jardins

(ENH Versailles, 1946-1956)

La naissance

Version provisoire du 2 juillet 2018

 

De la parution du décret de création de la Section en décembre 1945 à la rentrée de l’année scolaire 1959-60, Jean Lenfant était le directeur de l’ENH dont dépendait la Section du paysage et de l’art des jardins1. Trois fois par an au moins, il présidait le « conseil des professeurs » de la Section qui réunissait un effectif à peu près constant de 9 à 12 enseignants vacataires. Il était assisté par le directeur des études de l’ENH (successivement MM. Khalifa, Miège et Pasquier) qui en était le secrétaire2. Sa première réunion eut lieu le 11 janvier 1947 après la première rentrée scolaire en octobre 1946.

Au cours de cette période pionnière, certains enseignements de la Section étaient très proches des formations techniques de l’École nationale d’horticulture (ENH) où existait une chaire d’architecture des jardins et d’urbanisme de 1934 à 19513. D’autres en étaient cependant très éloignés du fait de l’introduction d’ateliers de projets sur le modèle de ceux de l’École des Beaux-Arts à Paris.

L’organisation pédagogique de la Section était semblable à celle de l’ENH. Le règlement intérieur était le même. Mais les deux formations étaient indépendantes, avaient des conseils des professeurs différents et n’entretenaient pas ou peu de relations sauf dans le domaine de la préparation en dessin des ingénieurs au concours d’entrée à la Section.

Chaque semaine, à l’emploi du temps de la Section, étaient indiquées les matières enseignées et les enseignant concernés. Le libellé des matières et l’identité des enseignants ont peu changé avec les années pendant la période considérée.

Il n’y avait pas de chaire d’enseignement comme à l’ENH.

La dénomination du regroupement des enseignements utilisée est anachronique car elle n’est apparue qu’à la faveur des projets d’institut du paysage notamment le premier à la fin des années 1960 (cf Chapitre 3).

Ce texte, fondé sur les procès-verbaux des conseils d’enseignants, présente d’abord une courte histoire des dix premières années de l’enseignement, puis les différents enseignements et enseignants.

Les premiers conseils des professeurs (1946-56)4

Une formation courte, à la fois proche et éloignée de celles des ingénieurs

Le 11 janvier 1947, le premier conseil réunit 12 enseignants vacataires dont l’expérience pédagogique concernait seulement le début de l’année scolaire 1946-47. Ils n’intervenaient pas à l’ENH dont il ne sera pratiquement jamais question par la suite, alors que l’architecte de jardins Ferdinand Duprat y anime une chaire d’architecture des jardins et d’urbanisme dont il est le professeur titulaire depuis 1934 et a joué un rôle important dans la création de la Section.

Quatre sont fonctionnaires (M.Charageat, R. Puget, R. Enard, M. Jeanneteau) et les autres ont une activité libérale dans leur « cabinet » (agence). Les deux statuts pouvaient se combiner comme dans le cas de F. Duprat.

La première formation se déroule pendant une année après une sélection qui avait recruté six étudiants : P. Mas, E. Mauret, P. Carré, L. Gendre, M. Béjot et J. Challet. Tous sont des ingénieurs diplômés de l’ENH.

La formation avait été installée dans « des locaux détournés hâtivement de leur utilisation première », sans matériel d’enseignement et sans direction des études5. Les enseignements proches n’ayant pu être coordonnés, J. Lenfant demande à un groupe d’enseignants (M. Charageat, A. Riousse, M. Durand et M. Jeanneteau) d’étudier les programmes afin de réduire ou d’éviter les points redondants.

C’est l’architecte de jardins et urbaniste André Riousse qui est chargé « à l’unanimité » de diriger les ateliers, c’est-à-dire « de répartir dans le temps les travaux de projets et d’esquisses demandés aux élèves »6. Cependant « la correction de ces travaux est confiée à une commission de professeurs  : A. Riousse (composition), R. Brice (Techniques), R. Puget (urbanisme) et A. Audias (sites et paysage) ».

Le débat du conseil montre que les enseignants ont besoin de la pédagogie des « applications ». Soit des projets ou des exercices en ateliers (ou non) pour « appliquer » le cours, soit des illustrations concrètes grâce à des visites en région parisienne et au-delà. Il indique également -ce qui sera ensuite récurrent- que le niveau de la sélection en dessin doit être plus exigeant et qu’une préparation au concours devra être prévue les années suivantes. En dépit du faible nombre d’étudiants, la création « d’une chaire » avec un professeur titulaire est demandée au ministère de l’Agriculture ainsi que la nomination d’un secrétaire-surveillant et d’un directeur des études7.

En reprenant le modèle de l’ENH, l’évaluation des cours prévoit un examen général au moins pour chaque enseignement. J. Lenfant introduit un examen de synthèse à la sortie (coefficient 2) et une vraie notation de 0 à 20, visiblement pas utilisée avec la rigueur attendue.

La formation étant jugée trop courte, le conseil demande, pour que le titre de paysagiste soit attribué8, qu’un stage de deux ans soit effectué après la scolarité et de « poursuivre des travaux d’esquisses et de projets (un par trimestre) » sous le contrôle de l’école. Si bien que « selon les résultats obtenus, il leur sera délivré soit le diplôme de paysagiste, soit un certificat de scolarité ».

Dans la seconde réunion du conseil du 25 mars 1947, l’organisation de la « propagande » de la Section en vue du concours est précisée. A. Audias a publié un article dans la revue « Le maître d’œuvre de la reconstruction » et des « notices » seront distribuées à la foire de Paris.

Revenant sur la question de la préparation au concours des ingénieurs, il est envisagé de demander à F. Duprat, professeur d’architecture des jardins à l’ENH, de l’organiser avec M. Le Boul, professeur de dessin. Le délicat problème des stages et de leur suivi (en région parisienne) est posé et le système d’évaluation de la formation est complété, sur proposition du professeur Lysensoonne, par un dossier technique du dernier projet, et « un rapport sur un travail personnel choisi par l’élève ». En même temps la SNHF fait savoir que le concours en loge qu’elle organise en mai sera ouvert aux élèves stagiaires de la Section. Enfin la confection de polycopiés (MM. Durand, Lysensoonne, Audias) est approuvée, à la demande des élèves et aux frais de l’école.

Une formation pionnière mais précaire

Dans la troisième réunion du 1er juillet, le problème le plus préoccupant pour J. Lenfant, c’est la difficulté de recrutement malgré « la propagande » faite dans les lycées et collèges, dans les services agricoles de France et d’Afrique du nord et à la foire de Paris. Aucune des vingt demandes de renseignement parvenues à l’école ne concerne des candidats au niveau requis. Aucun élève ingénieur de 3e année de l’ENH n’a été candidat, car beaucoup ont été recrutés au Maroc après leur voyage de fin d’études. Aucun détachement d’ingénieur fonctionnaire n’a été accepté dans les administrations.

Le verdict du conseil est sans appel : le niveau exigé est trop élevé (le bac est demandé) et les matières techniques horticoles dissuadent les bons candidats (les élèves de l’École des Beaux-Arts notamment). Si bien que les enseignants demandent au directeur de l’enseignement au Ministère d’autoriser «  les candidats non bacheliers et non titulaires des diplômes des grandes écoles à prendre part au concours, …, et d’agir pour permettre le détachement (d’un an pour formation) des ingénieurs divisionnaires des parcs et jardins de la ville de Paris sans modification de traitement ».9 La suppression des connaissances en horticulture du concours est également recommandée, mais en prévoyant ensuite « un cours d’horticulture pour pallier l’insuffisance des élèves en cette matière ». Il est même envisagé de réserver aux meilleurs élèves le diplôme de paysagiste et de créer un diplôme d’aptitude professionnelle pour les autres pour des emplois moins qualifiés « contremaitre, chef de chantier, entrepreneur de jardins »10.

Par ce même courrier est sollicité un financement pour augmenter le nombre de cours qui passera de 169 à 180 (un cours = 1h 30). Car l’insuffisance de la formation en un an apparait évidente dans la mesure où l’École veut apporter les qualités professionnelles suffisantes d’un concepteur, distinctes de celles d’un entrepreneur et complémentaires de celles d’un ingénieur.

L’enjeu des débouchés de la formation est souligné par R. Puget qui demande « de classer la Section du paysage sur la liste des écoles dont les diplômes ouvrent l’accès aux fonctions administratives ayant trait au paysage et à l’art des jardins » (p. 3), notamment au ministère de l’urbanisme11.

Face au problème des stages pour les six élèves, les enseignants ayant des agences ou des laboratoires ou en contact avec des services administratifs (MM. Riousse, Lysensoone, Puget) vont innover en accueillant les premiers stagiaires.

Le premier barème de coefficients des matières adopté en mars paraissant peu adapté, le conseil en adopte un nouveau (de 1 pour l’urbanisme et l’histoire de l’art à 3 pour la composition, sans oublier l’assiduité et la conduite déjà problématique : 2), et supprime l’examen de sortie.

À la fin de cette année, les cours, qui représentent environ 250 heures, n’occupent qu’un petit tiers de l’emploi du temps, le reste (450 heures au moins) étant consacré aux ateliers pratiques, aux applications et aux visites. Ils font la part belle à l’histoire (60 h) et aux techniques de travaux (35 h), mais reste d’importance modeste en urbanisme (15 h) et en constructions des sols (12 h).

La première évaluation des étudiants, discutée le 12 juillet, fait apparaitre les premiers problèmes de notation. Si Pierre Mas et Elie Mauret se classent en tête avec plus de 15 de moyenne, Jean Challet avec 12,6 frôle la note minimale requise (12) car le responsable d’atelier André Riousse déplore « qu’il n’ait pas fourni l’effort nécessaire (en ateliers) pour obtenir de meilleurs résultats »12. Néanmoins tous obtiennent le certificat d’études, « sachant que le titre de paysagiste ne leur sera accordé qu’après un stage de deux ans et la présentation d’un projet complet et d’une thèse »13. Ce stage, précise J. Lenfant, s’accompagnera de la remise d’un projet par trimestre et d’un rapport sur un travail personnel choisi par l’étudiant la première année, et au cours de la seconde année d’un projet trimestriel dont l’un complet avec étude technique et rapport.

L’espoir d’une amélioration renait (1947-48)

A la rentrée de 1947, six élèves sont admis dont trois ingénieurs horticoles. L’un d’entre eux (H. Brison) est employé à la ville de Paris et fera ses études en deux ans. La « propagande » et l’intervention du directeur de l’enseignement auprès de R. Joffet semblent avoir porté leurs fruits. Parmi les trois autres, un bachelier « avec de réelles aptitudes au dessin » mais sans connaissances botaniques et horticoles fait l’objet d’un traitement de faveur14. J. Lenfant lui propose une année d’auditeur libre pour acquérir les connaissances indispensables après sa sortie de la Section.

En novembre, les enseignants sont enchantés de leurs recrues dont M. Charageat qui loue « le travail en équipe ». Ils ouvrent le concours aux étrangers, car un Palestinien et un Egyptien, puis un agronome brésilien se sont inscrits comme auditeurs libres en vue du concours l’année suivante.

Le conseil note l’embellie, mais A. Audias rappelle que « les paysagistes actuels n’ont pas un volume de travail suffisant » en dépit des besoins de la reconstruction des villes. Situation qui se répercute sur le nombre de candidats au concours. Il est donc urgent de rechercher des postes dans les ministères, dans les services des Ponts-et-Chaussées, et de l’urbanisme où les « spécialistes paysagistes » sont absents. Ne serait-ce que pour induire des commandes plus abondantes aux agences de paysagistes. C’est pourquoi, dans un article L’enseignement de l’art des jardins et du paysage, A. Audias développe un plaidoyer pour « éduquer ceux qui voudraient s’orienter vers la profession de compositeurs de jardins » qu’ils soient ingénieurs ou architectes15.

Dès cette époque, les étudiants manifestent leurs revendications pédagogiques : augmenter les cours d’urbanisme et d’histoire de l’art aux dépens de ceux de « site et paysage », noter systématiquement les esquisses, donner plus de place aux techniques, développer les pratiques de « rendus », accéder à l’atelier jusqu’à minuit, ménager des journées libres, mieux choisir les visites … Il en est de même pour les enseignants : R. Enard se plaint d’un faible niveau en dessin, et G. Lysensoonne propose que la visite de terrains de sports soit faite avec R. Brice et A. Audias, et de former les étudiants à la rédaction de rapports.

La réforme de 1950 et la « descente aux enfers »

Le concours d’entrée d’octobre 1948 ne confirme pas l’embellie de l’année précédente. Sur six candidats, quatre sont retenus dont trois jeunes ingénieurs horticoles et un bachelier auditeur16. Il semble, selon J. Lenfant, que les détachements des ingénieurs des services de parcs et jardins demandeurs de formations complémentaires n’aient pas été accordés. Par ailleurs, A. Riousse se plaint des stagiaires qui ne respectent pas les rendus de projet demandés et demande un rappel à l’ordre urgent. Il suggère de les exclure définitivement et de leur retirer leur emploi. Ce à quoi s’oppose R. Puget car « ils sont appréciés de leurs chefs qui ne voudront pas les renvoyer ». L’inintérêt de certains stages est néanmoins signalé. J. Lenfant renvoie l’arbitrage au conseil de perfectionnement de l’École.

Néanmoins, en fin de l’année scolaire 1947-48, les travaux remis à M. Charageat, notamment ceux de J. Sgard et J.-B. Perrin lui donnent entièrement satisfaction (« ils ont valeur d’une thèse »). Les cinq élèves sortant (M. Delcourt, J.-B. Perrin, J. Sgard, P. Pelletier, J. Alloin) obtiennent brillamment le certificat d’études de la Section17.

De leur côté les premiers stagiaires en fin de stage voient leurs projets de thèse (L’aménagement des abords de Maisons-Laffitte pour L. Gendre et E. Mauret, et L’aménagement d’une cité moderne, du jardin familial au parc départemental pour H. Brison) approuvés.

Le conseil met donc en œuvre les mesures prévues pour augmenter le nombre de candidats bien préparés et la qualité de la formation qui en pratique s’étale sur 3 ans avec les stages. Comme à l’ENH, les candidates sont autorisées à se présenter, mais à condition « qu’elles fassent un stage comme auditrices à l’école ».

La durée du stage post certificat passe alors de 2 à 5 ans maximum. Les travaux des stagiaires sont réformés : avec, en fin de première année et à la fin du stage, « l’étude d’un projet en loge » (durant 10 heures en première année et 20 heures en fin de stage), des travaux libres, deux projets par an donnés par l’école et un rapport de fin d’année, avec une notation de chaque rendu.

Les candidatures de cinq entrepreneurs paysagistes ayant suivi les cours par correspondance à la certification ne sont pas acceptées en l’absence des exercices demandés de projets.

Néanmoins les possibilités de stage restent insuffisantes, C. Coconnier et J. Sgard n’en ont pas trouvés à la fin de l’année scolaire 1948-49.

La situation devenant préoccupante aux yeux du conseil, une nouvelle réforme de l’enseignement de la section est décidée au début de l’année 1950. Elle prévoit la suppression de la formation en un an d’étude plus deux années de stage et la mise en place de deux années d’études à partir du 1er octobre 1950. Le concours privilégiera les épreuves de « dessin géométrique et d’imitation ». Il sera ouvert à des ingénieurs horticoles, agronomes et agricoles en fin de deuxième année à condition, s’ils sont admis, de suivre certains enseignements exigés dans leur établissement d’origine. Le titre de paysagiste sera délivré au titulaire du certificat d’études (au bout de deux ans), le suivi des stages avec remise de projets sera évalué, et la soutenance d’une thèse (travail d’ordre technique avec composition, travaux et plantations) ne demandera pas de délai de présentation.18 L’arrêté du 30 aout 1950 entérine ce projet.

Il en résulte une nouvelle répartition des cours dont le nombre augmente considérablement (130 en première année et 219 en deuxième année).

En dépit de cette réforme, le concours d’admission de 1950 ne réunit que sept candidats dont cinq ingénieurs, un architecte et deux bacheliers anciens auditeurs de l’École. Cinq sont retenus. Mais leurs résultats en avril mécontentent à la fois H. Thébaud, A. Audias, M. Charageat et A. Riousse. L’explication principale est que les élèves doivent travailler à l’extérieur étant donnée la réforme qui a porté les études à deux ans. Ils sont souvent absents des cours et des ateliers.

Un an après, en octobre 1951, les 7 candidats (dont trois ingénieurs horticoles et deux femmes l’une bachelière auditrice et l’autre ingénieur agronome) qui se sont présentés ont été admis. L’enseignement d’atelier prend une place plus importante dans la notation (son coefficient passe de 3 à 5) et celui de dessin de 2 à 3. Entre les exigences des enseignants (les connaissances horticoles au concours ont été maintenues) et la pénurie de candidats, le concours ne joue plus son rôle de sélection.

En 1952, André Riousse disparait subitement et avec lui un des rares enseignants qui appartenaient aux trois mondes de l’architecture, de l’urbanisme et de l’entreprise paysagiste. Il est remplacé par l’architecte et urbaniste Théodore Leveau qui a travaillé avec le paysagiste J.-C.N. Forestier.

Un an plus tard, en avril et juillet 1954, la situation ne semble pas s’améliorer. L’effectif recruté se maintient à 6 ou 7 selon les années de formation. Les jugements des enseignants deviennent très critiques : désinvolture des élèves (M. Charageat, R. Enard, H. Thébaud), manquement à la discipline (J. Lenfant), absentéisme chronique, médiocrité d’expression (R. Puget), pauvreté du dessin, sans compter les débouchés incertains …

En octobre 1954, l’effectif recruté tombe à 5 (M. Grelier, C. Rosillo, A. Spake, P. Roulet, P. Collin)19. Les deux années comptent 12 élèves. Un comité d’études est créé en mai 1955 pour résoudre les problèmes pédagogiques récurrents et un cours de connaissance des végétaux de 30 h est créé en première année « axé plus particulièrement, selon H. Thébaud, sur l’identification, la forme, les couleurs et les exigences culturales des plantes ornementales ».

En octobre 1955, la situation de la Section s’aggrave brutalement avec l’annulation ( ?) du concours d’admission. En fait, un seul candidat Michel Cassin (IH) fut admis. L’avenir de la seule formation des paysagistes en France était sérieusement menacé.

Le concours en loge

En aout 1949 est annoncée, sur proposition du conseil des professeurs, l’ouverture du premier concours pour l’attribution du titre de paysagiste le 14 novembre 194920. Car il s’agit d’une sélection. Conformément à l’arrêté du 9 janvier 1946, il était réservé aux professionnels ayant au moins 10 années de pratiques et âgés de moins de quarante ans, et 15 années s’ils sont âgés de plus de 60 ans, mais il est ouvert aux stagiaires de la section. Il n’y eut pas de candidats autorisés par le conseil. C’est en fait le 14 novembre 1950 que les premiers certifiés et stagiaires de la section, ayant remis leurs travaux de stage, ont été autorisés à s’inscrire aux épreuves du concours en loge. Il s’agissait de J.-B. Perrin, J. Sgard, J. Alloin et H. Brison. Ce concours comprenait un projet de composition à présenter sous forme d’esquisses (épreuve éliminatoire), un projet technique et un projet de plantation.

Dans une réunion du conseil du 27 janvier 1951, les enseignants souhaitent que le projet présenté soit complet (avec un développement de l’esquisse et un devis estimatif) pour attribuer le diplôme de paysagiste après quelques mois de travail complémentaire. Le concours en loge aurait ainsi un niveau d’admissibilité et la présentation du projet complet vaudrait possibilité d’admission. A l’unanimité, ils souhaitent qu’un prix d’encouragement soit attribué à ceux qui présenteront une thèse ; que l’urbaniste R. Puget (au moins) participe au jury et que « les candidats aient le choix entre deux sujets différents comportant l’étude d’un projet complet »21. Ce qui fut obtenu en partie l’année suivante22.

Concernant l’attribution du titre de paysagiste, le conseil de perfectionnement de l’École ne souhaite pas de différence entre le titre ancien délivré par le ministère de l’Agriculture aux professionnels et celui délivré après formation dans la section. Le titre d’ingénieur paysagiste prévu par les textes (pour les ingénieurs) sera supprimé et celui de paysagiste DPLG ou diplômé par le ministère de l’agriculture (DPLMA), qui est proposé, sera valable pour tous. Concernant les professionnels en activité, une dernière session sera ouverte en octobre 1955.

Progressivement le nombre de candidats au concours en loge augmente. En octobre 1951, 6 candidats de la Section étaient inscrits au concours en loge (C. Cothier, M. Delcourt, P. Collin, Bernard J.-Pierre et J.-Paul. et M. Béjot)., en décembre 1957 quatre, et huit en mai 1958.

La professionnalisation des paysagistes restait cependant « homéopathique » en raison du flux très faible de formation. Elle allait pourtant se redresser considérablement à partir du début des années 1960 quand ils se feront connaitre davantage des services publics.

Les enseignements et les enseignants

Dès 1941, des cours d’architecture des jardins (34 leçons d’une heure trente), d’architecture et de construction, de techniques des travaux de parcs et jardins, d’hydraulique, de résistance des matériaux et de stabilité des ouvrages d’art avaient été demandés par la Société française d’architecture des jardins comme programme d’une année supplémentaire d’enseignement pour les ingénieurs voulant devenir paysagistes (C. Royer et S. Zarmati, 1987, in B. Blanchon, 1998, op. cit.). Cette demande correspondait au programme d’admission au grade d’architecte de parcs et jardins de la Ville de Paris. S’y ajoutait, pour les ingénieurs envisageant de suivre la section, une augmentation des heures de dessin et un doublement des heures consacrées aux levés de plan (Blanchon, ibid., p. 25)

Ateliers (Riousse, Leveau, Audias, Puget)

À l’exception de A. Audias, (IH 1921), les enseignants d’ateliers sont des architectes (urbanistes ou de jardin) de formation ou d’expérience. Car à cette époque les paysagistes concepteurs de projet compétents pour enseigner sont très rares et la formation nouvelle dans ce domaine est surtout pensée comme un complément de celle des ingénieurs horticoles de l’ENH23.

Dans ces ateliers de projets, proches de ceux de l’école des Beaux-Arts, les élèves, dès 1946, doivent fournir une esquisse par semaine et un projet par mois.

Architecture et construction (1947)

Cet enseignement, sous forme de conférences et d’ateliers, a d’abord été pris en charge par M. Durand, architecte des arts décoratifs, professeur diplômé d’architecture de la ville de Paris puis de 1954 à 1956 par M. Warnery, architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux, avant l’architecte et urbaniste Théodore Leveau et ensuite, en 1960, par Albert Audias (composition en ateliers) et H. Thébaud (avec des conférences de l’architecte paysagiste Jacques Gréber), puis par Jacques Sgard avec J.-C. Saint-Maurice.

T. Leveau (1896-1974), architecte et urbaniste, est un élève de l’architecte-paysagiste J.-C.-N. Forestier avec lequel il a collaboré à la Havane de 1925 à 1930. Il fut sollicité après-guerre pour le plan de reconstruction de Dunkerque (Blanchon, 1998, p. 29)

J. Sgard (né en 1929) est paysagiste DPLG (SPAJ 1947) et urbaniste, diplômé de l’Institut d’urbanisme de l’Université de Paris en 1958. Le Grand Prix du paysage lui fut décerné en 1994 pour ses travaux pionniers sur les plans de paysage et sa polyvalence exemplaire. Il fut enseignant d’atelier de projet à la Section au début des années 1960, puis au Centre national d’étude de recherches sur le paysage de Trappes de 1972 à 1978, et enfin à l’ENSP où il intervient toujours en 201824.

Théorie de l’art des jardins et composition (1947)

Sous forme d’ateliers de projet, cet enseignement fut d’abord dirigé par André Riousse (1895-1952) puis, après sa mort, par Théodore Leveau.

André Riousse (1895-1952), architecte dplg, paysagiste diplômé, diplômé de l’institut d’urbanisme, a repris l’entreprise de jardins de son père et reçu un prix pour son projet de cour-jardin lors de l’exposition de 1925 ; il a participé à la conception de la banlieue-jardin de la Butte Rouge à Châtenay-Malabry, réalisée à partir de 1931, à l’initiative d’Henri Sellier. Il fut enseignant à l’école du Breuil à Paris.25

Étude des sites et paysages, espaces verts (1947)

Albert Audias (1904- 200 ?), ingénieur horticole (IH 1921) et paysagiste DPLG, est enseignant dans la Section depuis 1946. Il collabore de 1928 à 1939 avec F. Duprat puis, en janvier 1941, après la démobilisation, il rejoint le service de l’ingénieur des Travaux publics R. Joffet chargé des « travaux neufs » à la Ville de Paris. Il fut ensuite un pilier de l’agence parisienne de F. Duprat, qui le recrute en 1941.26 Il poursuit ses travaux pour la reconstruction de Saint-Nazaire de 1946 à 1970, au parc de la Courneuve et dans quelques squares à Paris. Il enseigne à l’école d’ingénieurs des Travaux publics de la Ville de Paris la réalisation des équipement sportifs. (Blanchon, 1998, op. cit. pp. 25-27).

Urbanisme (1947)

Roger Puget, architecte DPLG, urbaniste diplômé de la ville de Paris, technicien sanitaire breveté I.T.S., urbaniste en chef du ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme.

Il dispense en 1967-68 20 cours et 10 applications en préparation (Descriptive), et en 1er année 30 cours et 55 applications (Architecture et urbanisme) pour environ 3000 francs. Son enseignement se limitait à 15 à 20 cours dans les années 1950.

Jean-Pierre Bernard, paysagiste DPLG, en urbanisme opérationnel en 2e année, en 1967 avait 50 cours et 30 applications pour 2385 francs

Sciences humaines (Charageat, Huguenay)

Art (en général) et histoire de l’art (1947)

Pendant dix ans, de 1946 à 1956, Marguerite Charageat, historienne des jardins, diplômée de l’école du Louvre et assistante des musées nationaux, a dispensé deux cours, l’un d’histoire de l’art et l’autre d’art des jardins. Ils étaient sanctionnés chacun par un examen différent. Puis Jeanne Huguenay, enseignante à l’Institut d’urbanisme de Paris, l’a secondée en 1954 en première année (25 cours dans chacune des années partagées entre les deux historiennes), et lui a succédé jusqu’à la reprise des seuls cours d’histoire de l’art des jardins par Simone Hoog, conservatrice au château de Versailles.

75 cours et 10 applications en 1967 (histoire de l’art pour J. Hugueney) : 2000 francs

Droit et législation / droit foncier

M. Prudhomme, licencié en droit, avocat au barreau de Versailles, a assuré ce cours jusqu’en 1951 avant d’être remplacé par M. Cumenge, chef de service au ministère de la Reconstruction et du Logement, et qui l’a intitulé Droit foncier, puis par M. Rossillion.

Techniques (Brice, Bernard, Sabourin, Thébaud)

Travaux publics et matériel de chantiers (1947)

M. Jeanneteau, ingénieur en chef des travaux publics de la ville de Paris est remplacé par M. Le Gall, ingénieur divisionnaire des services techniques de la ville de Paris en 1957.

Théorie et construction des sols (1947)

De 1947 à 1960, Gustave Lysensoonne, ingénieur en chef du ministère de l’Éducation nationale. En 1957, le cours fut renommé « construction des sols sportifs » et M. Thomas lui succède en 1961.

Techniques des travaux (de jardins) (1947)

Robert Brice, paysagiste conseil diplômé, jusqu’en juillet 1956, puis Jean-Paul Bernard, ingénieur horticole (1949), paysagiste DPLG, ingénieur divisionnaire des services paysagers de la ville de Paris.

En 1967, J.-P. Bernard dispense 25 cours et 62 applications en 1ère année pour 2109 francs

Utilisation des végétaux et projets de plantation (1947)

Henri Thébaud, ingénieur horticole (1916), « créateur de jardins art-déco » (Blanchon, op. cit.), puis en 1960 L. Sabourin, ingénieur divisionnaire de la ville de Paris et enseignant à l’école du Breuil, avant G. Clément (IH, 1965) et Gabriel Chauvel (SPAJ, 1970) à l’ENSP.

En 1967-68, M. Sabourin enseignait en 1ère année 30 cours (1h 30) et 36 applications de 3 heures, soit 153 heures qui coutaient 1782 FF.

Arts plastiques et techniques de représentation

Dessin perspectif et ornemental

René Enard, professeur de dessin au lycée Condorcet à Paris, puis Jacques Cordeau en 1960 avec Françoise Blin de 1967 à 1985.

En préparation et en 1er année en 1967-68.

M. Le Boul professeur de dessin à l’ENH enseignait dans le cadre du programme de la chaire d’architecture des jardins et d’urbanisme de F. Duprat. A La rentrée de 1947, il enseignait la perspective et le croquis en première année, la perspective de jardin, le lavis, la perspective cavalière et l’étude d’arbres en deuxième et troisième années, et la technique de rendu de projet avec F. Duprat au cours de la dernière année.

Pour préparer les candidats élèves ingénieurs au concours d’entrée à la Section, R. Enard proposa « de développer le goût et l’esprit de création » des futurs paysagistes en enseignant le dessin au fusain de moulages (sens de la forme et des valeurs) de statues, de chapiteaux et d’amphores ; l’étude de l’aquarelle et de la gouache (sens de la couleur) avec des dessins aquarellés de plantes, d’animaux et de paysage ; et de croquis en un temps déterminé (5 à 20 minutes). Ceci avec des séances de deux heures par semaine en 1ère et deuxième années, et de 3 heures par semaine en 3e année. A. Riousse proposa de modifier un peu ce programme avec plus de croquis perspectifs d’arbres en 1ère et deuxième années, de perspectives à vol d’oiseau, et d’utiliser la gouache pour les terrains de sport.27

Département de connaissance du milieu (> 1966)

La formation initiale ne comportait pas en 1946 d’enseignements scientifiques (notamment en biologie et botanique, ou en hydraulique et sciences des sols), puisqu’elle s’adressait surtout à des ingénieurs déjà formés dans ce domaine. Le cours d’identification des végétaux est cependant créé en 1958 quand le conseil des enseignants a élargi le recrutement à la suite de l’absence des candidatures d’ingénieurs versaillais et de l’arrêt du recrutement en 1955-56.

La formation mise en place en 1967 comportait en 1967-68 :

En préparation : Botanique (J. Montégut), Sciences du sol (A. Anstett), Hydraulique (M. De Forges), Parasitologie générale (M. Gallien),

En 2e année : sciences forestières (M. Valette), Hydrogéologie (M. De Forges), Fertilisation (A. Anstett)

Conclusion

Les dix premières années d’enseignement de la Section du paysage furent en fait une longue construction collective expérimentale ponctuée de succès et d’échecs. Les enseignants, issus d’horizons très divers, durent mettre en place une formation nouvelle dans des conditions inconfortables. Ils devaient marier des apprentissages techniques et juridiques avec ceux de la conception de projet sur le modèle des ateliers de l’école des Beaux-Arts, associer les savoirs de l’urbanisme avec ceux de l’art des jardins et compléter, enrichir, sinon renouveler les enseignements de la chaire d’architecture des jardins et d’urbanisme de l’école voisine d’ingénieurs horticoles.

Bien que la demande fût potentiellement importante, le métier de paysagiste était peu connu, et confondu dans le meilleur des cas avec l’ingénierie horticole ou l’architecture de jardins. Les débouchés devaient être inventés pour s’adapter à la reconstruction des villes et aux économies nouvelles, résidentielles et de loisirs entre autres, en quittant de fait, dans cette longue transition des Trente Glorieuses, le monde ancien de l’art des jardins privés.

Les procès-verbaux des conseils, très policés, laissent peu deviner les débats des enseignants, sinon la tension entre la culture des ingénieurs et techniciens, et celle des architectes, concepteurs et dessinateurs. Le conseil inventa en marchant, faisant et refaisant les règles de l’enseignement, de la discipline, le dosage des cours, la durée des études et les modes d’attribution des diplômes avec le concours en loge ; accompagné en cela, avec beaucoup de souplesse, par la direction de l’enseignement du ministère de l’Agriculture.

Quel était le contenu précis des enseignements ? On ne le sait pas avec précision. Les recherches restent à faire si l’on retrouve les archives des enseignants de cette époque.

L’arrêt brutal du recrutement en 1955 marqua la fin de cette période expérimentale. Elle avait montré que pour bien former des paysagistes, il fallait d’abord savoir pour quels débouchés et besoins de la société. Alors que la majorité des enseignants, partagés entre leurs cultures horticoles et celles d’architectes de jardin ou d’urbanistes ne s’en était pas assez préoccupée, plus soucieux de transmettre ce qu’ils savaient ou savaient faire que d’inventer les pratiques paysagistes nouvelles du lendemain. Vingt ans après, leurs successeurs sauront s’en souvenir …

P. Donadieu

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Bibliographie

Sur Topia

Donadieu, P., in Histoire et mémoire, Chapitre 3 Le premier projet d’Institut du paysage à Versailles, Topia, 2018.

Donadieu P., in Histoire et mémoire, Chapitre * La saga des diplômes, Topia, 2018

Autres

Barraqué, B., « Le paysage et l’administration » (1985), rapport de recherche, Paris, ministère de l’Écologie et du Développement durable, direction de la Nature et des Paysages, 2005, 134 p.

Blanchon, B., « Pratiques et compétences paysagères, 1945 à 1975 », Strates, n° 13, 2007, p. 149-167.

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Blanchon, B., « Les paysagistes et la question du projet urbain : de l’horticulture au projet urbain »,  P + A, n° 32, 1995, p. 20-29.

Dubost, F., « Les nouveaux professionnels de l’aménagement et de l’urbanisme », Sociologie du travail, n° 2-85, XXVIIIe année, 1985, p. 154-164. 

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Dubost, F., « Les paysagistes et l’invention du paysage », Sociologie du travail, n° 4-83, XXVe année, 1983, p. 432-445.

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Racine M., (édit.), Créateurs de jardins et de paysages, Actes Sud, 2002.

Royer C., Zarmati S., Les espaces libres et la profession paysagère en France entre 1900 et 1946, rapport de recherches, Etude 104, ENSP Versailles, 207 p.

Notes

1 Jean Lenfant était ingénieur horticole (promotion 1916), et « professeur spécial d’horticulture » en 1938 selon l’annuaire de l’association amicale des ingénieurs horticoles (IH) de 1948. Il succéda à Fernand Fauh (IH 1912) à la fin de la deuxième guerre mondiale.
De l’origine de la création de la Section, on sait, selon les archives de l’ENH, que la société française des architectes de jardins, créée en 1930 et présidée par F. Duprat a demandé en 1941 « la création d’une section spéciale pour l’enseignement supérieur d’architecture des jardins (à destination des ingénieurs horticoles)» (Blanchon, 1998, p. 25). Projet dont fait état l’association des anciens élèves de l’ENSH en 1943 et que confirment les travaux de B. Barraqué (1985) et de S. Zarmati et C. Royer (1987). Voir chapitre * (la saga des diplômes)

2 Les comptes rendus de ces conseils ont été retrouvés récemment dans les archives pédagogiques de l’ENSP. Cette liasse a été repérée en avril 2018 dans les fichiers de récolement de 2011 sous le n° 1433.

3 De l’enseignement de son titulaire l’architecte paysagiste Ferdinand Duprat (1887-1976) de 1934 à 1951 (ou 61) nous ne connaitrons les contenus qu’après avoir analysé les archives de l’ENSH aux archives départementales des Yvelines. F. Duprat était un paysagiste de réputation européenne avec une clientèle privée prestigieuse.

4 PV du conseil des professeurs de la SPAJ de l’ENH le 11 janvier 1947.

5 Les bâtiments Le Nôtre et Le Normand actuels n’existaient pas en 1946, la place pour un nouvel enseignement était donc réduite. L’atelier se trouvait dans la salle du Potager du roi, où était placé le monument aux morts des guerres de 1870 et 1914-18. (J. Sgard, cp, 2018).

6 PV du 11 janvier 1947, p. 2.

7 Lettre de J. Lenfant du 23 janvier 1947 à la direction de l’enseignement du ministère de l’Agriculture. Ce poste de professeur titulaire ne sera obtenu qu’en 1985 dans le cadre de l’ENSP. M. Corajoud en sera le premier bénéficiaire.

8 Le titre de paysagiste de l’ENH était attribué avant 1945 via le concours en loge organisé régulièrement par le comité de l’art des jardins de la Société nationale d’horticulture de France, créé en 1870. Il était ouvert aux professionnels déjà expérimentés.

9 Lettre du 25 juillet de J. Lenfant à la direction de l’enseignement du ministère de l’Agriculture. Elle suggère une prise de contact avec Robert Joffet, paysagiste et ingénieur général des services des parcs et jardins de la Préfecture de la Seine.

10 PV de la séance du conseil du 1er juillet 1947, p. 3.

11 Cette première demande, récurrente ensuite, ne sera jamais acceptée, y compris avec les diplômés de l’ENSP.

12 J. Challet sera l’année suivante exempté de stage en raison de l’appel sous les drapeaux de son frère qui l’oblige à aider son père dans l’exploitation horticole.

13 PV de la réunion du conseil du 12 juillet 1947, p. 1

14 Il s’agissait de J. Sgard qui a l’année d’après suivi l’enseignement de l’ENSH « comme cuscute » J. Sgard, cp., 2018. Cette décision ne pourra faire précédent (PV du 12 juillet 1948). Tout candidat sans formation agricole ou horticole devra faire une période préparatoire à l’Ecole.

15 Le Maitre d’œuvre de la reconstruction, du 7 février 1947, p. 5

16 Le jury réunissait Cuny conservateur des jardins du conseil de la République, Talbot directeur de l’école du Breuil, Darpoux chercheur à l’INRA de Versailles, Orok professeur de dessin au lycée Hoche, Hissard professeur de dessin au Muséum, Enard professeur de dessin à la Section du paysage, et Mosser paysagiste.

17 PV du 12 juillet 1948., p. 1

18 PV du 14 janvier 1950.

19 Quatre d’entre eux obtiendront le titre de paysagiste DPLG ; trois sur six parmi ceux entrés en 1953 (M. Bourne, G. Samel, M. Vilette) ; tous (L. Tailhade, J.-F. Treyve, E. Marguet) parmi les recrutés de 1952 ; aucun de ceux recrutés en 1951 (annuaire des ingénieurs de l’horticulture et du paysage, aihp, 2011).

20 Lettre du directeur à la sous-direction de l’enseignement agricole pour annonce au JO.

21 PV du 12 juillet 1951, p. 2

22 Le dossier de concours en loge de Jean-François Treyve (SPAJ, 1952) en est un bon exemple. Consacré à l’aménagement de la propriété d’un industriel dans la Drome, après une esquisse faite les 30 et 31 mai 1958, le projet déposé comporte : une esquisse de composition, 9 plans (nivellement, plantations, sols, canalisations …), 20 profils en long et en travers, un rapport explicatif, un devis descriptif et un devis quantifié. Archives ENSP, réserve 1, non récolé.

Il pouvait s’écouler plus de 4 ans entre la fin des études de la Section et le concours en loge, et beaucoup, plus tard, oublieront cette « formalité », oubli réparé en 1985 par le concours « balais » organisé par l’ENSP.

23 En 1938 selon l’annuaire de l’association des anciens élèves de l’ENH, 54 architectes paysagistes (ou seulement « paysagistes » en 1939) étaient en activité.

24 Annette Vigny, in M. Racine (édit.), Créateurs de jardins et de paysages, Actes Sud, 2002, pp. 266-68.

25 Bernadette Blanchon-Caillot, « Pratiques et compétences paysagistes dans les grands ensembles d’habitation, 1945-1975 », Strates [En ligne], 13 | 2007, mis en ligne le 05 novembre 2008, consulté le 14 mai 2018. URL : http://journals.openedition.org/strates/5723.

M. Audouy et B. Blanchon, in M. Racine (édit.),Créateurs de jardins et de paysages, Actes Sud, 2002,pp. 210-211.

26 B. Blanchon, In M. Racine (édit.), Créateurs de jardins et de paysage, Actes Sud, 2002, pp. 197-198.

27 Documents manuscrits d’une réunion de A. Riousse, R. Enard et M. Leboul du 8 novembre 1947.

Histoire ENSP – Introduction

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Histoire et mémoire

de la Section du paysage et de l’art des jardins de l’École nationale supérieure d’horticulture, et de l’École nationale supérieure de paysage de Versailles

 Pierre Donadieu

Version du 10 juillet 2018

  

Les chapitres de ce document sont provisoires et susceptibles de modifications avec la poursuite des recherches sur l’histoire de la Section du paysage et de l’ENSP de Versailles-Marseille.

Les personnages de l’histoire (>1945)

Dans le texte ci-dessous, les intitulés des enseignements datent de 1947 pour les matières enseignées et de 1980 pour les départements d’enseignement.

Entre parenthèses, la période d’enseignement ou d’administration dans la Section et/ou à l’ENSP. Ces chiffres peuvent être inexacts.

La liste  provisoire n’est pas limitée aux noms cités. Elle sera complétée. 

Les responsables de département sont soulignés.

 

Direction

Jean Lenfant (1945-1959), ingénieur horticole, directeur de l’ENH

Etienne Le Guélinel (1959-1973), ingénieur agronome, directeur de l’ENSH

Raymond Chaux (1974-1990), ingénieur agronome, directeur de l’ENSH et de l’ENSP.

Alain Riquois, ingénieur du Génie rural et des Eaux et forêts, chef de la mission du paysage (1979-1990), puis directeur de l’ENSH/ENSP (1990-2000 ?)

Sous-Direction / direction adjointe / direction des études/secrétariat général

Miège (1945-1959)

Jean Pasquier (1959-1973), ingénieur horticole, directeur adjoint de l’ENSH

Roger Bellec (1977-1985), animateur socioculturel, secrétaire général de l’ENSP

Pierre Donadieu (1985-1987), directeur adjoint de l’ENSP

Guy de la Personne, paysagiste DPLG, (1987- ?)

Secrétariat

Lydie Hureaux (Mazas)

Paule Ristori, attaché d’administration et d’intendance (>1984)

Ateliers (cours et applications)

Architecture et construction

Durand, architecte des arts décoratifs, professeur diplômé d’architecture de la ville de Paris (1946-54)

Warnery, architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux (1954-56)

Théodore Leveau (1896-1974), architecte et urbaniste, paysagiste DPLG, est un élève de l’architecte-paysagiste J.-C.-N. Forestier

Théorie de l’art des jardins et composition

André Riousse (1895-1952) puis, après sa mort, Théodore Leveau. Il est dplg, paysagiste diplômé, diplômé de l’institut d’urbanisme. Il fut enseignant à l’école du Breuil à Paris.

Étude des sites et paysages, espaces verts

Albert Audias (1904- 200 ?), ingénieur horticole (IH 1921) et paysagiste DPLG, est enseignant dans la Section depuis 1946.

Urbanisme et aménagement du territoire

Roger Puget, architecte DPLG, urbaniste diplômé de la ville de Paris, technicien sanitaire breveté I.T.S., urbaniste en chef du ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme. (depuis 1945)

Jean-Pierre Bernard, paysagiste DPLG, enseigne en urbanisme opérationnel à partir du début des années 1960

Elie Mauret, IH 43, paysagiste DPLG, enseigne en aménagement du territoire.

Après 1960

Jacques Sgard, paysagiste DPLG (SP 1947) et urbaniste, diplômé de l’Institut d’urbanisme de l’Université de Paris en 1958.   Il fut enseignant d’atelier de projet à la Section à partir du début des années 1960, puis au Centre national d’étude de recherches sur le paysage de Trappes de 1972 à 1978, et enfin à l’ENSP où il intervient toujours en 2018.

Bernard Lassus, plasticien, paysagiste DPLMA, professeur d’école d’architecture, directeur de la formation doctorale « Jardins, paysages, territoires » à l’EHESS de Paris de 1989 à 1998, (1964-1987)

Pascal Aubry, paysagiste DPLG (1975-1987), puis (200 ? -2012 ?)

Michel Corajoud, paysagiste DPLMA, professeur ENSP, (1972- 2005),

Jacques Coulon, paysagiste DPLG, (1980- ?)

Isabelle Auricoste, paysagiste (198 ?-1986)

Jean-Claude Saint-Maurice, paysagiste DPLG (1963-1974)

Gilbert Samel, paysagiste DPLG (> 1965-1974)

Pierre Roulet, paysagiste DPLG

Michel Viollet , paysagiste DPLG, (> 1969)

 

Sciences humaines

Art ( en général) et histoire de l’art (des jardins)

Marguerite Charageat, historienne des jardins, diplômée de l’école du Louvre et assistante des musées nationaux (1946-56).

Jeanne Hugueney, (1921-2008), Historienne. à l’Institut d’urbanisme de l’Université de Paris (en 1966). – Maître de conférences à l’université Paris-IV-Sorbonne

Après 1956

Simone Hoog, historienne, conservatrice au château de Versailles ( ?-1985).

Monique Mosser, historienne, ingénieur de recherche CNRS

Jeanine Christiany , architecte, historienne, maitre assistante ENSA de Versailles

Droit et législation/droit foncier

Prudhomme, licencié en droit, avocat au barreau de Versailles (1946-1951)

Cumenge, chef de service au ministère de la Reconstruction et du Logement, (1951-1961)

Rossillion, de l’agence foncière et technique de Paris (> 1961)

ENSP

Pierre Dauvergne, paysagiste DPLG, enseignant au CNERP (1972-1977) puis à l’ENSP (direction du département de sciences humaines de 1978 à 1985).

Alain Mazas, paysagiste DPLG, responsable du département de SH (1985-1988),

Philippe Mainié, économiste, INRA/ENSH (1975-1984)

Jean Carrel, juriste et économiste, ENSH (1975-1983)

Didier Bouillon, ethnologue, professeur 1989-2011 ?, responsable du département de sciences humaines (1993-1996)

Pierre Donadieu, professeur (>1994), responsable du département de SH (1988-1993 puis 1996-2007)

Monique Toublanc, sociologue, maitre de conférences

Yves Luginbühl, géographe, CNRS Paris

Jacques Cloarec, Sociologue, EHESS Paris

 

Techniques

Travaux publics et matériel de chantiers

 Jeanneteau, ingénieur en chef des travaux publics de la ville de Paris (1946-1957)

Le Gall, ingénieur divisionnaire des services techniques de la ville de Paris depuis 1957.

Théorie et construction des sols (sportifs)

Gustave Lysensoonne, de 1947 à 1961, ingénieur en chef du ministère de l’Éducation nationale.

Thomas lui succède en 1961.

Techniques des travaux (de jardins)

Robert Brice, paysagiste conseil diplômé, jusqu’en juillet 1956

Jean-Paul Bernard, ingénieur horticole (1949), paysagiste DPLG, ingénieur divisionnaire des services paysagers de la ville de Paris.

 

Utilisation des végétaux et projets de plantation

Henri Thébaud, ingénieur horticole (1916), (1946-1960)

Lucien Sabourin, ingénieur divisionnaire de la ville de Paris et enseignant à l’école du Breuil (1960-1974)

Gilles Clément (IH 1965, SP 1967), paysagiste DPLG (1977-1981)

Gabriel Chauvel (SP 1970), paysagiste DPLG (1983-2011)

Allain Provost, Ingénieur horticole (IH 1958), paysagiste DPLG, responsable du département des techniques (1978-1986)

Guy de la Personne, paysagiste DPLG (SP 1968), responsable de département (1986- ?)

Bernard Cavalié, IH 66, paysagiste DPLG,

Jean-Marie Lemoyne de Forges, ingénieur du génie rural et des eaux et des forêts, professeur de génie horticole à l’ENSH, (ENSP 1968-1983)

Arts plastiques et techniques de représentation

Dessin perspectif et ornemental

René Enard, professeur de dessin au lycée Condorcet à Paris (1946-1960)

Jacques Cordeau professeur au lycée Claude-Bernard à Paris (1960-1970)

Françoise Blin, professeur de dessin (1967-1985)

Daniel Mohen, professeur de dessin (> 1976)

François Manach, professeur de dessin (> 1976)

Jean Sire, professeur d’arts plastiques (> 1980)

Jean Grelier, paysagiste DPLG 1975 (>1984)

Le Boul professeur de dessin à l’ENH (préparation) (< 1960)

Département de (connaissance du) milieu (> 1966)

Jacques Montégut, professeur ENSH de botanique et d’écologie végétale (1967-1974)

Alfred Anstett, professeur ENSH de sciences du sol et de fertlisation (1967-1983)

Patrick Pasquier, maitre-assistant en sciences du sol (1977-1983)

J.-M. Lemoyne De Forges, professeur ENSH d’hydraulique et d’hydrologie (ENSP 1968-1983)

Pierre Bordes, maitre-assistant ENSH en topographie (1970-1983)

Maryvonne Gallien-Decharme, chef de travaux en « parasitologie générale »

Valette, ingénieur du génie rural et des eaux et forêts (1967-1974)

Tristan Pauly, idem (>1976)

Pierre Lemattre, professeur ENSH de cultures ornementales (1970-1983)

Preneux, assistante ENSH en cultures ornementales (1978-1983)

Marc Rumelhart, professeur ENSP de botanique et d’écologie végétale (1976-2014)

Pierre Donadieu, professeur ENSP (bioclimatologie, botanique, phytogéographie, écologie végétale et urbaine, puis recherches au LAREP) (>1976).

Ateliers pédagogiques régionaux et quatrième année

Pierre Dauvergne (1983-1985)

Pierre Donadieu (1987-1996)

Bertrand Follea (1988-1996)

M. Viollet (1996 – 20 ? ?)

P. Aubry

Autres

Paul Harvois, professeur à l’École nationale des sciences agronomiques appliquées de Dijon, (co)auteur de deux projets d’Institut du paysage au Potager du Roi de Versailles (1969-72, 1981-1984).

Fischesser, ingénieur des eaux et des forêts, directeur d’unité au CEMAGREF de Grenoble, auteur du rapport homonyme en 1985.

 

Sommaire

Chapitre 1 : Les débuts de la Section du paysage et de l’art des jardins, la naissance (ENH Versailles, 1946-1956).

Chapitre 2 : L’enseignement de la Section du paysage et de l’art des jardins, la renaissance (1956-1968)

Chapitre 3 : Le premier projet d’Institut du paysage (1965-1972)

Chapitre 4 : Le grand flottement (1968-1974)

Chapitre 5 : Histoire du Centre National d’Étude et de Recherche du paysage (CNERP) 1972-1979

Chapitre 6 : Les débuts de l’enseignement à  l’ENSP (1975-1980)

Chapitre 7 : Les débuts de la recherche à l’ENSP (1980-1982)

Chapitre 8 : L’enseignement de 1979 à 1982

Chapitre 9 : Le projet d’Institut français du paysage (1982-1985)

Chapitre 10 : La revue Paysage et Aménagement (1984-1996)

Chapitre 11 : L’École nationale d’horticulture de Versailles et les paysagistes (1874-1945)

Chapitre 12 : Le paysage, les paysagistes et le CEMAGREF de Grenoble (1974- 2003)

Chapitre 13 : L’enseignement de la botanique à l’ENSH et à l’ENSP

Chapitre 14 : L’École nationale d’Horticulture et l’enseignement de l’architecture des jardins (1930-1960)

Chapitre 15 : La séparation de l’ENSH et de l’ENSP de Versailles (1989-1994)

Chapitre 16 : Retour à l’école

Chapitre 17 : Les Ateliers Pédagogiques Régionaux de l’ENSP de Versailles,1985-1996

Chapitre 18 * : La saga des diplômes

Chapitre 19Un conseil des enseignants ordinaire à l’ENSP de Versailles

Chapitre 20 : Transmettre le métier de paysagiste concepteur

Chapitre 21 : Conversation avec le paysagiste et urbaniste Jacques Sgard

Chapitre 22 : Le concours en loge de la Section du Paysage et de l’Art des Jardins

Chapitre 23 : Plaisirs des fêtes au Potager du Roi (1960-67)

Chapitre 24 : De l’horticulture au paysage, de l’ENSH à l’ENSP au Potager du roi de Versailles (1874-2000)

  • À suivre…

Biographies