À 60 km du centre de Paris et 25 km de Cergy-Pontoise, Magny-en-Vexin est une petite ville historique de 5600 habitants, siège de la Communauté de communes « Vexin-Val-de-Seine », et adhérente au PNR du Vexin français. Elle est étudiée en tant que centre de son écosystème territorial, compris aussi bien dans un sens économique que dans un sens écologique. L’hypothèse soutenue est que l’avenir de la ville dépendra de la manière dont on saura articuler centralité urbaine et centralité territoriale.
MAGNY-EN-VEXIN,
UN TERRITOIRE INTERMÉDIAIRE
Magny-en-Vexin est à une distance de 20 à 35 km des villes moyennes de Beauvais, Vernon, Mantes-la-Jolie et Cergy-Pontoise. La ville voit sa croissance pavillonnaire commencer à la fin des années 1950. 60 ans plus tard, la population est multipliée par 2,5 et les déplacements quotidiens esquissent une réalité à deux visages : les mobilités sortantes dessinent une forme oblongue distendue par l’attractivité de la métropole, alors que les mobilités entrantes placent Magny au cœur d’un territoire rayonnant autour de la ville. Ces tendances expriment la réalité intermédiaire de Magny, entre passé, présent et avenir. D’une part la ville porte la trace de sa position historique dans son « finage », d’autre part, elle souffre d’une dépendance à la voiture due à l’attractivité de la métropole et entraînant l’éclatement des pratiques de consommation et de loisir.
LA VALEUR DES LIEUX, LEVIER DE REVITALISATION
Bien que Magny ne soit pas encore désertée par le commerce et l’emploi, sa centralité risque le délitement et une baisse de son attractivité. Notre hypothèse est que la valeur des lieux offre pourtant des leviers à un projet de revitalisation, à condition de s’appuyer sur les aspirations des citoyens plutôt que sur la simple conservation identitaire. Dans cette perspective, la recherche poursuivra trois objectifs. Au plan de l’enquête, il s’agira de mettre en évidence l’actualité et les dynamiques porteuses d’avenir. Au plan de l’action, il s’agira d’apporter au projet local le regard extérieur d’une expertise pluridisciplinaire afin de faciliter l’identification des blocages. Au plan de la montée en généralité, il s’agira de contribuer à l’interpellation des politiques publiques concernant les projets de territoire et les outils d’aide à la résilience des petites villes.
UNE DÉMARCHE « HORS LES MURS » ET DES ENQUÊTES SECTORIELLES
La recherche repose sur l’expertise de l’équipe et le croisement des disciplines : architecture-urbanisme, sciences sociales et de l’environnement, géographie.
Les trois champs problématiques identifiés seront explorés par l’étude des données locales, le relevé de terrain, le projet étudiant et l’entretien auprès des acteurs et habitants. Un atelier « hors les murs », en immersion, contribue en début de recherche à la connaissance des lieux et à l’interpellation des acteurs et des décideurs locaux. Une enquête auprès des agriculteurs visera à identifier les services rendus à la ville par l’agriculture et les potentialités d’insertion de la production dans le marché local. L’analyse du patrimoine bâti et la rencontre des acteurs éclairera les contraintes et l’adaptabilité des types historiques à la demande contemporaine. L’enquête sur l’Aubette et sur la trame éco-paysagère de Magny interpellera les enjeux d’un espace naturel et de son écosystème à l’interface ville–territoire.
Les enquêtes sectorielles convergeront vers un forum du projet local, lieu d’échange et d’acculturation entre acteurs, décideurs, chercheurs et citoyens.