Paysage et confinement

La recherche en paysage

au temps du confinement

 

Être confiné chez soi, pour un chercheur en paysage, c’est se priver de ses outils méthodologiques habituels : arpentage du terrain, relevés, croquis, rencontre avec les habitants, observations anthropologiques ou naturalistes, etc.

Pourtant, l’enseignement et la recherche continuent… parce que les contraintes de temps sont là, qu’il s’agisse de former des apprentis-chercheurs ou de respecter les engagements pris dans les programmes de recherche.

On explore donc les outils qu’il nous reste, et notamment ceux que nous offrent les technologies de l’information et de la communication, en se disant, pour se consoler, qu’on est moins désarmé en 2020 qu’on ne l’aurait été cinquante ans plus tôt.

“Le paysage, c’est l’endroit où le ciel et la terre se touchent”, nous disait Michel Corajoud.

On le sait bien, cet endroit n’existe pas, puisque le ciel et la terre ne se touchent nulle part.

Le paysage, c’est donc d’abord une affaire d’imagination, et l’imagination, elle, ne s’arrête pas avec un simple confinement.

 


Chronique [Plongée en carnet(s)] : Un paysagiste confiné, un extrait de carnet de terrain, les questions soulevées en arpentant et en dessinant, un lien pour approfondir…
Par Alexis Pernet
 

«J’ai associé un dessin, choisi dans différents carnets, un court texte écrit en référence à ce dessin, et un lien ou une référence bibliographique pour approfondir au besoin, tel ou tel point. Au fil des jours, des relations entre les dessins choisis, le texte associé et l’expérience contrainte du confinement se sont peu à peu affirmées, sans qu’il se soit agi au départ d’un projet explicite. Cette chronique a cessé avec le retour à une libre circulation.»

Consulter  / Télécharger le recueil

 
 

Quelques outils mis en œuvre par l’équipe du programme POPSU-Territoires(1) Magny-en-Vexin, une petite ville sous influence métropolitaine / à la recherche de son territoire perdu(2)

Les programmes POPSU ont la particularité de devoir se dérouler sur un temps court. Un an, ce n’est pas une durée habituelle pour un programme de recherche, fut-il de “recherche-action”. Et, bien sûr, interrompre durant deux ou trois mois un programme aussi court ne serait pas raisonnable.

Les stages engagés ont donc été maintenus, d’autant qu’il s’agit aussi de terminer dans les délais les cursus universitaires engagés.

Mais les processus méthodologiques ont dû être adaptés.

Les outils numériques ont été privilégiés, bien sûr, mais aussi et surtout les outils de communication. Si les enquêtes par téléphone ou par courriel sont d’ordinaire difficiles à conduire parce qu’elles sont trop souvent perçues comme intrusives, la situation n’est pas la même par temps de confinement, un temps où beaucoup de gens s’ennuient chez eux et sont plutôt contents de discuter, de répondre à des mails ou de remplir des formulaires.

• L’équipe a donc multiplié les entretiens téléphoniques, faciles à enregistrer grâce à la modernité de nos smartphones (avec l’accord de l’interlocuteur, bien sûr), et à partir desquels des formulaires d’enquête en ligne ont été élaborés puis diffusés. Vous trouverez ici la description de Framaform, l’une des applications (opensource) que nous avons utilisées pour cela.

• Du côté des images, si les croquis de terrain ont dû être abandonnés, les représentations graphiques numériques ont, en revanche, été particulièrement développées, en utilisant notamment un outil collaboratif (opensource également), OpenStreetMap, dont vous trouverez la description ici.

• Côté images, encore, les ressources existant sur le web ont été exploitées le plus possible. Vous trouverez ici une technique qui nous a permis d’exporter les documents de Géoportail (notamment) avec un peu plus d’efficacité que les multiples copies d’écran collées les unes à côté des autres que nous pratiquions auparavant. On récupère, par exemple, des cartes ou des photos aériennes au format A0. On utilise pour cela la fonction “Vue adaptative” décrite ici, que les navigateurs proposent en mode “développeur”.

Et d’autres choses encore, notamment du côté des outils collaboratifs, sur Topia ou ailleurs, qui ne sont pas destinées à être rendues publiques mais dont nous rendrons compte sur cette page.

1 : Programme initié par le Plan urbanisme, construction, architecture (PUCA). Voir ici.
2 : L’un des 10 projets lauréat de la session 2019. Voir ici.


Et sur Topia

Confinés ou pas, les acteurs habituels de Topia sont toujours actifs.

• Pierre Donadieu poursuit son “Histoire de l’ENSP“, qui comporte déjà 24 chapitres auxquels se sont récemment ajoutées plusieurs biographies. Vous y trouverez, notamment, celle de celui qui a dit que “le paysage est l’endroit ou le ciel et la terre se touchent”.

• Privés de leurs archives et de leurs bibliothèques publiques habituelles, l’historienne Chiara Santini et le paysagiste Michel Audouy proposent, à partir de leur propre documentation et de celle qu’ils trouvent sur le web, de visiter ou de revisiter virtuellement des jardins remarquables situés en France ou ailleurs. Ces visites qui nous sont proposées tous les jours ouvrables illustrent et renouvellent la page d’accueil de Topia. Elles sont compilées dans le menu “Ressource“.

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