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Programme détaillé des deux journées
OBJECTIFS DU COLLOQUE
Depuis une vingtaine d’années, en Ile-de-France, des territoires agri-urbains ont vu le jour : autour de la reconnaissance de l’agriculture comme bien commun, se sont ainsi organisées des scènes où se rencontrent des élus locaux, des agriculteurs et des membres de la société civile afin de se mobiliser pour défendre et promouvoir une agriculture en lien avec la ville. Quelle que soit la forme que prennent ces scènes, il s’agit toujours de construire un projet de développement local, mettant en relation et cherchant des équilibres entre l’agriculture et l’urbain.
Mais cette dynamique n’est pas propre à la région parisienne : elle se déploie à des échelles plus ou moins larges, de la région à la métropole et aux villes moyennes, dans des contextes culturels et économiques très contrastés. Elle ne conduit pas forcément à une institutionnalisation territoriale comme en Ile-de-France, mais elle amène une diversité d’acteurs à travailler ensemble pour imaginer des solutions locales répondant à l’urbanisation généralisée de nos sociétés et à une crise de l’agriculture et de l’alimentation.
Ces journées nous permettront de dépayser ce sujet pour mieux le définir, de voyager dans l’extraordinaire diversité des contextes possibles, dans ce bouillonnement d’expérimentations, tout en revenant à l’expérience de chacun pour examiner les spécificités des situations locales. Le colloque interrogera notamment la dimension paysagère de ces projets : paysages produits par ces dynamiques territoriales particulières, paysages matrices de ces mobilisations, ou freins aux changements agricoles, paysages saisis par les professionnels de l’aménagement face aux enjeux sociaux et écologiques.
L’objectif de ce colloque-atelier est de réunir des chercheurs et des acteurs afin de dénouer les ressorts et les difficultés des projets agri-urbains que cherchent à construire collectivités agriculteurs et société civile. Il s’agira de tester l’hypothèse d’un souci croissant pour le cadre de vie, imbriquant esthétique et écologie, se combinant à la préoccupation d’une meilleure alimentation (les critères du « meilleur » étant multiples), et la nécessité tant pour l’agriculture que pour l’urbanisme de renouveler leurs modèles. En outre, nous faisons le pari que si les contextes de ces projets sont multiples, il devient possible en les croisant d’en faire émerger une lecture commune.
L’approche sera paysagère et paysagiste autour de 3 thématiques :
1- Créer et gouverner – Comment ces dynamiques territoriales font évoluer les paysages agricoles, et quelles sont les actions et les acteurs de ces changements ? (retour du maraichage, des vergers, transition agro-écologique, diversification des systèmes de grandes cultures, méthaniseurs …)
2- Outiller et cultiver – Comment se développe l’intégration de questions agricoles dans la planification et l’aménagement urbain, notamment au travers des projets de lisières agri-urbaines, ou des plans de gestion des zones agricoles protégées.
3- Habiter- Quel est le rôle du paysage dans les mobilisations pour ces projets agri-urbains : la reconnaissance de la valeur des paysages agricoles contribue-t-elle à la création d’une gouvernance commune, en particulier entre élus et agriculteurs ? ou au contraire la volonté de protection vient-elle contrarier ces projets?