Introduction – Retour – Chapitre 2
Chapitre 1
Les débuts de la Section du paysage et de l’art des jardins
(ENH Versailles, 1946-1956)
La naissance
Version provisoire du 2 juillet 2018
De la parution du décret de création de la Section en décembre 1945 à la rentrée de l’année scolaire 1959-60, Jean Lenfant était le directeur de l’ENH dont dépendait la Section du paysage et de l’art des jardins1. Trois fois par an au moins, il présidait le « conseil des professeurs » de la Section qui réunissait un effectif à peu près constant de 9 à 12 enseignants vacataires. Il était assisté par le directeur des études de l’ENH (successivement MM. Khalifa, Miège et Pasquier) qui en était le secrétaire2. Sa première réunion eut lieu le 11 janvier 1947 après la première rentrée scolaire en octobre 1946.
Au cours de cette période pionnière, certains enseignements de la Section étaient très proches des formations techniques de l’École nationale d’horticulture (ENH) où existait une chaire d’architecture des jardins et d’urbanisme de 1934 à 19513. D’autres en étaient cependant très éloignés du fait de l’introduction d’ateliers de projets sur le modèle de ceux de l’École des Beaux-Arts à Paris.
L’organisation pédagogique de la Section était semblable à celle de l’ENH. Le règlement intérieur était le même. Mais les deux formations étaient indépendantes, avaient des conseils des professeurs différents et n’entretenaient pas ou peu de relations sauf dans le domaine de la préparation en dessin des ingénieurs au concours d’entrée à la Section.
Chaque semaine, à l’emploi du temps de la Section, étaient indiquées les matières enseignées et les enseignant concernés. Le libellé des matières et l’identité des enseignants ont peu changé avec les années pendant la période considérée.
Il n’y avait pas de chaire d’enseignement comme à l’ENH.
La dénomination du regroupement des enseignements utilisée est anachronique car elle n’est apparue qu’à la faveur des projets d’institut du paysage notamment le premier à la fin des années 1960 (cf Chapitre 3).
Ce texte, fondé sur les procès-verbaux des conseils d’enseignants, présente d’abord une courte histoire des dix premières années de l’enseignement, puis les différents enseignements et enseignants.
Les premiers conseils des professeurs (1946-56)4
Une formation courte, à la fois proche et éloignée de celles des ingénieurs
Le 11 janvier 1947, le premier conseil réunit 12 enseignants vacataires dont l’expérience pédagogique concernait seulement le début de l’année scolaire 1946-47. Ils n’intervenaient pas à l’ENH dont il ne sera pratiquement jamais question par la suite, alors que l’architecte de jardins Ferdinand Duprat y anime une chaire d’architecture des jardins et d’urbanisme dont il est le professeur titulaire depuis 1934 et a joué un rôle important dans la création de la Section.
Quatre sont fonctionnaires (M.Charageat, R. Puget, R. Enard, M. Jeanneteau) et les autres ont une activité libérale dans leur « cabinet » (agence). Les deux statuts pouvaient se combiner comme dans le cas de F. Duprat.
La première formation se déroule pendant une année après une sélection qui avait recruté six étudiants : P. Mas, E. Mauret, P. Carré, L. Gendre, M. Béjot et J. Challet. Tous sont des ingénieurs diplômés de l’ENH.
La formation avait été installée dans « des locaux détournés hâtivement de leur utilisation première », sans matériel d’enseignement et sans direction des études5. Les enseignements proches n’ayant pu être coordonnés, J. Lenfant demande à un groupe d’enseignants (M. Charageat, A. Riousse, M. Durand et M. Jeanneteau) d’étudier les programmes afin de réduire ou d’éviter les points redondants.
C’est l’architecte de jardins et urbaniste André Riousse qui est chargé « à l’unanimité » de diriger les ateliers, c’est-à-dire « de répartir dans le temps les travaux de projets et d’esquisses demandés aux élèves »6. Cependant « la correction de ces travaux est confiée à une commission de professeurs : A. Riousse (composition), R. Brice (Techniques), R. Puget (urbanisme) et A. Audias (sites et paysage) ».
Le débat du conseil montre que les enseignants ont besoin de la pédagogie des « applications ». Soit des projets ou des exercices en ateliers (ou non) pour « appliquer » le cours, soit des illustrations concrètes grâce à des visites en région parisienne et au-delà. Il indique également -ce qui sera ensuite récurrent- que le niveau de la sélection en dessin doit être plus exigeant et qu’une préparation au concours devra être prévue les années suivantes. En dépit du faible nombre d’étudiants, la création « d’une chaire » avec un professeur titulaire est demandée au ministère de l’Agriculture ainsi que la nomination d’un secrétaire-surveillant et d’un directeur des études7.
En reprenant le modèle de l’ENH, l’évaluation des cours prévoit un examen général au moins pour chaque enseignement. J. Lenfant introduit un examen de synthèse à la sortie (coefficient 2) et une vraie notation de 0 à 20, visiblement pas utilisée avec la rigueur attendue.
La formation étant jugée trop courte, le conseil demande, pour que le titre de paysagiste soit attribué8, qu’un stage de deux ans soit effectué après la scolarité et de « poursuivre des travaux d’esquisses et de projets (un par trimestre) » sous le contrôle de l’école. Si bien que « selon les résultats obtenus, il leur sera délivré soit le diplôme de paysagiste, soit un certificat de scolarité ».
Dans la seconde réunion du conseil du 25 mars 1947, l’organisation de la « propagande » de la Section en vue du concours est précisée. A. Audias a publié un article dans la revue « Le maître d’œuvre de la reconstruction » et des « notices » seront distribuées à la foire de Paris.
Revenant sur la question de la préparation au concours des ingénieurs, il est envisagé de demander à F. Duprat, professeur d’architecture des jardins à l’ENH, de l’organiser avec M. Le Boul, professeur de dessin. Le délicat problème des stages et de leur suivi (en région parisienne) est posé et le système d’évaluation de la formation est complété, sur proposition du professeur Lysensoonne, par un dossier technique du dernier projet, et « un rapport sur un travail personnel choisi par l’élève ». En même temps la SNHF fait savoir que le concours en loge qu’elle organise en mai sera ouvert aux élèves stagiaires de la Section. Enfin la confection de polycopiés (MM. Durand, Lysensoonne, Audias) est approuvée, à la demande des élèves et aux frais de l’école.
Une formation pionnière mais précaire
Dans la troisième réunion du 1er juillet, le problème le plus préoccupant pour J. Lenfant, c’est la difficulté de recrutement malgré « la propagande » faite dans les lycées et collèges, dans les services agricoles de France et d’Afrique du nord et à la foire de Paris. Aucune des vingt demandes de renseignement parvenues à l’école ne concerne des candidats au niveau requis. Aucun élève ingénieur de 3e année de l’ENH n’a été candidat, car beaucoup ont été recrutés au Maroc après leur voyage de fin d’études. Aucun détachement d’ingénieur fonctionnaire n’a été accepté dans les administrations.
Le verdict du conseil est sans appel : le niveau exigé est trop élevé (le bac est demandé) et les matières techniques horticoles dissuadent les bons candidats (les élèves de l’École des Beaux-Arts notamment). Si bien que les enseignants demandent au directeur de l’enseignement au Ministère d’autoriser « les candidats non bacheliers et non titulaires des diplômes des grandes écoles à prendre part au concours, …, et d’agir pour permettre le détachement (d’un an pour formation) des ingénieurs divisionnaires des parcs et jardins de la ville de Paris sans modification de traitement ».9 La suppression des connaissances en horticulture du concours est également recommandée, mais en prévoyant ensuite « un cours d’horticulture pour pallier l’insuffisance des élèves en cette matière ». Il est même envisagé de réserver aux meilleurs élèves le diplôme de paysagiste et de créer un diplôme d’aptitude professionnelle pour les autres pour des emplois moins qualifiés « contremaitre, chef de chantier, entrepreneur de jardins »10.
Par ce même courrier est sollicité un financement pour augmenter le nombre de cours qui passera de 169 à 180 (un cours = 1h 30). Car l’insuffisance de la formation en un an apparait évidente dans la mesure où l’École veut apporter les qualités professionnelles suffisantes d’un concepteur, distinctes de celles d’un entrepreneur et complémentaires de celles d’un ingénieur.
L’enjeu des débouchés de la formation est souligné par R. Puget qui demande « de classer la Section du paysage sur la liste des écoles dont les diplômes ouvrent l’accès aux fonctions administratives ayant trait au paysage et à l’art des jardins » (p. 3), notamment au ministère de l’urbanisme11.
Face au problème des stages pour les six élèves, les enseignants ayant des agences ou des laboratoires ou en contact avec des services administratifs (MM. Riousse, Lysensoone, Puget) vont innover en accueillant les premiers stagiaires.
Le premier barème de coefficients des matières adopté en mars paraissant peu adapté, le conseil en adopte un nouveau (de 1 pour l’urbanisme et l’histoire de l’art à 3 pour la composition, sans oublier l’assiduité et la conduite déjà problématique : 2), et supprime l’examen de sortie.
À la fin de cette année, les cours, qui représentent environ 250 heures, n’occupent qu’un petit tiers de l’emploi du temps, le reste (450 heures au moins) étant consacré aux ateliers pratiques, aux applications et aux visites. Ils font la part belle à l’histoire (60 h) et aux techniques de travaux (35 h), mais reste d’importance modeste en urbanisme (15 h) et en constructions des sols (12 h).
La première évaluation des étudiants, discutée le 12 juillet, fait apparaitre les premiers problèmes de notation. Si Pierre Mas et Elie Mauret se classent en tête avec plus de 15 de moyenne, Jean Challet avec 12,6 frôle la note minimale requise (12) car le responsable d’atelier André Riousse déplore « qu’il n’ait pas fourni l’effort nécessaire (en ateliers) pour obtenir de meilleurs résultats »12. Néanmoins tous obtiennent le certificat d’études, « sachant que le titre de paysagiste ne leur sera accordé qu’après un stage de deux ans et la présentation d’un projet complet et d’une thèse »13. Ce stage, précise J. Lenfant, s’accompagnera de la remise d’un projet par trimestre et d’un rapport sur un travail personnel choisi par l’étudiant la première année, et au cours de la seconde année d’un projet trimestriel dont l’un complet avec étude technique et rapport.
L’espoir d’une amélioration renait (1947-48)
A la rentrée de 1947, six élèves sont admis dont trois ingénieurs horticoles. L’un d’entre eux (H. Brison) est employé à la ville de Paris et fera ses études en deux ans. La « propagande » et l’intervention du directeur de l’enseignement auprès de R. Joffet semblent avoir porté leurs fruits. Parmi les trois autres, un bachelier « avec de réelles aptitudes au dessin » mais sans connaissances botaniques et horticoles fait l’objet d’un traitement de faveur14. J. Lenfant lui propose une année d’auditeur libre pour acquérir les connaissances indispensables après sa sortie de la Section.
En novembre, les enseignants sont enchantés de leurs recrues dont M. Charageat qui loue « le travail en équipe ». Ils ouvrent le concours aux étrangers, car un Palestinien et un Egyptien, puis un agronome brésilien se sont inscrits comme auditeurs libres en vue du concours l’année suivante.
Le conseil note l’embellie, mais A. Audias rappelle que « les paysagistes actuels n’ont pas un volume de travail suffisant » en dépit des besoins de la reconstruction des villes. Situation qui se répercute sur le nombre de candidats au concours. Il est donc urgent de rechercher des postes dans les ministères, dans les services des Ponts-et-Chaussées, et de l’urbanisme où les « spécialistes paysagistes » sont absents. Ne serait-ce que pour induire des commandes plus abondantes aux agences de paysagistes. C’est pourquoi, dans un article L’enseignement de l’art des jardins et du paysage, A. Audias développe un plaidoyer pour « éduquer ceux qui voudraient s’orienter vers la profession de compositeurs de jardins » qu’ils soient ingénieurs ou architectes15.
Dès cette époque, les étudiants manifestent leurs revendications pédagogiques : augmenter les cours d’urbanisme et d’histoire de l’art aux dépens de ceux de « site et paysage », noter systématiquement les esquisses, donner plus de place aux techniques, développer les pratiques de « rendus », accéder à l’atelier jusqu’à minuit, ménager des journées libres, mieux choisir les visites … Il en est de même pour les enseignants : R. Enard se plaint d’un faible niveau en dessin, et G. Lysensoonne propose que la visite de terrains de sports soit faite avec R. Brice et A. Audias, et de former les étudiants à la rédaction de rapports.
La réforme de 1950 et la « descente aux enfers »
Le concours d’entrée d’octobre 1948 ne confirme pas l’embellie de l’année précédente. Sur six candidats, quatre sont retenus dont trois jeunes ingénieurs horticoles et un bachelier auditeur16. Il semble, selon J. Lenfant, que les détachements des ingénieurs des services de parcs et jardins demandeurs de formations complémentaires n’aient pas été accordés. Par ailleurs, A. Riousse se plaint des stagiaires qui ne respectent pas les rendus de projet demandés et demande un rappel à l’ordre urgent. Il suggère de les exclure définitivement et de leur retirer leur emploi. Ce à quoi s’oppose R. Puget car « ils sont appréciés de leurs chefs qui ne voudront pas les renvoyer ». L’inintérêt de certains stages est néanmoins signalé. J. Lenfant renvoie l’arbitrage au conseil de perfectionnement de l’École.
Néanmoins, en fin de l’année scolaire 1947-48, les travaux remis à M. Charageat, notamment ceux de J. Sgard et J.-B. Perrin lui donnent entièrement satisfaction (« ils ont valeur d’une thèse »). Les cinq élèves sortant (M. Delcourt, J.-B. Perrin, J. Sgard, P. Pelletier, J. Alloin) obtiennent brillamment le certificat d’études de la Section17.
De leur côté les premiers stagiaires en fin de stage voient leurs projets de thèse (L’aménagement des abords de Maisons-Laffitte pour L. Gendre et E. Mauret, et L’aménagement d’une cité moderne, du jardin familial au parc départemental pour H. Brison) approuvés.
Le conseil met donc en œuvre les mesures prévues pour augmenter le nombre de candidats bien préparés et la qualité de la formation qui en pratique s’étale sur 3 ans avec les stages. Comme à l’ENH, les candidates sont autorisées à se présenter, mais à condition « qu’elles fassent un stage comme auditrices à l’école ».
La durée du stage post certificat passe alors de 2 à 5 ans maximum. Les travaux des stagiaires sont réformés : avec, en fin de première année et à la fin du stage, « l’étude d’un projet en loge » (durant 10 heures en première année et 20 heures en fin de stage), des travaux libres, deux projets par an donnés par l’école et un rapport de fin d’année, avec une notation de chaque rendu.
Les candidatures de cinq entrepreneurs paysagistes ayant suivi les cours par correspondance à la certification ne sont pas acceptées en l’absence des exercices demandés de projets.
Néanmoins les possibilités de stage restent insuffisantes, C. Coconnier et J. Sgard n’en ont pas trouvés à la fin de l’année scolaire 1948-49.
La situation devenant préoccupante aux yeux du conseil, une nouvelle réforme de l’enseignement de la section est décidée au début de l’année 1950. Elle prévoit la suppression de la formation en un an d’étude plus deux années de stage et la mise en place de deux années d’études à partir du 1er octobre 1950. Le concours privilégiera les épreuves de « dessin géométrique et d’imitation ». Il sera ouvert à des ingénieurs horticoles, agronomes et agricoles en fin de deuxième année à condition, s’ils sont admis, de suivre certains enseignements exigés dans leur établissement d’origine. Le titre de paysagiste sera délivré au titulaire du certificat d’études (au bout de deux ans), le suivi des stages avec remise de projets sera évalué, et la soutenance d’une thèse (travail d’ordre technique avec composition, travaux et plantations) ne demandera pas de délai de présentation.18 L’arrêté du 30 aout 1950 entérine ce projet.
Il en résulte une nouvelle répartition des cours dont le nombre augmente considérablement (130 en première année et 219 en deuxième année).
En dépit de cette réforme, le concours d’admission de 1950 ne réunit que sept candidats dont cinq ingénieurs, un architecte et deux bacheliers anciens auditeurs de l’École. Cinq sont retenus. Mais leurs résultats en avril mécontentent à la fois H. Thébaud, A. Audias, M. Charageat et A. Riousse. L’explication principale est que les élèves doivent travailler à l’extérieur étant donnée la réforme qui a porté les études à deux ans. Ils sont souvent absents des cours et des ateliers.
Un an après, en octobre 1951, les 7 candidats (dont trois ingénieurs horticoles et deux femmes l’une bachelière auditrice et l’autre ingénieur agronome) qui se sont présentés ont été admis. L’enseignement d’atelier prend une place plus importante dans la notation (son coefficient passe de 3 à 5) et celui de dessin de 2 à 3. Entre les exigences des enseignants (les connaissances horticoles au concours ont été maintenues) et la pénurie de candidats, le concours ne joue plus son rôle de sélection.
En 1952, André Riousse disparait subitement et avec lui un des rares enseignants qui appartenaient aux trois mondes de l’architecture, de l’urbanisme et de l’entreprise paysagiste. Il est remplacé par l’architecte et urbaniste Théodore Leveau qui a travaillé avec le paysagiste J.-C.N. Forestier.
Un an plus tard, en avril et juillet 1954, la situation ne semble pas s’améliorer. L’effectif recruté se maintient à 6 ou 7 selon les années de formation. Les jugements des enseignants deviennent très critiques : désinvolture des élèves (M. Charageat, R. Enard, H. Thébaud), manquement à la discipline (J. Lenfant), absentéisme chronique, médiocrité d’expression (R. Puget), pauvreté du dessin, sans compter les débouchés incertains …
En octobre 1954, l’effectif recruté tombe à 5 (M. Grelier, C. Rosillo, A. Spake, P. Roulet, P. Collin)19. Les deux années comptent 12 élèves. Un comité d’études est créé en mai 1955 pour résoudre les problèmes pédagogiques récurrents et un cours de connaissance des végétaux de 30 h est créé en première année « axé plus particulièrement, selon H. Thébaud, sur l’identification, la forme, les couleurs et les exigences culturales des plantes ornementales ».
En octobre 1955, la situation de la Section s’aggrave brutalement avec l’annulation ( ?) du concours d’admission. En fait, un seul candidat Michel Cassin (IH) fut admis. L’avenir de la seule formation des paysagistes en France était sérieusement menacé.
Le concours en loge
En aout 1949 est annoncée, sur proposition du conseil des professeurs, l’ouverture du premier concours pour l’attribution du titre de paysagiste le 14 novembre 194920. Car il s’agit d’une sélection. Conformément à l’arrêté du 9 janvier 1946, il était réservé aux professionnels ayant au moins 10 années de pratiques et âgés de moins de quarante ans, et 15 années s’ils sont âgés de plus de 60 ans, mais il est ouvert aux stagiaires de la section. Il n’y eut pas de candidats autorisés par le conseil. C’est en fait le 14 novembre 1950 que les premiers certifiés et stagiaires de la section, ayant remis leurs travaux de stage, ont été autorisés à s’inscrire aux épreuves du concours en loge. Il s’agissait de J.-B. Perrin, J. Sgard, J. Alloin et H. Brison. Ce concours comprenait un projet de composition à présenter sous forme d’esquisses (épreuve éliminatoire), un projet technique et un projet de plantation.
Dans une réunion du conseil du 27 janvier 1951, les enseignants souhaitent que le projet présenté soit complet (avec un développement de l’esquisse et un devis estimatif) pour attribuer le diplôme de paysagiste après quelques mois de travail complémentaire. Le concours en loge aurait ainsi un niveau d’admissibilité et la présentation du projet complet vaudrait possibilité d’admission. A l’unanimité, ils souhaitent qu’un prix d’encouragement soit attribué à ceux qui présenteront une thèse ; que l’urbaniste R. Puget (au moins) participe au jury et que « les candidats aient le choix entre deux sujets différents comportant l’étude d’un projet complet »21. Ce qui fut obtenu en partie l’année suivante22.
Concernant l’attribution du titre de paysagiste, le conseil de perfectionnement de l’École ne souhaite pas de différence entre le titre ancien délivré par le ministère de l’Agriculture aux professionnels et celui délivré après formation dans la section. Le titre d’ingénieur paysagiste prévu par les textes (pour les ingénieurs) sera supprimé et celui de paysagiste DPLG ou diplômé par le ministère de l’agriculture (DPLMA), qui est proposé, sera valable pour tous. Concernant les professionnels en activité, une dernière session sera ouverte en octobre 1955.
Progressivement le nombre de candidats au concours en loge augmente. En octobre 1951, 6 candidats de la Section étaient inscrits au concours en loge (C. Cothier, M. Delcourt, P. Collin, Bernard J.-Pierre et J.-Paul. et M. Béjot)., en décembre 1957 quatre, et huit en mai 1958.
La professionnalisation des paysagistes restait cependant « homéopathique » en raison du flux très faible de formation. Elle allait pourtant se redresser considérablement à partir du début des années 1960 quand ils se feront connaitre davantage des services publics.
Les enseignements et les enseignants
Dès 1941, des cours d’architecture des jardins (34 leçons d’une heure trente), d’architecture et de construction, de techniques des travaux de parcs et jardins, d’hydraulique, de résistance des matériaux et de stabilité des ouvrages d’art avaient été demandés par la Société française d’architecture des jardins comme programme d’une année supplémentaire d’enseignement pour les ingénieurs voulant devenir paysagistes (C. Royer et S. Zarmati, 1987, in B. Blanchon, 1998, op. cit.). Cette demande correspondait au programme d’admission au grade d’architecte de parcs et jardins de la Ville de Paris. S’y ajoutait, pour les ingénieurs envisageant de suivre la section, une augmentation des heures de dessin et un doublement des heures consacrées aux levés de plan (Blanchon, ibid., p. 25)
Ateliers (Riousse, Leveau, Audias, Puget)
À l’exception de A. Audias, (IH 1921), les enseignants d’ateliers sont des architectes (urbanistes ou de jardin) de formation ou d’expérience. Car à cette époque les paysagistes concepteurs de projet compétents pour enseigner sont très rares et la formation nouvelle dans ce domaine est surtout pensée comme un complément de celle des ingénieurs horticoles de l’ENH23.
Dans ces ateliers de projets, proches de ceux de l’école des Beaux-Arts, les élèves, dès 1946, doivent fournir une esquisse par semaine et un projet par mois.
Architecture et construction (1947)
Cet enseignement, sous forme de conférences et d’ateliers, a d’abord été pris en charge par M. Durand, architecte des arts décoratifs, professeur diplômé d’architecture de la ville de Paris puis de 1954 à 1956 par M. Warnery, architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux, avant l’architecte et urbaniste Théodore Leveau et ensuite, en 1960, par Albert Audias (composition en ateliers) et H. Thébaud (avec des conférences de l’architecte paysagiste Jacques Gréber), puis par Jacques Sgard avec J.-C. Saint-Maurice.
T. Leveau (1896-1974), architecte et urbaniste, est un élève de l’architecte-paysagiste J.-C.-N. Forestier avec lequel il a collaboré à la Havane de 1925 à 1930. Il fut sollicité après-guerre pour le plan de reconstruction de Dunkerque (Blanchon, 1998, p. 29)
J. Sgard (né en 1929) est paysagiste DPLG (SPAJ 1947) et urbaniste, diplômé de l’Institut d’urbanisme de l’Université de Paris en 1958. Le Grand Prix du paysage lui fut décerné en 1994 pour ses travaux pionniers sur les plans de paysage et sa polyvalence exemplaire. Il fut enseignant d’atelier de projet à la Section au début des années 1960, puis au Centre national d’étude de recherches sur le paysage de Trappes de 1972 à 1978, et enfin à l’ENSP où il intervient toujours en 201824.
Théorie de l’art des jardins et composition (1947)
Sous forme d’ateliers de projet, cet enseignement fut d’abord dirigé par André Riousse (1895-1952) puis, après sa mort, par Théodore Leveau.
André Riousse (1895-1952), architecte dplg, paysagiste diplômé, diplômé de l’institut d’urbanisme, a repris l’entreprise de jardins de son père et reçu un prix pour son projet de cour-jardin lors de l’exposition de 1925 ; il a participé à la conception de la banlieue-jardin de la Butte Rouge à Châtenay-Malabry, réalisée à partir de 1931, à l’initiative d’Henri Sellier. Il fut enseignant à l’école du Breuil à Paris.25
Étude des sites et paysages, espaces verts (1947)
Albert Audias (1904- 200 ?), ingénieur horticole (IH 1921) et paysagiste DPLG, est enseignant dans la Section depuis 1946. Il collabore de 1928 à 1939 avec F. Duprat puis, en janvier 1941, après la démobilisation, il rejoint le service de l’ingénieur des Travaux publics R. Joffet chargé des « travaux neufs » à la Ville de Paris. Il fut ensuite un pilier de l’agence parisienne de F. Duprat, qui le recrute en 1941.26 Il poursuit ses travaux pour la reconstruction de Saint-Nazaire de 1946 à 1970, au parc de la Courneuve et dans quelques squares à Paris. Il enseigne à l’école d’ingénieurs des Travaux publics de la Ville de Paris la réalisation des équipement sportifs. (Blanchon, 1998, op. cit. pp. 25-27).
Urbanisme (1947)
Roger Puget, architecte DPLG, urbaniste diplômé de la ville de Paris, technicien sanitaire breveté I.T.S., urbaniste en chef du ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme.
Il dispense en 1967-68 20 cours et 10 applications en préparation (Descriptive), et en 1er année 30 cours et 55 applications (Architecture et urbanisme) pour environ 3000 francs. Son enseignement se limitait à 15 à 20 cours dans les années 1950.
Jean-Pierre Bernard, paysagiste DPLG, en urbanisme opérationnel en 2e année, en 1967 avait 50 cours et 30 applications pour 2385 francs
Sciences humaines (Charageat, Huguenay)
Art (en général) et histoire de l’art (1947)
Pendant dix ans, de 1946 à 1956, Marguerite Charageat, historienne des jardins, diplômée de l’école du Louvre et assistante des musées nationaux, a dispensé deux cours, l’un d’histoire de l’art et l’autre d’art des jardins. Ils étaient sanctionnés chacun par un examen différent. Puis Jeanne Huguenay, enseignante à l’Institut d’urbanisme de Paris, l’a secondée en 1954 en première année (25 cours dans chacune des années partagées entre les deux historiennes), et lui a succédé jusqu’à la reprise des seuls cours d’histoire de l’art des jardins par Simone Hoog, conservatrice au château de Versailles.
75 cours et 10 applications en 1967 (histoire de l’art pour J. Hugueney) : 2000 francs
Droit et législation / droit foncier
M. Prudhomme, licencié en droit, avocat au barreau de Versailles, a assuré ce cours jusqu’en 1951 avant d’être remplacé par M. Cumenge, chef de service au ministère de la Reconstruction et du Logement, et qui l’a intitulé Droit foncier, puis par M. Rossillion.
Techniques (Brice, Bernard, Sabourin, Thébaud)
Travaux publics et matériel de chantiers (1947)
M. Jeanneteau, ingénieur en chef des travaux publics de la ville de Paris est remplacé par M. Le Gall, ingénieur divisionnaire des services techniques de la ville de Paris en 1957.
Théorie et construction des sols (1947)
De 1947 à 1960, Gustave Lysensoonne, ingénieur en chef du ministère de l’Éducation nationale. En 1957, le cours fut renommé « construction des sols sportifs » et M. Thomas lui succède en 1961.
Techniques des travaux (de jardins) (1947)
Robert Brice, paysagiste conseil diplômé, jusqu’en juillet 1956, puis Jean-Paul Bernard, ingénieur horticole (1949), paysagiste DPLG, ingénieur divisionnaire des services paysagers de la ville de Paris.
En 1967, J.-P. Bernard dispense 25 cours et 62 applications en 1ère année pour 2109 francs
Utilisation des végétaux et projets de plantation (1947)
Henri Thébaud, ingénieur horticole (1916), « créateur de jardins art-déco » (Blanchon, op. cit.), puis en 1960 L. Sabourin, ingénieur divisionnaire de la ville de Paris et enseignant à l’école du Breuil, avant G. Clément (IH, 1965) et Gabriel Chauvel (SPAJ, 1970) à l’ENSP.
En 1967-68, M. Sabourin enseignait en 1ère année 30 cours (1h 30) et 36 applications de 3 heures, soit 153 heures qui coutaient 1782 FF.
Arts plastiques et techniques de représentation
Dessin perspectif et ornemental
René Enard, professeur de dessin au lycée Condorcet à Paris, puis Jacques Cordeau en 1960 avec Françoise Blin de 1967 à 1985.
En préparation et en 1er année en 1967-68.
M. Le Boul professeur de dessin à l’ENH enseignait dans le cadre du programme de la chaire d’architecture des jardins et d’urbanisme de F. Duprat. A La rentrée de 1947, il enseignait la perspective et le croquis en première année, la perspective de jardin, le lavis, la perspective cavalière et l’étude d’arbres en deuxième et troisième années, et la technique de rendu de projet avec F. Duprat au cours de la dernière année.
Pour préparer les candidats élèves ingénieurs au concours d’entrée à la Section, R. Enard proposa « de développer le goût et l’esprit de création » des futurs paysagistes en enseignant le dessin au fusain de moulages (sens de la forme et des valeurs) de statues, de chapiteaux et d’amphores ; l’étude de l’aquarelle et de la gouache (sens de la couleur) avec des dessins aquarellés de plantes, d’animaux et de paysage ; et de croquis en un temps déterminé (5 à 20 minutes). Ceci avec des séances de deux heures par semaine en 1ère et deuxième années, et de 3 heures par semaine en 3e année. A. Riousse proposa de modifier un peu ce programme avec plus de croquis perspectifs d’arbres en 1ère et deuxième années, de perspectives à vol d’oiseau, et d’utiliser la gouache pour les terrains de sport.27
Département de connaissance du milieu (> 1966)
La formation initiale ne comportait pas en 1946 d’enseignements scientifiques (notamment en biologie et botanique, ou en hydraulique et sciences des sols), puisqu’elle s’adressait surtout à des ingénieurs déjà formés dans ce domaine. Le cours d’identification des végétaux est cependant créé en 1958 quand le conseil des enseignants a élargi le recrutement à la suite de l’absence des candidatures d’ingénieurs versaillais et de l’arrêt du recrutement en 1955-56.
La formation mise en place en 1967 comportait en 1967-68 :
En préparation : Botanique (J. Montégut), Sciences du sol (A. Anstett), Hydraulique (M. De Forges), Parasitologie générale (M. Gallien),
En 2e année : sciences forestières (M. Valette), Hydrogéologie (M. De Forges), Fertilisation (A. Anstett)
Conclusion
Les dix premières années d’enseignement de la Section du paysage furent en fait une longue construction collective expérimentale ponctuée de succès et d’échecs. Les enseignants, issus d’horizons très divers, durent mettre en place une formation nouvelle dans des conditions inconfortables. Ils devaient marier des apprentissages techniques et juridiques avec ceux de la conception de projet sur le modèle des ateliers de l’école des Beaux-Arts, associer les savoirs de l’urbanisme avec ceux de l’art des jardins et compléter, enrichir, sinon renouveler les enseignements de la chaire d’architecture des jardins et d’urbanisme de l’école voisine d’ingénieurs horticoles.
Bien que la demande fût potentiellement importante, le métier de paysagiste était peu connu, et confondu dans le meilleur des cas avec l’ingénierie horticole ou l’architecture de jardins. Les débouchés devaient être inventés pour s’adapter à la reconstruction des villes et aux économies nouvelles, résidentielles et de loisirs entre autres, en quittant de fait, dans cette longue transition des Trente Glorieuses, le monde ancien de l’art des jardins privés.
Les procès-verbaux des conseils, très policés, laissent peu deviner les débats des enseignants, sinon la tension entre la culture des ingénieurs et techniciens, et celle des architectes, concepteurs et dessinateurs. Le conseil inventa en marchant, faisant et refaisant les règles de l’enseignement, de la discipline, le dosage des cours, la durée des études et les modes d’attribution des diplômes avec le concours en loge ; accompagné en cela, avec beaucoup de souplesse, par la direction de l’enseignement du ministère de l’Agriculture.
Quel était le contenu précis des enseignements ? On ne le sait pas avec précision. Les recherches restent à faire si l’on retrouve les archives des enseignants de cette époque.
L’arrêt brutal du recrutement en 1955 marqua la fin de cette période expérimentale. Elle avait montré que pour bien former des paysagistes, il fallait d’abord savoir pour quels débouchés et besoins de la société. Alors que la majorité des enseignants, partagés entre leurs cultures horticoles et celles d’architectes de jardin ou d’urbanistes ne s’en était pas assez préoccupée, plus soucieux de transmettre ce qu’ils savaient ou savaient faire que d’inventer les pratiques paysagistes nouvelles du lendemain. Vingt ans après, leurs successeurs sauront s’en souvenir …
P. Donadieu
Bibliographie
Sur Topia
Donadieu, P., in Histoire et mémoire, Chapitre 3 Le premier projet d’Institut du paysage à Versailles, Topia, 2018.
Donadieu P., in Histoire et mémoire, Chapitre * La saga des diplômes, Topia, 2018
Autres
Barraqué, B., « Le paysage et l’administration » (1985), rapport de recherche, Paris, ministère de l’Écologie et du Développement durable, direction de la Nature et des Paysages, 2005, 134 p.
Blanchon, B., « Pratiques et compétences paysagères, 1945 à 1975 », Strates, n° 13, 2007, p. 149-167.
Blanchon, B., « Les paysagistes français de 1945 à 1975, l’ouverture des espaces urbains, Les Annales de la recherche urbaine, n° 85, 2000, p. 21-29.
Blanchon B., « Pratiques paysagères en France de 1945 à 1975 dans les grands ensembles d’habitations, rapport de recherches, PUCA, 1998, 105 p., http://topia.fr/wp-content/uploads/2016/03/Blanchon_Pratiques_Paysageres_1.pdf
Blanchon, B., « Les paysagistes et la question du projet urbain », P + A, n° 31, 1995, p. 8-13.
Blanchon, B., « Les paysagistes et la question du projet urbain : de l’horticulture au projet urbain », P + A, n° 32, 1995, p. 20-29.
Dubost, F., « Les nouveaux professionnels de l’aménagement et de l’urbanisme », Sociologie du travail, n° 2-85, XXVIIIe année, 1985, p. 154-164.
Dubost, F., « Les paysagistes en quête d’identité », P + A, n° 1, octobre 1984, p. 14-16.
Dubost, F., « Les paysagistes et l’invention du paysage », Sociologie du travail, n° 4-83, XXVe année, 1983, p. 432-445.
Estienne I., « L’aménagement comme stratégie professionnelle, L’exemple de cinq paysagistes formés à la section du paysage et de l’art des jardins de Versailles en 1946-1948 », Projets de paysage, 2011.
Racine M., (édit.), Créateurs de jardins et de paysages, Actes Sud, 2002.
Royer C., Zarmati S., Les espaces libres et la profession paysagère en France entre 1900 et 1946, rapport de recherches, Etude 104, ENSP Versailles, 207 p.
Notes
1 Jean Lenfant était ingénieur horticole (promotion 1916), et « professeur spécial d’horticulture » en 1938 selon l’annuaire de l’association amicale des ingénieurs horticoles (IH) de 1948. Il succéda à Fernand Fauh (IH 1912) à la fin de la deuxième guerre mondiale.
De l’origine de la création de la Section, on sait, selon les archives de l’ENH, que la société française des architectes de jardins, créée en 1930 et présidée par F. Duprat a demandé en 1941 « la création d’une section spéciale pour l’enseignement supérieur d’architecture des jardins (à destination des ingénieurs horticoles)» (Blanchon, 1998, p. 25). Projet dont fait état l’association des anciens élèves de l’ENSH en 1943 et que confirment les travaux de B. Barraqué (1985) et de S. Zarmati et C. Royer (1987). Voir chapitre * (la saga des diplômes)
2 Les comptes rendus de ces conseils ont été retrouvés récemment dans les archives pédagogiques de l’ENSP. Cette liasse a été repérée en avril 2018 dans les fichiers de récolement de 2011 sous le n° 1433.
3 De l’enseignement de son titulaire l’architecte paysagiste Ferdinand Duprat (1887-1976) de 1934 à 1951 (ou 61) nous ne connaitrons les contenus qu’après avoir analysé les archives de l’ENSH aux archives départementales des Yvelines. F. Duprat était un paysagiste de réputation européenne avec une clientèle privée prestigieuse.
4 PV du conseil des professeurs de la SPAJ de l’ENH le 11 janvier 1947.
5 Les bâtiments Le Nôtre et Le Normand actuels n’existaient pas en 1946, la place pour un nouvel enseignement était donc réduite. L’atelier se trouvait dans la salle du Potager du roi, où était placé le monument aux morts des guerres de 1870 et 1914-18. (J. Sgard, cp, 2018).
6 PV du 11 janvier 1947, p. 2.
7 Lettre de J. Lenfant du 23 janvier 1947 à la direction de l’enseignement du ministère de l’Agriculture. Ce poste de professeur titulaire ne sera obtenu qu’en 1985 dans le cadre de l’ENSP. M. Corajoud en sera le premier bénéficiaire.
8 Le titre de paysagiste de l’ENH était attribué avant 1945 via le concours en loge organisé régulièrement par le comité de l’art des jardins de la Société nationale d’horticulture de France, créé en 1870. Il était ouvert aux professionnels déjà expérimentés.
9 Lettre du 25 juillet de J. Lenfant à la direction de l’enseignement du ministère de l’Agriculture. Elle suggère une prise de contact avec Robert Joffet, paysagiste et ingénieur général des services des parcs et jardins de la Préfecture de la Seine.
10 PV de la séance du conseil du 1er juillet 1947, p. 3.
11 Cette première demande, récurrente ensuite, ne sera jamais acceptée, y compris avec les diplômés de l’ENSP.
12 J. Challet sera l’année suivante exempté de stage en raison de l’appel sous les drapeaux de son frère qui l’oblige à aider son père dans l’exploitation horticole.
13 PV de la réunion du conseil du 12 juillet 1947, p. 1
14 Il s’agissait de J. Sgard qui a l’année d’après suivi l’enseignement de l’ENSH « comme cuscute » J. Sgard, cp., 2018. Cette décision ne pourra faire précédent (PV du 12 juillet 1948). Tout candidat sans formation agricole ou horticole devra faire une période préparatoire à l’Ecole.
15 Le Maitre d’œuvre de la reconstruction, du 7 février 1947, p. 5
16 Le jury réunissait Cuny conservateur des jardins du conseil de la République, Talbot directeur de l’école du Breuil, Darpoux chercheur à l’INRA de Versailles, Orok professeur de dessin au lycée Hoche, Hissard professeur de dessin au Muséum, Enard professeur de dessin à la Section du paysage, et Mosser paysagiste.
17 PV du 12 juillet 1948., p. 1
18 PV du 14 janvier 1950.
19 Quatre d’entre eux obtiendront le titre de paysagiste DPLG ; trois sur six parmi ceux entrés en 1953 (M. Bourne, G. Samel, M. Vilette) ; tous (L. Tailhade, J.-F. Treyve, E. Marguet) parmi les recrutés de 1952 ; aucun de ceux recrutés en 1951 (annuaire des ingénieurs de l’horticulture et du paysage, aihp, 2011).
20 Lettre du directeur à la sous-direction de l’enseignement agricole pour annonce au JO.
21 PV du 12 juillet 1951, p. 2
22 Le dossier de concours en loge de Jean-François Treyve (SPAJ, 1952) en est un bon exemple. Consacré à l’aménagement de la propriété d’un industriel dans la Drome, après une esquisse faite les 30 et 31 mai 1958, le projet déposé comporte : une esquisse de composition, 9 plans (nivellement, plantations, sols, canalisations …), 20 profils en long et en travers, un rapport explicatif, un devis descriptif et un devis quantifié. Archives ENSP, réserve 1, non récolé.
Il pouvait s’écouler plus de 4 ans entre la fin des études de la Section et le concours en loge, et beaucoup, plus tard, oublieront cette « formalité », oubli réparé en 1985 par le concours « balais » organisé par l’ENSP.
23 En 1938 selon l’annuaire de l’association des anciens élèves de l’ENH, 54 architectes paysagistes (ou seulement « paysagistes » en 1939) étaient en activité.
24 Annette Vigny, in M. Racine (édit.), Créateurs de jardins et de paysages, Actes Sud, 2002, pp. 266-68.
25 Bernadette Blanchon-Caillot, « Pratiques et compétences paysagistes dans les grands ensembles d’habitation, 1945-1975 », Strates [En ligne], 13 | 2007, mis en ligne le 05 novembre 2008, consulté le 14 mai 2018. URL : http://journals.openedition.org/strates/5723.
M. Audouy et B. Blanchon, in M. Racine (édit.),Créateurs de jardins et de paysages, Actes Sud, 2002,pp. 210-211.
26 B. Blanchon, In M. Racine (édit.), Créateurs de jardins et de paysage, Actes Sud, 2002, pp. 197-198.
27 Documents manuscrits d’une réunion de A. Riousse, R. Enard et M. Leboul du 8 novembre 1947.
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