Page personnelle de Suzanne Katz

Passage à paysage : une analyse multi-scalaire retrospective et speculative de la construction des paysages agricoles par la migration humaine, cas d’étude la Vallée de laWillamette, Stats-Unis

Direction : Sylvie Salles et Francois Mancebo.

Ce sujet de recherche par le projet propose d’interroger les flux migratoires et économiques mondialisés en examinant comment l’utilisation des terres et les savoir-faire agricoles structurent un paysage. En suivant le chemin des migrations des ouvriers agricoles guatémaltèques des groupes ethnique Maya vers la vallée de la Willamette, aux Etats-Unis, la notion de la frontière est élargie pour inclure tous les lieux de friction culturelle le long d’un chemin migratoire du Sud vers le Nord, en particulier le lieu « d’arrivé ». Le projet prendra la forme de la création d’un atlas de paysage agricole de la vallée de la Willamette en co-concertation avec les membres d’associations locales, qui ont pour objectif la préservation et la transmission des techniques agricoles et des manières d’habiter ancestrales dans un nouveau pays et paysage. Cette recherche vise à offrir une perspective innovante et à apporter un éclairage nouveau sur les identités migratoires, à travers la partie « locale » d’une vision globalisée. En l’abordant au travers du prisme du paysage et des changements que les populations migratrices apportent aux lieux, aux sols et à l’espace agricole, l’objectif est d’opérer un retournement. En cherchant à spatialiser les impacts des migrations dans les espaces agricoles, où les travailleurs migrants sont censés seulement « passer », cette recherche montrera qu’ils sont des habitants du paysage et actifs dans sa formation et ses transformations continuelles.

 

Page personnelle de Flora Rich

La transition socio-écologique au filtre des pratiques jardinières habitantes : le jardin potager comme lieu d’une appropriation citoyenne de la transition paysagère ?

Direction : Yves Petit-berghem

La transition socio-écologique impacte les paysages agri-urbains qui se reconfigurent sous la pression de nouveaux enjeux environnementaux. Partant du postulat que la transition ne peut se faire qu’en incluant dès la genèse du processus l’ensemble des acteurs d’un territoire, nous faisons ici l’hypothèse que les jardins, en tant que lieux de transition d’une part, objets spatiaux ancrés dans l’épaisseur spatiale et historique du territoire d’autre part, constituent des espaces de réflexion et d’action citoyenne pertinents pour imaginer des scénarios de transition socio-écologique par le paysage. En s’appuyant sur des enquêtes auprès des jardiniers et des collectivités publiques chargées de l’aménagement du territoire, sur une analyse cartographique diachronique ainsi que sur une démarche de médiation paysagère menée auprès des habitants, le résultat attendu de ce travail est que le jardinage contribue à une connaissance sensible des paysages où se réinventent ensemble ville, nature et agriculture dans une perspective de sobriété. En mettant en avant les pratiques et l’action habitante dans la durée, l’enjeu sera de fonder collectivement, par la démarche paysagère, les bases d’un savoir partagé afin de faciliter la concrétisation de la transition dans les territoires. Enfin, par cette recherche-action, il s’agira d’élaborer des outils qui initient un engagement des habitants dans le sens d’une réappropriation locale de la transition paysagère.

Page personnelle de Myriam Laidet

Le paysage culturel du vignoble dans le Bien Unesco Val de Loire : caractérisation et conservation inventive d’une ressource  patrimoniale.

Direction : Patrick Moquay et Isabelle La jeunesse

Contexte

L’histoire de la domestication d’une liane sauvage, Vitis sylvestris (cat. Sativa) devenue Vitis vinifera, celle qui porte les fruits du vin, est à l’origine de paysages culturels singuliers et marqueurs d’identité territoriale depuis l’Antiquité. Quatorze d’entre eux, tous vignobles européens, ont été reconnus par l’Unesco entre 1997 et 2015 pour leur Valeur Universelle Exceptionnelle. Le Val de Loire inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en 2000 considère la vigne comme l’une des composantes de son paysage culturel. Sa caractérisation est à rechercher dans sa relation au fleuve, à la pierre, au jardin et au parc paysager, écrins du château, de la demeure de villégiature et aussi du domaine viticole. L’inscription Unesco a ouvert un nouveau champ d’investigation, celui de la qualification d’un terroir viticole à partir de ses spécificités patrimoniales et paysagères. La charte internationale de Fontevraud signée à Angers en 2003 est le point de départ de cette nouvelle approche qui explore autrement les rapports du vin au lieu en associant les collectivités locales et gestionnaires de sites patrimoniaux aux professionnels de la viticulture et du tourisme. Cette démarche deviendra européenne dès 2005 avec la mise en réseau des vignobles inscrits au patrimoine mondial sur les mêmes principes de connaissance et de valorisation.

Objectifs

Cette recherche s’inscrit dans cette dynamique et veut définir les principes d’une action paysagère viticole s’inspirant de ceux du Plan de paysage, à partir de deux objets de recherche : 

  • La définition d’objectifs de qualité d’un terroir viticole : il s’agit d’interroger l’histoire de ces alliances entre le vigneron et son environnement, naturel et culturel, qui ont permis de fabriquer les plus beaux équilibres de vin et de paysage. L’objet est d’identifier les conditions d’émergence et de reconduite de ces « innovations réussies » pour garantir la pérennité d’une production et son prestige.
  • Les principes d’action pour la mise en œuvre de ces objectifs : il s’agit d’interroger les outils et pratiques de conservation de ces héritages paysagers. La finalité est d’explorer l’idée d’un Parc viticole paysager pour la connaissance, la protection et la valorisation d’une identité territoriale partagée entre professionnels de la vigne, du vin et du tourisme ainsi qu’entre habitants et visiteurs, une contribution au renforcement de la résilience du vignoble face aux mutations climatiques et sociétales.

Corpus d’étude

La recherche se développerait sur un corpus de lieux-paysage en Val de Loire, façonnés par la vigne au sein des AOP suivantes : l’AOP Savennières (Maine-et-Loire), l’AOP Chinon (Indre-et-Loire), l’AOP Cour-Cheverny (Loir-et-Cher), l’AOP Touraine-Chenonceaux (Indre-et-Loire/ Loir-et-Cher). Méthode La caractérisation des objectifs de qualité serait bâtie sur un diagnostic archéologique, historique (don t l’étymologie des lieux-dits) et paysager complété par une analyse diachronique (outil ZA-Timeline- UMR CITERES). Cette qualification serait mise en perspective avec l’analyse des regards des acteurs et des habitants du territoire sur ces héritages paysagers (interviews de personnes – ressources et création de plateformes participatives). . La mise en œuvre des “objectifs de qualité” serait fondée sur des principes de « conservation inventive » pour une adaptation aux enjeux économiques et climatiques, en complément du cahier des charges de l’Appellation d’Origine contrôlée. Les paysages culturels viticoles européens, Biens Unesco, seraient mobilisés, au cas par cas, sur les pratiques en matière de caractérisation et de conservation inventive contribuant à leur résilience et leur valorisation.

Partenariat scientifique et professionnel

Cette recherche dirigée par Patrick MOQUAY au sein du laboratoire de recherche en Projets de paysages (ESNP Versailles) bénéficiera : – d’un partenariat scientifique avec le laboratoire CITERES de l’Université de Tours, Isabelle LAJEUNESSE, Géographe de l’environnement, MCF-HDR /Samuel LETURCQ, Historien médiéviste, MCF ainsi qu’avec le laboratoire ARTEHIS de l’Université de Bourgogne, Jean-Pierre GARCIA, Géoarchéologue des terroirs, PR1; et – d’un double encadrement professionnel : Sébastien GIORGIS, Architecte DPLG – Paysagiste concepteur – Urbaniste SFU, Paysagiste-Conseil de l’État, Fondateur du Réseau Méditerranéen de la Ville et du Paysage VOLUBILIS et Pierre-Marie TRICAUD, Ingénieur agronome, Architecte-paysagiste, Docteur en urbanisme et Membre votant au Comité international ICOMOS Paysages culturels.

Page personnelle de Loïc Massias

La réception des systèmes de parcs de Frederick Law Olmsted en France entre 1880 et 1945

Direction : Chiara Santini & Michel Audouy

Résumé de la thèse :

Dans un contexte d’urbanisation accélérée de l’Amérique du Nord, au XIXe siècle, le paysagiste américain Frederick Law Olmsted (1822-1903) anticipe l’expansion des villes.
Il innove en mettant en oeuvre à grande échelle le dispositif de « système de parc » : un réseau d’espaces verts reliés par des promenades plantées (« parkways ») qui répondent à des enjeux actuels : structurer l’urbanisation, améliorer le cadre de vie, promouvoir la nature en ville, organiser les déplacements et la gestion des eaux.
Si l’oeuvre d’Olmsted a été largement étudiée aux Etats-Unis, aucune recherche de thèse n’a porté sur sa réception en France. Il s’inscrit pourtant dans des dynamiques d’influences avec le vieux continent. Sa démarche intègre des éléments issus de réalisations parisiennes et européennes de la seconde moitié du XIXe siècle et entretient des rapports suivis avec nombre de concepteurs européens. Par la suite, il aurait exercé une influence sur des paysagistes français entre 1880 et 1945 (Forestier, Prost, Gréber).
La période 1880-1945 est marquée en France par un changement d’échelle de projets qui dépassent les limites de la ville pour intégrer à la réflexion la banlieue et ses espaces ouverts. Cette approche fait écho aux pratiques actuelles qui donnent aux paysagistes une part toujours plus grande dans les études de territoire.
La recherche s’organisera en deux axes : l’un analysera les systèmes de parcs d’Olmsted, l’autre portera sur la réception des systèmes de parcs en France.
Afin de saisir l’apport des principes de composition d’Olmsted dans la pratique paysagiste, le questionnement se fondera :
– sur une démarche théorique, par une étude historique de l’influence directe ou indirecte de l’oeuvre d’Olmsted en France, et dans le contexte européen ;
– sur une approche pratique, par un atlas des systèmes de parcs, qui permettra de retracer le cheminement créatif et technique qui ont abouti à leur réalisation.

 

Thesis Summary

In the context of accelerated urbanization in North America during the 19th century the American landscape architect Frederick Law Olmsted (1822-1903) predicted the expansion of cities. Therefore, he implemented the « park system » model : a series of parks connected by « parkways ». Up to this day Olmsted’s park systems successfully respond to challenges such as structuring urbanization, enhancing living conditions, promoting biodiversity, organizing human mobility and managing surface water.
Olmsted’s work has been widely studied in the United States. But as of yet no thesis research has focused on the influence of Olmsted’s park systems in France. That is despite the fact that the dynamic cultural exchange between the USA and Europe is visible in his work. His design approach includes Parisian and other European elements from the second half of the 19th century. Furthermore, Olmsted maintained close connections with many European landscape architects. Thus, it appears likely that he also influenced French landscape designers between 1880 and 1945 (Forestier, Prost, Gréber).
That period is characterized by a change in project scale : Planning extended beyond the city limits and consequentially included the suburbs and their open spaces. This approach is once again visible in recent developments that grant landscape architects an increasingly important role in territorial studies.
This research is split into two parts. The first one examines Olmsted’s park systems. The second one focuses on the reception of his park systems in France.
In order to grasp the contribution of Olmsted’s principles of composition to the practice of landscape architecture this study focuses on two approaches:
– A theoretical approach through a historical study on Olmsted’s direct and indirect influence in France and Europe
– A practical approach through an “atlas” of park systems which will allow to trace the history of their creative and technical implementation

 

Page personnelle d’Axelle Thierry

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Nourrir le Grand Paris de demain : approche prospective sur le potentiel d’un urbanisme agricole

Résumé. Dans un contexte international marqué par les profondes mutations des relations entre l’urbain et l’agricole, les conséquences écologiques très préoccupantes qui en découlent vont de pair avec des difficultés potentielles pour nourrir les habitants d’ici 2050. Ce contexte implique d’intégrer autrement le rôle et la présence de la production alimentaire dans les pratiques d’aménagement et d’engager un rééquilibrage des écosystèmes territoriaux. Ce projet de thèse vise à étudier comment les projets agriurbains et plus largement l’urbanisme agricole peuvent engager une réappropriation des territoires (paysages reconsidérés, usages enrichis, économie circulaire…), en s’appuyant sur les spécificités et ressources locales qui les constituent, et en incorporant pour le long terme des principes de durabilité et de résilience. L’approche choisie est d’associer une recherche sur, par, et pour le projet en vue d’élaborer des outils conceptuels et méthodologiques adaptés à l’urbanisme agricole. Pour ce faire, la recherche s’appuiera sur l’analyse d’un corpus de projets agriurbains à l’œuvre sur le territoire de la métropole parisienne. Leur étude permettra d’identifier différentes postures projectuelles et un ensemble de pistes d’action, à la fois génériques et spécifiques. Dans un second temps, un exercice de prospective théorique, sur un site choisi, conduira à expérimenter des scenarii à portée opérationnelle pour une gestion des sols et une alimentation durables, dans l’optique d’une reconquête progressive de notre environnement. Ces propositions seront élaborées en collaboration avec des acteurs du territoire et se focaliseront principalement sur des innovations en termes de méthode et de gouvernance dans la pratique du projet spatial. L’objectif ultérieur est de contribuer à aider ces acteurs à intervenir et d’accompagner l’évolution des pratiques de maîtrise d’œuvre.

Unité d’accueil : Laboratoire de recherche en projet de paysage (LAREP)

Etablissement :  Ecole nationale supérieure de paysage de Versailles (ENSP)

Ecole Doctorale : Ecole doctorale n°628 « Arts, humanités, sciences sociales » (AAHS), Ecole Universitaire de Recherche «Humanités, création, patrimoine», CY Cergy Paris Université

Direction : Sylvie SALLES, directrice de thèse & Rémi JANIN,  co-encadrant professionnel de thèse

Financement de la thèse : Contrat doctoral (soutien de l’EUR « Humanités, Création, Patrimoine », Investissement d’Avenir ANR-17-EURE-0021) et bourse de la fondation Palladio (lauréate en 2020, avec un renouvellement en 2021)

Date de démarrage : octobre 2019