Paysage et confinement

La recherche en paysage

au temps du confinement

 

Être confiné chez soi, pour un chercheur en paysage, c’est se priver de ses outils méthodologiques habituels : arpentage du terrain, relevés, croquis, rencontre avec les habitants, observations anthropologiques ou naturalistes, etc.

Pourtant, l’enseignement et la recherche continuent… parce que les contraintes de temps sont là, qu’il s’agisse de former des apprentis-chercheurs ou de respecter les engagements pris dans les programmes de recherche.

On explore donc les outils qu’il nous reste, et notamment ceux que nous offrent les technologies de l’information et de la communication, en se disant, pour se consoler, qu’on est moins désarmé en 2020 qu’on ne l’aurait été cinquante ans plus tôt.

“Le paysage, c’est l’endroit où le ciel et la terre se touchent”, nous disait Michel Corajoud.

On le sait bien, cet endroit n’existe pas, puisque le ciel et la terre ne se touchent nulle part.

Le paysage, c’est donc d’abord une affaire d’imagination, et l’imagination, elle, ne s’arrête pas avec un simple confinement.

 


Chronique [Plongée en carnet(s)] : Un paysagiste confiné, un extrait de carnet de terrain, les questions soulevées en arpentant et en dessinant, un lien pour approfondir…
Par Alexis Pernet
 

«J’ai associé un dessin, choisi dans différents carnets, un court texte écrit en référence à ce dessin, et un lien ou une référence bibliographique pour approfondir au besoin, tel ou tel point. Au fil des jours, des relations entre les dessins choisis, le texte associé et l’expérience contrainte du confinement se sont peu à peu affirmées, sans qu’il se soit agi au départ d’un projet explicite. Cette chronique a cessé avec le retour à une libre circulation.»

Consulter  / Télécharger le recueil

 
 

Quelques outils mis en œuvre par l’équipe du programme POPSU-Territoires(1) Magny-en-Vexin, une petite ville sous influence métropolitaine / à la recherche de son territoire perdu(2)

Les programmes POPSU ont la particularité de devoir se dérouler sur un temps court. Un an, ce n’est pas une durée habituelle pour un programme de recherche, fut-il de “recherche-action”. Et, bien sûr, interrompre durant deux ou trois mois un programme aussi court ne serait pas raisonnable.

Les stages engagés ont donc été maintenus, d’autant qu’il s’agit aussi de terminer dans les délais les cursus universitaires engagés.

Mais les processus méthodologiques ont dû être adaptés.

Les outils numériques ont été privilégiés, bien sûr, mais aussi et surtout les outils de communication. Si les enquêtes par téléphone ou par courriel sont d’ordinaire difficiles à conduire parce qu’elles sont trop souvent perçues comme intrusives, la situation n’est pas la même par temps de confinement, un temps où beaucoup de gens s’ennuient chez eux et sont plutôt contents de discuter, de répondre à des mails ou de remplir des formulaires.

• L’équipe a donc multiplié les entretiens téléphoniques, faciles à enregistrer grâce à la modernité de nos smartphones (avec l’accord de l’interlocuteur, bien sûr), et à partir desquels des formulaires d’enquête en ligne ont été élaborés puis diffusés. Vous trouverez ici la description de Framaform, l’une des applications (opensource) que nous avons utilisées pour cela.

• Du côté des images, si les croquis de terrain ont dû être abandonnés, les représentations graphiques numériques ont, en revanche, été particulièrement développées, en utilisant notamment un outil collaboratif (opensource également), OpenStreetMap, dont vous trouverez la description ici.

• Côté images, encore, les ressources existant sur le web ont été exploitées le plus possible. Vous trouverez ici une technique qui nous a permis d’exporter les documents de Géoportail (notamment) avec un peu plus d’efficacité que les multiples copies d’écran collées les unes à côté des autres que nous pratiquions auparavant. On récupère, par exemple, des cartes ou des photos aériennes au format A0. On utilise pour cela la fonction “Vue adaptative” décrite ici, que les navigateurs proposent en mode “développeur”.

Et d’autres choses encore, notamment du côté des outils collaboratifs, sur Topia ou ailleurs, qui ne sont pas destinées à être rendues publiques mais dont nous rendrons compte sur cette page.

1 : Programme initié par le Plan urbanisme, construction, architecture (PUCA). Voir ici.
2 : L’un des 10 projets lauréat de la session 2019. Voir ici.


Et sur Topia

Confinés ou pas, les acteurs habituels de Topia sont toujours actifs.

• Pierre Donadieu poursuit son “Histoire de l’ENSP“, qui comporte déjà 24 chapitres auxquels se sont récemment ajoutées plusieurs biographies. Vous y trouverez, notamment, celle de celui qui a dit que “le paysage est l’endroit ou le ciel et la terre se touchent”.

• Privés de leurs archives et de leurs bibliothèques publiques habituelles, l’historienne Chiara Santini et le paysagiste Michel Audouy proposent, à partir de leur propre documentation et de celle qu’ils trouvent sur le web, de visiter ou de revisiter virtuellement des jardins remarquables situés en France ou ailleurs. Ces visites qui nous sont proposées tous les jours ouvrables illustrent et renouvellent la page d’accueil de Topia. Elles sont compilées dans le menu “Ressource“.

Les paysagistes concepteurs et l’Afrique

Pourquoi n’y a-t-il pas ou peu d’Africains parmi les paysagistes formés à l’ENSP de Versailles ?

 

Après avoir soutenu avec succès son mémoire de fin d’étude devant le jury présidé par le directeur de l’ENSP, Raymond Chaux, Abdoulaye Dieye, étudiant sénégalais,  se tourna vers le public et lui dit : « Pendant quatre ans, j’ai appris comment les Français répondaient aux questions de paysage en concevant des projets appropriés, accordez moi quelques instants pour vous indiquer comment dans mon pays on répond à ces questions ». Il fit alors quelques gestes pour montrer qu’il s’installait sous le baobab séculaire d’un village de brousse, et il entra dans un palabre imaginaire avec les habitants et leur chef pour décider de la meilleure manière de construire un nouveau puits.

C’était en 1981. A. Dieye fut avec Abdouraman Samoura l’avant-dernier des cinq étudiants d’origine sénégalaise qui firent des études de paysagiste à l’ENSP. Chacun d’entre eux rentra dans son pays et y fit une carrière brillante, à l’UNESCO ou dans la fonction publique d’Etat (parcs nationaux, services territoriaux centraux). Après eux, aucun étudiant originaire de l’Afrique francophone – à l’exception des trois pays d’Afrique du nord –  ne suivit des études de paysagiste concepteur à Versailles.

Pourquoi une telle désaffection pendant cinquante ans ? Tenait-elle à une image floue et peu séduisante du métier, à des échecs au concours, à l’absence de candidature, ou encore à un manque d’intérêt des pouvoirs publics nationaux pour ces compétences.

Un recrutement ouvert, mais « homéopathique »

Avant 1974, à l’époque de la Section du paysage et de l’art des jardins de l’ENSH (1946-1974), le concours d’entrée, ouvert aux non français, n’excluait personne. Mais les candidatures, les admissions d’étrangers et l’attribution du diplôme de paysagiste étaient rares. Entre 1946 et 1972, les archives gardent la mémoire de l’admission de quelques étudiant(e)s européen(enne)s ou proches orientaux (israélien, grec, espagnol) au début des années 50 et 60. Mais exceptionnels furent à cette époque, ceux, dans le monde africain, comme le Tunisien Jellal Abdelkefi qui obtinrent le titre de paysagiste DPLG en y ajoutant ensuite un doctorat d’urbanisme.

Après la création de l’ENSP en 1976, le recrutement de l’Ecole s’ouvrit un peu vers l’Europe, l’Asie, l’Afrique, vers le Sénégal pendant quelques années, et surtout vers le Maroc et la Tunisie. Un seul Algérien obtint le diplôme de paysagiste DPLG.

Au Maroc, un contingent annuel de quelques élèves, hors de la sélection du concours (certains furent admis par cette voie), fut recruté après sélection par convention avec l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II. Au vu de l’attestation de fin d’études (après quatre années), le diplôme d’ingénieur agronome, dans la spécialité paysage, leur était attribué au Maroc et celui de paysagiste de l’ENSP par le ministère français. Il en fut de même pour les étudiants tunisiens recrutés à l’Institut d’horticulture et d’élevage de Chott Mariem à Sousse (mais sans l’attribution d’un diplôme tunisien d’ingénieur). Une trentaine d’étudiants fut ainsi recrutée. La plupart sont devenus enseignants, entrepreneurs ou gestionnaires de services publics dans leur pays ou ailleurs.

Une incompatibilité culturelle ?

Alors que l’ENSP accueillait quelques étudiants européens (allemand, norvégien, belge, italien par exemple) ou chinois, aucune candidature issue de l’Afrique intertropicale francophone n’est parvenue à l’école depuis celle de Saliou Niang en 1984. Faut-il y voir un désintérêt dû à l’assimilation fréquente du métier de paysagiste concepteur à celui de technicien ou d’entrepreneur en horticulture ornementale ? Une incompatibilité culturelle entre les modèles de perception des paysages et des jardins en Afrique et ceux des mondes occidental et occidentalisé ? Ou encore la concurrence de métiers voisins comme ceux de l’architecture et de l’ingénierie des travaux publics ?

Les activités de la Section Afrique de l’IFLA (fédération internationale des architectes paysagistes) fournissent des indications précieuses. Le groupe Afrique de l’IFLA, né tardivement en 2005, s’est réuni pour la seconde fois à Nairobi en 2011 avec trois pays leaders (Kenya, Afrique du sud et Nigéria), rejoints ensuite par le Maroc et la Tunisie (2014) qui ont organisé les symposiums de 2017 et 2019. Avec six pays membres le groupe Afrique de l’IFLA est loin de traduire sur ce continent un intérêt manifeste pour l’architecture du paysage comme dans la soixantaine de pays (Europe, Asie, Amériques, Océanie) où ces professions sont plus ou moins organisées et développées.

Les démarches paysagistes occidentales seraient-elles inadaptées aux cultures africaines ? Le paysage, en tant qu’il est produit et qualifié volontairement, serait-il un luxe pour pays développés[1], une importation de modèles paysagers et de règles d’urbanisme issus des pays occidentaux par les pouvoirs politiques nationaux, et destinés à remplacer les modèles vernaculaires (non ou peu visuels)?

Si le projet de paysage est un outil de la construction des territoires (par l’appropriation et le sentiment d’appartenance), il doit associer les parties prenantes (acteurs et habitants), ce qui suppose un minimum de conscience citoyenne, peu répandue dans beaucoup de pays du sud (pas plus que du nord d’ailleurs le plus souvent).

Quelles demandes sociales de qualité de paysage peuvent justifier un intérêt politique et démocratique en Afrique ? Celles des opérateurs touristiques, des agents de protection des patrimoines ? C’est un peu mince, car il s’agit dans ces cas du paysage comme sources de revenus et d’identité nationale et non de milieux de vie pour ses habitants !  Ce qui devient encore plus inextricable quand les cultures locales ne distinguent pas paysages culturels et naturels !

L’évolution des modèles de formation à l’ENSP de Versailles ont dû laisser perplexes de nombreux responsables en Afrique.

Changer de paradigme pour penser le paysage

Tant que l’idée de paysage sera restreinte à la seule relation visuelle au territoire, il y a peu de chances qu’elle inspire les urbanistes et architectes africains pour fonder les identités territoriales. Tant que les modèles paysagers occidentaux, désuets (et appauvris), du pittoresque et du sublime, qui réjouissent l’industrie touristique et les sociétés gentrifiées,  persisteront chez les pouvoirs publics, les paysagistes – sauf s’ils sont jardiniers et décorateurs – ne seront pas écoutés en Afrique.

En revanche, si l’idée de milieu (au sens mésologique et polysensoriel du géographe A. Berque) est retenue par les paysagistes concepteurs pour donner du sens à la pratique paysagiste, il est possible d’imaginer une construction territoriale et démocratique satisfaisante des paysages urbains et ruraux. Car cette construction sera à la fois matérielle et immatérielle (avec des symboles et des valeurs éthiques et esthétiques), individuelle et collective.

Il serait possible alors de lire l’espace public (et publicisé) urbain et rural comme un milieu de vie humaine et non humaine, façonnée par ceux qui en ont l’usage, y provoquent des conflits et y concluent des accords.

Le paysagiste deviendrait alors un accompagnateur des pratiques sociales, un médiateur vigilant, et un observateur impartial. Il percevrait l’exclusion et l’inclusion sociale, raciale, religieuse, économique… dans l’espace et s’emploierait à lui réattribuer les caractères d’une communauté tolérante de pratiques juxtaposées. Il serait moins un designer (producteur de formes) qu’un agent de reconnaissance des pratiques sociales et des solutions à leur compatibilité quand elles sont conflictuelles.

Ce que le paysagiste concevrait relèverait moins d’une hypothétique cohérence des échelles d’organisation spatiale, attendue par les pouvoirs publics planificateurs, que d’une reconnaissance de ce qui serait produit par les intérêts sociaux confrontés.

L’ordre des formes spatiales ne découlent-elles pas de l’ordre social et politique qui les produit, et non l’inverse. Dans cette perspective, les valeurs écologiques seront présentes dans le milieu coproduit à la mesure de la conscience des usagers et des pouvoirs publics, et de leurs aptitudes à se saisir des enjeux urgents du XXIe siècle. Tant que les Etats se limiteront (au mieux) à fournir des moyens (juridiques, financiers) et non à veiller aux résultats attendus de leurs politiques d’aménagement de l’espace, il sera nécessaire aux ONG de leur rappeler les responsabilités auxquelles ils ne font pas face. Dans ce cas il sera nécessaire de les changer.

Pour conclure

J’avais imaginé une explication raciale à l’absence d’étudiants africains à l’ENSP de Versailles. Le monde du paysagisme, au moins à Versailles, serait peu enclin à les accueillir. C’est une hypothèse sans fondement, car les candidats issus de pays africains ont été quasi inexistants.

Peut-être ces étudiants existent-ils dans les autres écoles de paysage en France et en Europe.  Je ne le sais pas.

Il faut plutôt admettre que les politiques publiques africaines d’urbanisme et d’aménagement du territoire n’ont pas ou peu reconnu en général l’utilité des paysagistes concepteurs, contrairement à l’Europe (surtout du nord).

Que les architectes et l’ingénierie des travaux publics restent dans ces pays des concurrents sérieux des paysagistes concepteurs en réduisant la compétence paysagiste aux entreprises d’espaces verts, à la production des pépinières et aux jardinages.

Que les modèles jardiniers et paysagers utilisés restent des importations, utiles pour quelques demandes sociales et politiques à caractère décoratif, mais peu adaptées aux cultures vernaculaires urbaines et rurales de l’Afrique.

Que, de fait, la compétence paysagiste est un luxe des pays développés,

Et que les écoles de paysage restent les lieux nécessaires de production des compétences professionnelles. En leur absence, il se passe peu de choses.

Pierre Donadieu

Avril 2020.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

[1] Évelyne Gauché, « Le paysage existe-t-il dans les pays du Sud ? Pistes de recherches sur l’institutionnalisation du paysage », VertigO – la revue électronique en sciences de l’environnement [En ligne], Volume 15 Numéro 1 | mai 2015, mis en ligne le 15 mai 2015, consulté le 19 avril 2020. URL : http://journals.openedition.org/vertigo/16009 ; DOI : https://doi.org/10.4000/vertigo.16009

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Le Potager du Roi à Versailles

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Le Potager du Roi à Versailles :

patrimoine vivant et pépinière de jeunes paysagistes

Face aux polémiques récentes autour du Potager du Roi, un groupe d’enseignants de l’École nationale supérieure de paysage a pris l’initiative de rédiger une tribune et de solliciter le soutien de professionnels, de chercheurs et de personnalités du monde du paysage et du jardin liés à l’ENSP et au Potager du Roi.

Ce texte vise à défendre à la fois le projet pédagogique et patrimonial porté par l’École nationale supérieure de paysage, ainsi qu’une vision dynamique de la conservation et de la valorisation d’un jardin historique.

Cette tribune est parue dans le journal Le Monde daté du 19/20 janvier 2020.


Un grand jardin historique est un organisme vivant. Il ne peut être conservé qu’en inscrivant son devenir dans le monde contemporain. À quel projet l’avenir du Potager du Roi à Versailles — jardin construit à la demande de Louis XIV, classé monument historique en 1926 et depuis 1995 sous la responsabilité de l’École nationale supérieure de paysage (ENSP) — doit-il répondre ?

Rappelons les faits. Le 4 octobre dernier, un article exclusivement à charge : « La lente agonie du Potager du Roi », publié dans le Figaro, dénonce l’état général du jardin, qui « n’en finit pas de se dégrader. » Le 16 octobre, l’ENSP répond sous la forme d’un dossier de presse. Y sont réfutées point par point des accusations injustes et des affirmations erronées, dont la plupart ont pour origine le « Livre blanc pour l’avenir du Potager du Roi », rédigé par l’Association des Amis du Potager du Roi, association de bénévoles constituée en 2016. Peine perdue, le journaliste persiste et signe le 30 octobre : « Le Potager du Roi est bel et bien à l’agonie. »

Une critique publique peut remettre en cause les compétences de l’établissement qui a la charge du Potager. Le site est en effet vieillissant et fragile, car sa structure générale, autant au niveau du bâti que des plantations, a fait l’objet de trop peu d’interventions depuis la fin du XIXe siècle. Pourtant, c’est bien l’École de paysage qui pour la première fois a ouvert le Potager au public et a initié avec le ministère de la Culture la conduite des nombreux chantiers nécessaires à la conservation et à la valorisation du site (études de diagnostic, replantations, travail en concertation avec des professionnels, développement du mécénat, programmation et réalisation de la restauration d’infrastructures et des bâtiments classés, politique des publics…).

Que veulent les Amis du Potager du Roi ? La restauration de ce qu’ils nomment un modèle de « potager aristocratique français du XVIIe siècle », le retour « à l’âge d’or de l’arboriculture française au XIXe siècle », avec l’ouverture du site jusqu’à 300  000 visiteurs par an et le « changement de gouvernance », voire sa mise en concession, avec ou sans l’établissement qui en a la responsabilité.

Cette proposition est clairement inspirée par une vision du patrimoine figée, commerciale, et sans rapport avec les enjeux de société et environnementaux actuels. Elle oublie que le Potager est depuis 1873 un jardin-école, placé sous la tutelle du ministère de l’Agriculture et destiné à la formation supérieure des métiers de l’horticulture et du paysage. L’ancien jardin royal a été alors organisé pour l’enseignement et l’expérimentation, en y implantant des centaines d’espèces et de formes fruitières nouvelles.

Au XXe siècle, sous la houlette de l’École nationale supérieure d’Horticulture, qui a géré le site jusqu’en 1995, la plupart des variétés cultivées ont été perdues. Le Potager est devenu un conservatoire. Aujourd’hui, l’École de paysage poursuit cette tradition, mais elle la démultiplie avec de nouvelles expérimentations horticoles et la mise en œuvre de pratiques agroécologiques. Les paysagistes concepteurs contribuent à ces développements et leur formation ne saurait se passer de l’expérience pratique du jardinage et des jardiniers du Potager.

Les Amis du Potager du Roi ne peuvent ignorer cette démarche, inscrite pleinement dans l’histoire du Potager. Le modèle économique qu’ils proposent, à vocation touristique, n’offre aucune garantie, ni de succès ni de meilleure conservation du site. En revanche, résumer la réussite du site à la seule augmentation de sa fréquentation revient à couper le Potager de sa vocation pédagogique et à mettre en danger sa vocation expérimentale. Le projet de développement porté par l’ENSP vise à respecter le sens historique du lieu tout en l’articulant avec un enseignement technique destiné aux meilleurs spécialistes et au public.

Rappelons également que le renouvellement des espaliers et contre-espaliers est un processus long et coûteux, qui s’accompagne de la juxtaposition d’arbres centenaires fatigués, mais toujours productifs, et de jeunes sujets. Ce mélange de générations est normal dans les jardins fruitiers et contribue à leur valeur historique. Il est surprenant de constater, par ailleurs, que le travail de renouvellement engagé depuis plusieurs années est ostensiblement ignoré, autant par les critiques que par les photos qui les illustrent.

S’il est nécessaire de trouver les moyens financiers et humains pour restaurer le site, cela ne doit pas être fait au détriment de ses valeurs historiques et pédagogiques, indissociables. Il s’agit bien, comme le prévoit la direction de l’École de paysage, de réunir toutes les missions du Potager dans un lieu unique de formation, de conservation patrimoniale, d’accueil des publics et d’expérimentation.

Il serait donc très risqué de figer le Potager du Roi dans la seule image fantasmée d’un supposé Âge d’or de l’Horticulture, alors que la priorité pour ce patrimoine vivant est de s’inscrire dans les multiples enjeux environnementaux et sociétaux du XXIe siècle.

François ABELANET, architecte, scénariste, anamorphiste

Michel AUDOUY, paysagiste concepteur, enseignant, ENSP Versailles-Marseille

Henri BAVA, paysagiste concepteur (Agence TER), président de la Fédération française du paysage, Grand prix national d’urbanisme 2018

Jean-Marc BESSE, directeur de recherche CNRS, directeur d’études EHESS, UMR Géographie-cités

Bernadette BLANCHON, architecte DPLG, maitre de conférences, ENSP Versailles-Marseille

Romain BOCQUET, paysagiste concepteur, enseignant, ENSP Versailles-Marseille

Sophie BONIN, ingénieur agronome et civile, géographe, maître de conférences, ENSP Versailles-Marseille

Emmanuelle BOUFFÉE, paysagiste, jardinière

Gianni BURATTONI, artiste, dessinateur, peintre, landscape designer

Jean-François CABESTAN, historien de l’architecture, maître de conférences, Université de Paris I Panthéon-Sorbonne

Alberta CAMPITELLI, historienne des jardins, ancienne directrice des villas et jardins historiques de Rome

Elisabetta CEREGHINI, architecte, paysagiste, historienne, experte conservation patrimoine parcs et jardins

Laurent CHATELAIN, pépiniériste, groupement des pépiniéristes d’Ile-de-France

Marc CLARAMUNT, paysagiste concepteur, enseignant, ENSNP/INSA Centre Val de Loire

Gilles CLÉMENT, ingénieur horticole, paysagiste, écrivain, jardinier

Françoise CRÉMEL, paysagiste concepteur PHD, enseignante, ENSP Versailles-Marseille

Charles DARD, paysagiste concepteur, enseignant ENSA Rennes

Pierre DAVID, architecte, auteur, professeur, ENSA Paris-Malaquais

Stéphanie DE COURTOIS, historienne des jardins, maître de conférences, ENSA Versailles

Rosa DE MARCO, architecte PHD, maîtresse de conférences, ENSA Paris La Villette, AMP

Ariane DELILEZ, déléguée générale de la Fédération française du paysage (FFP)

Frédérique DESBUISSONS, historienne de l’art, maître de conférences, Université de Reims

Pierre DONADIEU, ingénieur horticole, membre de l’académie d’Agriculture, ancien enseignant ENSP Versailles-Marseille

Michel DUCHÊNE, président Association Henri & Achille Duchêne

Rémi DUTHOIT, paysagiste concepteur, enseignant, ENSP Versailles-Marseille

Massimo VENTURI FERRIOLO, philosophe, ancien professeur d’esthétique au Politecnico de Milan

Gilles EBERSOLT, architecte, co-concepteur du Radeau des Cimes 

François FELIX, paysagiste concepteur, rosiériste obtenteur

Federico FERRARI, historien de l’architecture, maître de conférences, ENSA Nantes — UMR AUSser

Marco FERRARI, architecte paysagiste, doctorant, Politecnico de Milan

Anne FORTIER-KRIEGEL, paysagiste concepteur PHD, inspecteur des sites, Paris

Adrien FOURÈS, paysagiste concepteur, agence Base, Paris

Pauline FRILEUX, ethnoécologue, maître de conférences, ENSP Versailles-Marseille

Alessandro GABBIANELLI, architecte paysagiste PHD, maître de conférences, Politecnico de Turin

Maria Adriana GIUSTI, historienne des jardins, professeure de restauration des jardins, Politecnico de Turin

Olivier GONIN, jardinier, documentaliste, ENSP Versailles-Marseille

Mathieu GONTHIER, paysagiste concepteur, enseignant, ENSP Versailles-Marseille

Cosette GRIFFIN KREMER, ancienne secrétaire générale et actuelle éditrice de l’Association internationale des musées d’Agriculture (AIMA), chercheur

Antoine GRUMBACH, architecte urbaniste, ancien professeur à l’ENSA Paris-Belleville

Jean-Pierre GUENEAU, président d’Hortis

Véronique FAUCHEUR, paysagiste concepteur, atelier Le Balto (Berlin)

Karin HELMS, paysagiste concepteur PHD, enseignante, ENSP Versailles-Marseille, présidente de la Fédération internationale des Architectes paysagistes — Europe (IFLA).

Béatrice JULIEN LABRUYERE, paysagiste concepteur, ENSP Versailles-Marseille

Sonia KERAVEL, paysagiste concepteur PHD, maîtresse de conférences, ENSP Versailles-Marseille

Bernard LANDAU, architecte voyer honoraire de la Ville de Paris, École des ingénieurs de la ville de Paris

Jean-Marc L’ANTON, paysagiste concepteur, maître de conférences associé, ENSA Val de Seine

Jean-Pierre LE DANTEC, historien des jardins, écrivain, ingénieur, architecte, ancien directeur de l’ENSA La Villette

Jean-Baptiste LESTRA, paysagiste concepteur, enseignant, ENSP Versailles-Marseille

Jacky LIBAUD, jardinier naturaliste, conférencier des jardins, Paris

Luisa LIMIDO, historienne des jardins, architecte PHD, journaliste, Association italienne des architectes paysagistes (AIAPP) — IFLA

Christian MAILLARD, administrateur et délégué régional Île-de-France, Hortis

Daniella MALNAR, historienne des jardins, service des Fontaines du Château de Versailles

Marco MARTELLA, historien des jardins, fondateur de la revue Jardins

Olivier MARTY, peintre, cinéaste, enseignant, ENSP Versailles-Marseille

Patrick MOQUAY, professeur, directeur du laboratoire de recherche de l’ENSP Versailles-Marseille

Véronique MURE, ingénieur agronome, botaniste, enseignante, ENSP Versailles-Marseille

Erik ORSENNA, écrivain, membre de l’Académie française

Claude PASQUER, paysagiste concepteur, jardinier, sculpteur

Michel PENA, paysagiste concepteur, président de la Fondation paysages

Alexis PERNET, paysagiste concepteur PHD, maîtres de conférences, ENSP Versailles-Marseille

Nicole POT JALLADEAU, inspectrice générale des affaires culturelles honoraire

Marc POUZOL, paysagiste concepteur, atelier Le Balto, Berlin

Michel RACINE, initiateur de l’ouverture au public du Potager du Roi (1991), membre d’honneur du Comité scientifique international ICOMOS-IFLA des paysages culturels

François ROUMET, paysagiste concepteur, enseignant, ENSP Versailles-Marseille

Marc RUMELHART, ingénieur horticole, écologue, ancien professeur à l’ENSP Versailles-Marseille.

Sylvie SALLES, architecte DPLG (PHD), professeur, ENSP Versailles-Marseille

Pierre SANNER, directeur de la Mission française du patrimoine et des cultures alimentaires, UNESCO

Chiara SANTINI, historienne des jardins, enseignante, ENSP Versailles-Marseille

Lena SOFFER, architecte paysagiste, Paris

Rainer STANGE, paysagiste concepteur, enseignant à l’École d’architecture et de design d’Oslo, président des paysagistes norvégiens

Cole SWENSEN, poète, professor Literary Arts, Brown University (USA)

Catherine SZANTO, historienne des jardins, paysagiste PHD, ENSA La Villette — ENSNP/INSA Centre Val de Loire

Jean-Philippe TEYSSIER, paysagiste concepteur, émission télé Jardins d’ici et d’ailleurs (ARTE)

Emmanuelle TOUBIANA, directrice de l’agence de relation presse Tambour Major

Jean-Marc VASSE, délégué général chez Val’hor, maire de Terre de Caux

Maria VILLALOBOS, architecte paysagiste PHD, Illinois Institute of Technology, Chicago (USA)

Clément WILLEMIN, architecte et paysagiste concepteur, médaille d’Urbanisme de l’Académie d’Architecture 2019

Vérité

Vérité

« Qu’est-ce qu’une vérité « vraie » ? Y-a-t-il des vérités plus vraies que d’autres ? Que peut-on croire ? »

Pourquoi se poser ces questions auxquelles seuls, semblerait-il, les philosophes peuvent répondre ?

Parce que nos actes, là où nous habitons ou travaillons, dans la commune de Louzy[1]ou ailleurs, en dépendent. Nous n’engageons pas des actes sur des doutes et des affirmations que nous pensons être faux ou peu fiables. Alors comment décider et agir si nous cessons d’être sceptiques ?

Prenons un exemple louzéen : faut-il abattre la peupleraie de la prairie communale du bourg ? Les arbres semblent vieux et dangereux pour le public. Mais les avis sont partagés et la décision de les abattre n’est pas prise. D’autant plus que nul ne sait comment les remplacer.

L’énoncé : « les peupliers sont vieux et dangereux » est-il vrai ?

Pour le philosophe autrichien Karl Popper (1902-1994), un énoncé est vrai s’il est réfutable, mais non réfutée. Une vérité sera donc d’autant plus vraie, qu’il n’a pas été possible de la réfuter (la Terre tourne autour du Soleil par exemple). Ceux qui affirment que les peupliers sont dangereux (ils sont hauts et vieux, perdent leurs branches et penchent de manière impressionnante), sont aussi crédibles que ceux qui affirment le contraire (ils n’ont que quarante ans, peuvent vivre beaucoup plus vieux et ont résisté à la funeste tempête de 1999 contrairement à une plantation voisine). Les premiers constatent que le public ne vient plus pique-niquer sous leur ombrage et les seconds précisent que leur ombrage sur la prairie voisine est très apprécié par les usagers.

Réfutable et réfutée, l’énoncé n’est pas une vérité, mais une opinion controversée.

Pour le philosophe existentialiste Jean-Paul Sartre (1905-1980), l’on affirme son existence grâce à l’opinion d’autrui qui reconnait vos qualités et vos défauts. Plus l’on vous dit que vous êtes intelligent, plus vous prenez ce jugement pour une vérité, celle de vos juges.  Si une majorité d’opinions se dégage pour affirmer que les peupliers sont susceptibles de provoquer des accidents, cette vérité subjective s’imposera à la municipalité, et d’autant plus qu’en cas de blessures, celle-ci en portera la responsabilité civile. En revanche si se manifeste une majorité d’opinions tout aussi subjectives que les précédentes, plaidant la sécurité et la beauté du site en l’état, la mairie ne devrait pas décider la suppression de la peupleraie. D’autant plus que cette décision pourrait porter préjudice au maire sortant candidat à sa réélection.

Est-ce le nombre qui fait la règle ? N’accroît-il pas le risque d’une erreur collective ?

Dans un régime politique démocratique, aucune vérité ne tombe du ciel ou d’une coutume profane ou religieuse indiscutable. L’opinion qui s’impose à tous est celle de la majorité produite par le débat public et attestée par le vote. Un débat public honnête et ouvert à tous, centré sur l’intérêt général ; un débat et un vote où l’abstention dégrade cependant la validité des « vérités » révélées.

La vérité universelle ayant fait son temps, et la vérité démocratique restant très relative et fragile, faut-il avoir recours à la vérité scientifique, objective, celle des experts ? Convoqués, et après mesures et enquêtes, les spécialistes des peupliers diront sans doute que la peupleraie communale est âgée exactement de 41 ans, est en bonne santé relative, se débarrasse normalement de ses branches mortes, et peut vivre encore plusieurs années avec des risques accrus de chutes d’arbres, surtout en cas de tempêtes exceptionnelles. Cependant sa valeur sur pied risque fort de décroitre avec le temps. Ces vérités techniques et rationnelles sont réfutables et seront peut-être en partie réfutées si une contre-expertise est demandée (sous-évaluation des risques de chute et de la valeur économique notamment).

Dans le doute sur la bonne décision municipale à prendre (abattage ou non), faut-il s’appuyer sur les émotions de chacun ? Car la prairie communale est un lieu public qui ne laisse pas indifférent. Les habitants s’y retrouvent régulièrement au 14 juillet, pour des concours de boules et de pêche, des vides greniers ou l’été pour des pique-niques. Son ombrage protège certes du soleil, mais la chute possible des branches dissuade les plus craintifs. Pendant six mois, elle reste déserte, marécageuse et parfois inondée. Pour les uns le lieu est rébarbatif, peu engageant, infréquentable. Et pour les amateurs de patrimoine religieux, la suppression des peupliers permettrait d’admirer, depuis la prairie, l’antique église Saint-Pierre construite au XIIe siècle. Une autre image de la commune serait possible.

Mais pour les autres, pêcheurs, boulistes ou promeneurs habitués aux charmes de ce coin de verdure et d’eau, pour les associations concernées (le Comité des fêtes, le Goujon Louzéen par exemple), quelles réactions suscitera l’abattage des peupliers, suppression qu’ils n’auront peut-être pas souhaitée ? La colère, l’indignation ou le désarroi si un tort leur a été infligé ? La surprise, s’il pensait la peupleraie immortelle et sa destruction impossible ? Le soulagement pour les ennemis des peupliers ? L’indifférence, degré zéro de l’émotion ?

La réponse à la question posée au début est moins celle de la vérité de l’énoncé (la peupleraie est-elle dangereuse ?) que de l’objectivité des opinions existantes. Plus ces subjectivités sont nombreuses à exprimer un monde commun (les qualités et défauts de la prairie communale), plus elles parlent d’une réalité objective (une subjectivité partagée) que vit la communauté habitante. Constat qui renvoie à la pratique du débat public et de la démocratie locale dans la commune de Louzy.

Pierre Donadieu 3/09/2019

D’après, en partie, C. Pépin, Philosophie magazine, n°132, 2019, p. 8.

 

 

 

[1]La commune rurale de Louzy, située dans le nord des Deux-Sèvres, réunit 1350 habitants. Ce texte fait partie des Chroniques louzéennespubliées sur le site de la commune de Louzy.

Curriculum vitae Pierre Donadieu

Pierre Donadieu

Né le 3 février 1945 (Louzy, 79, F)

Docteur en géographie (Université Paris 7), diplômé d’études approfondies (master) d’écologie végétale (Université de Montpellier), ingénieur d’agronomie (ENSSAA de Dijon) et ingénieur horticole (ENSH Versailles), membre titulaire de l’Académie d’Agriculture de France, Pierre Donadieu est professeur émérite en sciences du paysage et chercheur associé au LAREP à l’École nationale supérieure de paysage de Versailles-Marseille (ENSP).

De 1971 à 1977, il est enseignant-chercheur successivement à Dijon (ENITA), à l’Institut agronomique d’El Harrach (Algérie), et à l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II de Rabat-Agadir (Maroc).

À partir de 1977, il enseigne à l’ENSP. Il y créé avec M. Rumelhart, le département d’enseignement d’écologie, puis reprend celui de sciences humaines et sociales, met en place les ateliers pédagogiques régionaux de quatrième année (1989), le laboratoire de recherches (LAREP) en 1993, la formation doctorale et le master Théories et démarches du projet de paysage avec l’Université Paris-Panthéon Sorbonne et AgroParis Tech (Université Paris-Saclay) en 2005. Parallèlement, il participe, avec le plasticien paysagiste Bernard Lassus et le géographe Augustin Berque, à la création de la formation doctorale « Jardins, paysages, territoires » de l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-La -Villette avec l’École des Hautes études en sciences sociales de Paris de 1989 à 2008.

Il est professeur invité à l’Université de Sousse (Tunisie) de 2002 à 2011.

Ses travaux de chercheur ont concerné successivement la phytoécologie et la bioclimatologie méditerranéenne, le développement agropastoral en Méditerranée, la conservation des zones humides en France, les politiques publiques de paysage en Europe, les agricultures urbaines et les formations des paysagistes dans le monde.

Il a publié, seul ou avec d’autres, une douzaine d’ouvrages et environ 130 articles de recherche et de vulgarisation.

PhD in geography and agronomist, member of the Académie d’Agriculture de France, Pierre Donadieu is distinguished professor in landscape sciences of the national landscape architecture school of Versailles (ENSP). Since 1977, he is a teacher in this school. He funded the departments of ecology and human sciences, the régional workshops of the last year, the research laboratory, the doctoral training and the master « Théories et démarches du projet de paysage » with the University Paris Pantheon-Sorbonne and AgroParistech (University of Paris-Saclay). During this time, he was engaged with Bernard Lassus and Augustin Berque in the landscape doctoral training of the national school of architecture of Paris-La-Villette with the High school of social sciences of Paris.

His research works focussed succesively on agricultural development in the Mediterranean regions, wetlands conservation in France, landscape public policy in Europe, urban agricultures and training in landscape architecture.

Publications (sélection)

  1. Donadieu (sous la direction de), Paysages de marais, Paris, J.P. De Monza, 1996.
  2. Donadieu, Campagnes urbaines, Arles, Actes Sud/ENSP, 1998.
  3. Donadieu, Les paysagistes ou les métamorphoses du jardinier, Arles, Actes Sud, Versailles, ENSP, 2009.
  4. Donadieu, Sciences du paysage, entre théories et pratiques, Paris, Lavoisier, 2012.
  5. Donadieu, Campagne urbane, Una nuova proposta di paesaggio della città, (a cura de Mariavaleria Minini), Roma,Donzelli, 2ème édition, 2013.
  6. Donadieu, Paysages en commun, pour une éthique des mondes vécus, Presses universitaires de Valenciennes, 2014.
  7. Donadieu, Scienze del Paesaggio, tra teorie e pratiche, Pisa, Edizioni ETS, 2014.
  8. Donadieu, Paysages et développement de l’agriculture urbaine en Europe : Comment construire les biens communs agriurbains ? Conférence au symposium international, Agritecture Landscape, organisée et publiée par la revue Topscape à Milan, 25 juin 2015. http://topia.fr/travaux-de-chercheurs/travaux-de-l-axe-2/
  9. Donadieu (édit), L’agriurbanisation, rêves ou réalités, actes du colloque de Paris : Natures urbaines en projets(2013), Editopics, coll. Série Nature citadine, 2015.
  10. Donadieu, Devenir Métropole soutenable(coorganisation du colloque de Rennes avec l’Académie d’agriculture de France et Agrocampus ouest, octobre 2014), publié en 2015 sur http://topia.fr/travaux-de-chercheurs/colloques
  11. Donadieu, E. Rémy et Michel-Claude Girard. « Les sols peuvent-ils devenir des biens communs ? »Natures Sciences Sociétés, 24, 261-269, 2016
  12. Donadieu, « L’architecture de paysage demain : une démocratie des communs paysagers ?». Congrès international d’architecture de paysage (IFLA) de Turin, avril, 2016http://topia.fr/travaux-de-chercheurs/travaux-de-l-axe-2/
  13. Donadieu, « Les biosols, une condition de la résilience des régions urbaines », in Ressourcesurbaines latentes, pour un renouveau écologique des territoires, MétisPresses, E. d’Arienzo, C. Younès, A. Lapenna, M. Rollot (édits), 2016, pp. 129-142.
  14. Donadieu,Contribution à une science de la conception des projets de paysage, in Paysage en projets(C. Chomarat-Ruiz édit.), Presses Universitaires de Valenciennes, 2016, pp. 127-170.
  15. Donadieu., «  Building Urban Agricultural Commons : A Utopia or a Reality ? », Challenges in Sustainability, 2016. http://www.librelloph.com/challengesinsustainability/article/view/cis-4.1.3
  16. Donadieu, « Le paysage à l’Académie d’Agriculture de France, De l’esthétique à la biodiversité, (1789-1986), in Questions d’environnement, d’agriculture et de société, 100 ans d’évolution des connaissances dans les Comptes rendus de l’Académie d’Agriculture de France, Paris, L’Harmattan, 2017.
  17. Donadieu, «Vers un monde hors sol, un point de vue mésologique», in Le sol et la zone critique, fonctions et services (Jacques Bertelin édit.) Chapitre 8, ISTE éditions, Académie d’Agriculture de France, 2018.
  18. Donadieu, « Les sols en tant que communs territoriaux », ISTE éditions, Académie d’agriculture de France, Chapitre 8 (Guillaume Dhérissard édit.), 2018.
  19. Donadieu, Les communs agriurbains, Quelles résistances et quelles adaptations à la métropolisation ? Publication Université de Florence (Italie) (à paraître en 2019)
  20. Donadieu (édit), Les politiques publiques de paysage en milieu rural: évaluation et perspectives,. Compte rendu de la séance publique du 14 juin 2017, Académie d’Agriculture de France.
  21. Donadieu, « Comment produire un commun équitable ? ».https://cloud.topia.fr/index.php/s/HtGsyAo7UiVqfwi#pdfviewer
  22. Donadieu, « La médiation photographique, un outil de la gouvernance territoriale des paysages », in Les observatoires photographiques de paysage en France (1997-2017), https://cloud.topia.fr/index.php/s/B4CtFxRThvErWP2#pdfviewer
  23. Donadieu, Histoire et mémoire de l’ENSP et autres écoles de paysage, 2018, https://topia.fr/2018/03/27/histoire-et-memoire/
  24. Donadieu et al. Le paysage en douze questions, Académie d’agriculture de France, ENSP Versailles. https://topia.fr/2018/10/03/le-paysage-en-douze-questions/