Les agricultures périurbaines – Appel

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Les agricultures périurbaines : un enjeu pour la ville

Vers des projets de territoire

Appel à contribution

Le laboratoire GECKO de l’Université de Paris X-Nanterre et l’École Nationale Supérieure du Paysage (partenaire de l’UMR SADAPT – INRA-INAPG) organisent un colloque sur les agricultures périurbaines. Il se tiendra à l’Université de Nanterre du 10 au 12 Octobre 2007 (deux journées de colloque et une journée de terrain). La publication des actes de ce colloque est prévue.

Comité scientifique : Moez Bouraoui (Institut National d’Agronomie, Sousse), Christopher Bryant (U. de Montréal), Pierre Donadieu (ENSP), Jean-Paul Charvet (U. Nanterre), Claudine Durbiano (U. Aix en Provence), André Fleury (ENSP), Yves Hanin (U. de Louvain-la-Neuve), Joe Nasr (U. Ryerson, Toronto), Monique Poulot (U. Nanterre), Dietrich Soyez (U. de Cologne), Christian Thibault (IAURIF), Roland Vidal (ENSP)

Comité d’organisation : Monique Poulot (U. Nanterre), André Fleury (ENSP), Roland Vidal (ENSP).


Les nouveaux modes d’habiter et l’automobilité grandissante des sociétés ont profondément transformé la forme de la ville, de la ville dense à la ville éclatée. Cet étalement urbain (urban sprawl) a donné naissance à un espace original, hybride, qui présente des aspects de marge ou d’entre-deux, avec des caractères simultanément urbains et ruraux : cet espace dit périurbain se caractérise par la prédominance d’espaces ouverts, notamment agricoles qui, de simples réserves pour l’urbanisation dans les années d’après-guerre, sont devenus des éléments essentiels du cadre de vie des habitants de la ville élargie. La forte attirance pour les aménités rurales (les produits, mais aussi le besoin de “ nature ”, d’espace, de liberté…) se traduit par une reconnaissance de la pertinence de l’agriculture au sein du système urbain dont elle contribue à améliorer la qualité de vie ; dorénavant perçue comme une activité aux fonctions multiples, ne répondant plus aux seuls impératifs de production de denrées agricoles, l’agriculture se voit restaurée dans sa relation avec la ville. Dans cette nouvelle configuration, les espaces agricoles du périurbain sont de plus en plus considérés comme des partenaires des nouvelles formes urbaines et des territoires organisés par la ville –surtout quand la notion de “ ville durable ” veut désormais fonder la plupart des pratiques de ceux qui construisent la ville. Dans cette reconfiguration, l’agriculture, qui a su au cours de son histoire intégrer à son fonctionnement de nombreuses innovations technologiques – comme le chemin de fer ou la réfrigération – aussi bien que les recompositions spatiales qu’elles ont induites, est amenée aujourd’hui à s’adapter à de nouvelles mutations.

Ce colloque propose de rassembler les expériences conduites aussi bien sur le plan théorique par des chercheurs de différents horizons que sur le plan pratique par les acteurs de projets impliquant l’agriculture dans ses relations à la ville. Les nouvelles imbrications en construction entre villes et campagnes requièrent des formules originales intégrant des logiques longtemps considérées comme contradictoires : urbaine et agricole, environnementale et économique. Loin des seules pratiques de zonages décrétées avec un strict partage spatial des activités, elles s’apparentent à des démarches souples associant les différents acteurs autour d’un projet de territoire qui inclut le maintien et la promotion d’une agriculture devenue “ bien public commun ” dans son processus de développement urbain. Il s’agira de voir comment ces procédures d’aménagements à l’œuvre autour des grandes agglomérations évoluent aujourd’hui vers l’invention de nouveaux territoires – à l’image des projets de territoires agri-urbains institutionnalisés en France depuis 2001 – qui intègrent leur agriculture périurbaine dans leur projet de développement urbain et associent pour leur gouvernance acteurs urbains et ruraux.

Les communications attendues s’inscriront dans l’un des thèmes correspondant aux trois sessions du colloque qui, durant les trois premières demi-journées, mettront respectivement l’accent sur la position des agriculteurs dans leurs nouvelles relations à la ville, le rôle de l’agriculture dans les projets urbains, et les différences et convergences entre les Nords et les Suds. Les contributions centrées sur des études de cas feront l’objet de discussions en ateliers dans la dernière demi-journée.


 

Session 1 : Agriculteurs et agricultures dans leur relation à la ville

Les évolutions contradictoires et nécessaires des métiers de l’agriculture ont débouché sur la notion d’agriculture multifonctionnelle. En effet, si l’agriculteur est un producteur de biens agroalimentaires, il participe aussi à la création de biens immatériels comme la qualité d’un paysage rural ou le goût du “ terroir ”. Cette tension s’applique tout particulièrement aux agricultures périurbaines insérées dans des systèmes agricoles régionaux et comprises par les nouveaux habitants comme les infrastructures vertes de leur nouveau cadre de vie.

Cet atelier souhaite recenser les stratégies et les nouvelles dynamiques à l’œuvre dans un monde agricole s’ouvrant aux souhaits et aux besoins de la société urbaine dominante.

Quelles stratégies les agriculteurs mettent-ils en œuvre pour s’adapter à la proximité urbaine, aussi bien pour mieux résister aux contraintes qui en découlent que pour tirer parti des nouvelles ressources qu’elle peut engendrer ?

Comment passent-ils de la simple diversification de leur production destinée à satisfaire de nouveaux marchés (circuits courts, agriculture bio, etc.) à une pluri-activité leur permettant de répondre à des attentes autres qu’alimentaires (fermes pédagogiques, gîtes ruraux, agri-tourisme, etc.) ?

Comment répondent-ils, directement ou indirectement, aux attentes citadines de cadre de vie, construisant ainsi une forme d’économie agricole à dimension multifonctionnelle ?
Comment la modernité de l’agriculture trouve-t-elle sa place face à une demande citadine souvent nourrie d’images traditionnelles et de valeurs patrimoniales ?

Il s’agira tout particulièrement de voir comment le concept d’agriculture est amené à évoluer du fait du renouvellement de ses relations à la ville, et quels sont les éléments de différenciation en fonction des caractéristiques agricoles (systèmes de production, pratiques et trajectoires agricoles, formes de faire-valoir, insertion territoriale…) mais aussi des rapports à la ville et des rapport des urbains à la campagne. En quoi cette agriculture est-elle innovante et comment cette innovation progresse-t-elle?


 

Session 2 : Agriculture et projet de territoire urbain

Cet atelier veut interroger la place et le rôle de l’agriculture et des agriculteurs dans les projets de territoire en émergence dans l’espace périurbain. Ce n’est plus simplement le maintien d’une ceinture verte autour des villes qui est en jeu mais la recherche de nouvelles imbrications entre espaces agricoles et sociétés urbaines. Il s’agira tout particulièrement d’identifier comment les agriculteurs deviennent des acteurs territoriaux et quels sont les outils facilitant leurs actions.

Quels types de territoires urbains se structurent en lien avec le monde agricole ?  Comment le territoire agricole, fruit des relations entre la population agricole et son espace cultivé, peut-il s’articuler avec le territoire urbain, fruit des relations de la population citadine avec sa campagne ?

Quelles sont les agricultures concernées ? Quelles fonctions ou valeurs de l’agriculture y sont privilégiées ? Comment y apparaît le débat nature/agriculture ? Quel doit être le rôle de l’agriculture dans le maintien des espaces ouverts et la construction de “ paysages-infrastructures ” propices au développement économique ? Dans ces projets, l’agriculture est-elle un outil de cohésion ou de fracture sociale et spatiale ?

Quelles sont les échelles des projets agriurbains ? Peut-on les penser comme des modèles utiles à une planification d’échelle régionale ? La mise en réseau des expériences est-elle la clé qui permettra de passer de l’initiative locale au projet de territoire à l’échelle de la région urbaine ? Quelles organisations spatiales sont-elles mobilisées ?

Quels sont les acteurs qui portent l’agriculture dans ces différents projets ? Comment les agriculteurs interviennent-ils ? Comment s’articulent les acteurs ? Quelle forme de gouvernance voit-on se mettre en place ? Comment l’agriculture, en tant qu’activité économique dotée de sa propre logique spatiale, peut-elle s’intégrer dans ces nouveaux territoires et ces nouveaux modes de gouvernance territoriale ?

À travers quels outils la place de l’agriculture est-elle intégrée ou mobilisée (pays, PNR, PLU, SCOT…) ? Qu’en est-il du foncier ? Quelles représentations pour ces territoires et quelles actions sont mises en œuvre ?

 


Session 3 : Différences et convergences entre les Nords et les Suds

Les communications relatives à cette session ne seront pas nécessairement des approches comparatives entre nord et sud. Elles pourront relater des expériences singulières, mais on s’efforcera de synthétiser ce qui, dans ces expériences, est susceptible d’être transposable ou, au contraire, ce qui apparaît spécifique aux Nords ou aux Suds.

Entre la fonction première d’une agriculture productrice de denrées alimentaires et son nouveau rôle de gestionnaire de cadre de vie, comment se différencie la hiérarchie des attentes sociales entre les pays du nord et ceux du sud ?

Pour expliquer les nouvelles fonctions de l’agriculture urbaine, la notion de paysage est-elle pertinente dans les pays du sud, ou reste-t-elle un concept importé et mal assimilé par la majorité des habitants ?

À l’inverse, la fonction alimentaire, qui connaît un renouveau dans les pays du nord, représente-t-elle une réelle préoccupation en termes de sécurité alimentaire, ou reste-t-elle anecdotique et d’une importance économique nécessairement limitée ?

Les questions relatives à l’environnement ont-elles, quant à elles, une valeur plus universelle permettant de considérer, de ce point de vue, le rôle de l’agriculture de façon similaire au nord et au sud ?

Le rôle des femmes et des réseaux familiaux est-il un facteur différenciant nettement les pays du sud de ceux du nord ?

 


 

Ateliers

Atelier 1 : Agricultures périurbaines et expériences franciliennes
Thèmes envisagés : Programmes agri-urbains ; projets de Zone d’agriculture protégée ; mise en réseau des expériences ; parcs naturels régionaux ; produits de terroirs, labels et marques…

Atelier 2 : Agricultures périurbaines et gestion des risques environnementaux
Thèmes envisagés : gestion de l’eau ; gestion des incendies ; utilisations des déchets urbains ; pollutions réciproques…

Atelier 3 : Agricultures périurbaines et développement local
Thèmes envisagés : vente directe et circuits courts ; AMAP ; insertion sociale…

Atelier 4 : Agricultures périurbaines, paysage et patrimoine
Thèmes envisagés : paysages identitaires (arbres, vergers, vignes, céréaliculture et grand bocage…) ; sites remarquables ; reconversions du bâti rural…

Les propositions de communication doivent être soumises sous forme d’un résumé d’une page environ, accompagné de quelques mots-clefs. Elles doivent parvenir avant le 15 avril 2007 et être adressées par mail aux trois adresses indiquées sur la fiche d’inscription jointe.

Les réponses seront communiquées aux auteurs à l’issue de la réunion du comité scientifique, au cours du mois de mai 2006.

Note : cet appel a été diffusé le 31 janvier 2007. Plus de 70 réponses nous étaient parvenues à la date limite. Elles ont été soumises pour sélection au comité scientifique qui en a retenu 48. Le programme a ensuite été légèrement modifié pour s’adapter aux propositions retenues.

 

Les agricultures périurbaines – Vol 3

 
Actes du colloque de 2007
«Les agricultures périurbaines : un enjeu pour la ville»
ENSP – Université de Nanterre
 
Volume 3

La diversité des agricultures urbaines dans le monde

Sous la direction de Roland Vidal

École nationale supérieure du paysage de Versailles

 

Contrairement à ce que laisserait penser une analyse succincte de la question, il n’est pas possible de classer en deux types clairement différenciés une agriculture urbaine «du Nord» et une autre qui serait spécifique aux pays dits «du Sud». Une constante émerge cependant quant à la priorité relative qu’occupent respectivement les considérations d’ordre alimentaire et celles qui sont plutôt d’ordre paysager ou environnemental. C’est ce que nous rappelle la description faite par Leila FARAH et Vikram BHATT des territoires «squattés» à des fins strictement alimentaires dans les bidonvilles des pays les plus pauvres de la planète. À un mode d’habitat minimaliste et précaire correspond une agriculture dont la principale finalité est de permettre la survie de ces habitants qui seraient tout de même de l’ordre d’un milliard selon les dernières données de l’ONU.

L’agriculture a donc un rôle important à jouer dans le lutte contre la pauvreté urbaine, mais outre que cette dernière n’est pas réservée au Sud, elle a aussi d’autres fonctions à remplir, et notamment en termes de planification urbaine, comme le montre l’exemple argentin décrit par Isabelle DUVERNOY et Maria-Amalia LORDA. On voit bien, dans ce dernier cas, que la distinction entre Nord et Sud n’est pas toujours pertinente. Ce qui constitue un critère plus important, c’est sans doute la capacité des pouvoirs publics et de leurs diverses composantes à mettre en place une gouvernance interinstitutionnelle efficace, comme l’illustrent bon nombre des exemples présentés ici. Au Mexique, par exemple, les questions environnementales liées à la gestion de l’eau révèlent un enjeu qui dépasse largement l’alimentation des populations puisque c’est l’avenir même du système lacustre sur lequel est implantée la ville de Mexico qui est mis en péril par l’absence d’un plan de gestion pertinent. C’est ce que montrent Hermilio NAVARRO et ses collègues en nous rappelant que les enjeux sont à la fois économiques, environnementaux, paysagers et patrimoniaux.

Mais ces enjeux ne sont pas toujours compris de la même manière par tous les acteurs. Au Sénégal, par exemple, Awa BA a mis en évidence le décalage qui s’exprime entre les différents points de vue. Si chacun pense que les Niayes (dépressions dunaires propices au maraîchage) de Dakar représentent à la fois un site de production agricole et un « poumon vert » pour la ville, les priorités données aux deux fonctions ne sont pas les mêmes pour tous. Pour les agriculteurs, les commerçants et les consommateurs, la fonction alimentaire domine largement, alors que les élus et décideurs s’accordent à donner plus d’importance aux fonctions paysagères et environnementales. Dans une autre grande métropole, Casablanca, Mustapha CHOUIKI met en doute la sincérité d’un désir de nature parfois affiché, mais qui pèse bien peu en regard d’intérêts individuels qui se limitent à la recherche d’opportunités foncières : terrains moins chers pour les classes modestes, parcelles plus grandes et mieux isolées pour les classes aisées. Le résultat, économiquement rentable pour les acteurs qui en tirent profit, est une extension urbaine démesurée, gaspillant des espaces perdus à la fois pour la ville et pour l’agriculture, et engendrant de fortes concentrations démographiques dans des territoires sous-équipés à tout point de vue.

Dans tous ces cas de figure, les tentatives de planification opérées par les pouvoirs publics se heurtent à la difficulté de mettre en place un droit de l’urbanisme capable de contrer concrètement des pratiques spontanées plus ou moins guidées par des réminiscences de droits coutumiers. Ici aussi, la distinction entre pays du Nord et pays du Sud n’est pas toujours pertinente, comme l’illustre l’exemple sicilien présenté par Fabrizio MACCAGLIA. Les «Jardins de la Conque d’Or», qu’il décrit ici, semblent en effet condamnés à une disparition certaine du fait du non-respect des réglementations en vigueur. Face à cet état de fait, les autorités réagissent en durcissant les sanctions prévues par les textes, ce qui ne résout rien puisque celles-ci restent, la plupart du temps, non appliquées : «c’est la certitude de la sanction et non sa dureté qui est dissuasive», nous dit l’auteur.

Ces différents constats confirment bien l’idée que des processus de planification urbaine peuvent avoir fait leurs preuves dans certains pays et ne pas être applicables à d’autres. Des différences majeures dans les contextes historiques, économiques et socioculturels conduisent en effet à des situations singulières qui rendent difficiles les comparaisons entre les pays. Autour de Ngaoundéré, dans le Nord-Cameroun, Éric FOFIRI et Joseph NDAMÉ nous montrent ainsi une situation où l’agriculture subit des mutations profondes, tant territoriales qu’économiques, tout en étant assez bien régulée par un assouplissement spontané des pratiques sociales traditionnelles et alors que les interventions de l’État se limitent à un simple accompagnement. Plus à l’est, dans le nord de la Côte-d’Ivoire, Audrey FORMAGEOT nous explique comment les besoins alimentaires urbains induisent une renaissance de l’agriculture, loin de la ville tout en étant le fait d’acteurs de culture urbaine qui reconstruisent une activité agricole en milieu rural. L’agriculture est urbaine de par son mode de conduite et de commercialisation, rurale de par sa position géographique. Les enjeux en termes d’aménagement du territoire en sont forcément très différents.

Ce qui importe, dans tous ces exemples, c’est que les évolutions contemporaines des relations entre les mondes urbains et leurs agricultures ne pourront pas se faire harmonieusement si les pouvoirs publics se contentent d’imposer des modes de planification qui ne prennent pas en compte les spécificités de chacun des pays et de chacune des populations qui les composent. C’est un peu ce qu’expérimentent Moez BOURAOUI et Houman BOUBAKER dans le projet qu’ils mettent en œuvre dans le Grand Tunis depuis trois ans. Si les arguments de ce projet sont fondés sur des principes universels de lutte contre la pauvreté urbaine, et s’ils s’inscrivent dans le cadre de la prévention du stress hydrique auquel la Tunisie, comme bien d’autres pays, risque d’être confrontée, la mise en place progressive du projet se fait en étroite collaboration avec les agriculteurs eux-mêmes. La réussite de l’expérience, et le modèle qu’elle pourra alors constituer, dépendra étroitement de son acceptation par l’ensemble des acteurs concernés.

 

Articles

VIDAL Roland : «La diversité des agricultures urbaines dans le monde» (introduction). Télécharger le pdf.

FARAH Leila Marie et BHATT Vikram : «Cultiver des territoires squattés». Télécharger le pdf.

DUVERNOY Isabelle et LORDA María-Amalia : «Diversité des fonctions attribuées à l’agriculture urbaine et périurbaine dans la région pampéenne argentine». Article publié dans Environnement urbain, vol 6, 2012. Télécharger le résumé.

NAVARRO-GARZA Hermilio et al. : «Périurbanisation, innovation et risque dans les systèmes horticoles de la vallée de Mexico». Télécharger le pdf.

BA Awa : «L’agriculture périurbaine à Dakar : quelle multifonctionnalité et quelles perspectives ?». Télécharger le pdf.

CHOUIKI Mustapha : «Quelle cohabitation entre le rural et l’urbain dans les espaces périurbains d’une métropole du sud ? : Casablanca». Télécharger le pdf.

MACCAGLIA Fabrizio : «La disparition des derniers jardins de la Conque d’Or». Télécharger le pdf.

FOFIRI NZOSSIÉ Eric Joël et NDAMÉ Joseph Pierre : «Le maraîchage périurbain, un facteur de recomposition socio territoriale au Nord-Cameroun : le cas de Ngaoundéré». Télécharger le pdf.

FROMAGEOT Audrey : «Le maraîchage marchand dans le nord de la Côte d’Ivoire: une agriculture périurbaine loin de la ville ?». Télécharger le pdf.

BOURAOUI Moez et HOUMAN Boubaker : «Valorisation des eaux pluviales et grises en agriculture urbaine pour l’amélioration des conditions socio-économiques des populations défavorisées : Le cas de la ville de Soukra dans le Grand Tunis». Télécharger le pdf.

Les agricultures périurbaines – Vol 2

 

Actes du colloque de 2007
«Les agricultures périurbaines : un enjeu pour la ville»
ENSP – Université de Nanterre

Volume 2

Vers des projets de territoire

Sous la direction d’André Fleury

École nationale supérieure du paysage de Versailles

 

Après les années 60, les espaces ouverts sont devenus une valeur centrale de la conception du projet urbain ; dorénavant, tout document d’urbanisme donne une large place au Vert, décliné sur de multiples registres de planification (ceintures et coupures vertes, etc.) ouvrant ainsi le débat sur l’identité de ce Vert : quelles sont les formes végétales souhaitables, avec quel degré d’artificialité ?  Si, dans les pays du Sud, ce vert périurbain est sans ambiguïté agricole (plus exactement jardinier), du fait de l’urgence de la question alimentaire, il est beaucoup plus divers dans les pays du Nord. Il y est partagé en effet entre des préoccupations récréatives, paysagères, culturelles et environnementales, avec des implications dans le champ urbain qui rendent urbaine l’agriculture périurbaine1 ; cette diversité fonctionnelle traverse la plupart des présentations de cette session. Si l’on y ajoute la revendication d’autonomie du périurbain2 et la fragmentation du tissu urbain sous l’effet de la rurbanisation, on comprend pourquoi les collectivités locales ont cessé de voir dans l’espace ouvert périurbain des réserves foncières et décidé de l’intégrer à leurs choix d’urbanisme. Elles ont  fait ainsi apparaître un nouveau paradigme, le territoire agriurbain, né de la mixité des espaces, celle des populations citadines et rurales et celle de l’espace, bâti et ouvert.

Deux exposés décrivent ce processus de mutation de l’espace initié par l’implantation de citadins dans des paysages ruraux :

Sylvie Paradis révèle au nord ouest de l’Ariège les prémisses de la mutation foncière de Toulouse. L’agriculture de plaine, bien insérée dans des filières extrarégionales, maintient son identité grâce à son dynamisme et sa modernité ; par contre, l’agriculture des coteaux, en déclin, accueille mieux la perspective de périurbanisation (valorisation foncière et espérance des marchés spécifiques de cette nouvelle proximité pour des produits dits de terroir). Quant aux politiques locales, elles se révèlent souvent mal armées pour anticiper et s’adapter à ces mutations territoriales.

Salma Loudiyi, Claire Planchat-Héry et Sylvie Lardon ont examiné l’élaboration du schéma de cohérence territoriale (SCoT) dans le Pays du Grand Clermont-Ferrand, de plus en plus soumis à l’attraction de Lyon. Ce projet de planification montre que les élus ont admis la nécessité de mieux organiser ce territoire émergent. Mais, dans cette étape initiale, les élus communautaires négligent l’agriculture ; ils ignorent la grande culture de Limagne, laissée aux élus locaux, et ne retiennent de l’élevage traditionnel sur prairie que des rôles de coupure d’urbanisation et de composante paysagère du cadre de vie.

On peut y rapprocher le cas suisse où David Bourdin, Jean Ruegg et Joëlle Salomon-Cavin décrivent un changement radical de planification, corollaire d’une transformation du rapport social à l’espace agricole et des stratégies agricoles. L’État était jusqu’alors le garant de l’intégrité de l’espace rural au titre de la sécurité alimentaire du pays et de la ruralité, valeur cardinale de cette Nation. Maintenant, il accepte que la sécurité alimentaire soit assurée dans le contexte Européen et les villes affirment avec leurs citoyens leur responsabilité sur les espaces cultivés du périurbain.

C’est déjà reconnaître une différenciation quasi conceptuelle au sein de l’agriculture périurbaine :

L’agriculture dite de territoire, qui revendique volontiers le monopole sémantique d’agriculture urbaine et invoque la proximité comme valeur cardinale, diversement déclinée par les métiers de l’aménagement (paysagistes, urbanistes, architectes) qui s’invitent dans sa définition et sa mise en œuvre.

L’agriculture de filière agroalimentaire extrarégionale, dont l’aménagement néglige aisément l’organisation territoriale, alors que cette même agriculture participe de la gestion des déchets urbains et structure les paysages périurbains ; c’est ce qu’observent Dominique Andrieu, Sylvie Servain-Courant et Laura Verdelli en Touraine.

Notons que cette diversification n’est pas une différenciation entre exploitations, car beaucoup d’agriculteurs diversifient leur exploitation sur ces deux registres fonctionnels et spatiaux.

D’autres articles analysent les leçons que donnent des territoires où la pression urbaine, intense et ancienne, a fait naître une volonté d’organiser une cohabitation durable avec leur agriculture ; ces villes engagent alors des planifications originales défendant le territoire agricole. On assiste alors à l’émergence de deux catégories de politiques, selon la part laissée aux agriculteurs dans la nouvelle gouvernance territoriale. Neus Monllor Rico, Anna Ribas Palom, Anna Roca Torrent et Isabel Salamaña Serra exposent  le projet de ceinture verte de Gijon (Catalogne, Espagne). La spécificité de ce projet est de reconnaître leur valeur aux filières longues ; en effet, il vise autant la mise en défens de la fonctionnalité agricole des espaces extérieurs dédiés aux filières longues du marché européen que par la mise à disposition durable d’espaces ouverts d’agriculture de proximité ou de desserrement urbain.

A l’opposé, Mayté Banzo et Laurent Couderchet montrent que la Communauté Urbaine de Bordeaux (CUB) s’intéresse moins à l’agriculture sensu lato de son territoire, malgré son extrême diversité, qu’à sa valeur patrimoniale et de localité. C’est pourquoi le maraîchage encore présent (la désertion agricole a été intense) dans le parc des Jalles prend une valeur de modèle pour les élus. Dans cet espace marqué par l’eau (c’est un marais, c’est-à-dire une zone humide aménagée jadis par et pour l’agriculture), et largement repris par la nature après son abandon, ils sont plus sensibles à l’actualité et à la diversité des filières courtes (marchés forains, AMAPs, livraison de paniers à des entreprises, etc.), qui résument pour eux l’agriculture urbaine à sa contribution, même si elle est faible, à nourrir la ville. L’agriculture des périphéries urbaines a beau approvisionner les grandes surfaces locales, porter des signes de qualité aussi prestigieux que les AOC bordelaises, avoir obtenu de l’UNESCO le classement au titre de site culturel, elle est mal reconnue comme urbaine.

Les enjeux du parc agricole de Baix Llobregat (près de Barcelone) ont été dès sa naissance de mettre en défens un espace agricole né de l’aménagement très ancien d’un marais, de permettre aux producteurs de continuer leur métier en l’axant sur le marché local et de mettre en valeur son patrimoine rural. Mais en le présentant, Sònia Callau i Berenguer et Valerià Paül i Carril insistent aussi sur la multifonctionnalité de son agriculture (récréation, éducation, paysage, etc.) et surtout sur l’exemplarité de sa gouvernance où les agriculteurs, initiateurs du projet, restent vraiment parties prenantes. Ce parc, qui a bénéficié de l’appui du programme européen LIFE, a désormais acquis en Europe une valeur de référence et de modèle d’agriculture urbaine.

Enfin, D. Fanfani, F Monacci., Daniela Poli et Adalgisa Rubino tracent un projet d’écorégion urbaine, véritable reconstruction d’un territoire où étaient très dégradés la trame urbaine et son système de relations avec ses espaces ouverts. Pour revenir à l’équilibre, ces auteurs postulent la nécessité d’une approche intégrée, véritable démarche territoriale. Cette réhabilitation porte donc sur :
– le système urbain afin de défendre le polycentrisme et de contrer la régression des petites villes au profit de la ville centre de Florence,
– le lien des systèmes touristiques avec les paysages identitaires aux productions réputées (huiles et vins) et en s’appuyant sur leurs fondements écologiques et leur histoire agraire,
– la promotion de filières courtes et l’agriculture de service. Leur conviction est aussi de considérer qu’agir de façon sectorisée risque d’effacer la compréhension d’un système.

Avec une réflexion sur le paysage, Barbara Monbureau porte un regard critique sur l’aménagement de la plaine d’Aubagne (périphérie marseillaise). La zone maraîchère y a été profondément réorganisée vers 1995 en territoire agraire, si bien que la sécurité foncière durable, la fonctionnalité agricole de l’espace et la commercialisation ont permis la renaissance agricole et la reconquête des friches. Cependant  l’auteure regrette l’insuffisance de la pensée paysagère dont l’effet synergique pourrait être aussi que les habitants vivent mieux la proximité comme une campagne ; il n’y a pas de lieux de rencontre hormis les ventes à la ferme. Pour elle, la limite séparative rigoureuse est un obstacle à une vraie co-construction territoriale, à la conception de la gouvernance partagée.  

En contrepoint, Ségolène Darly et Romain Melot analysent comment le monde agricole d’Ile-de-France réagit à la planification à l’échelle communale ; ils notent que les agriculteurs sont sensibles au maintien de la fonctionnalité agricole, mais que les propriétaires, fussent-ils aussi agriculteurs, restent attentifs à l’anticipation de plus-value foncière. Par contre, ces auteurs n’ont pas vu de volonté forte de ces organisations d’être partenaires de la gouvernance.

Dans le dernier article, Paola Branduini compare les prises en compte du paysage par les politiques publiques conduites à différents niveaux territoriaux du périurbain milanais. Au niveau local de la Province de Milan, le paysage de champs ouverts résulte des dynamiques historiques très anciennes et reste en phase avec les stratégies agricoles contemporaines ; notamment, l’arbre y tient peu de place. Par contre, le niveau territorial supérieur ne s’intéresse qu’à certains éléments (bâti rural, arbres) et perd de vue les logiques systémiques d’organisation de l’espace agraire. Cet appauvrissement conceptuel devient très visible au niveau européen et aboutit à une véritable normalisation du paysage rural aux dépens de l’histoire agraire : pratiquement, l’arbre fait le paysage rural à lui seul. C’est le risque de l’entrecroisement de différents niveaux territoriaux qui obscurcit la vision. Elle retrouve partiellement la posture de Fanfani et al (voir ci-dessus).

Ainsi trois axes structurent ce volume :

– La construction des projets de territoire est partout à l’ordre du jour avec des hésitations sur la gouvernance.
– Corollairement, l’agriculture n’est plus seulement de filière mais aussi de territoire.
– Les modèles européens tendent à jouer un rôle croissant, parfois en opposition avec les réalités locales.

 

Articles

FLEURY André : «Vers des projets de territoires» (introduction). Télécharger le pdf.

PARADIS Sylvie : «Sous l’influence d’une métropole ? Retour sur les modes de gouvernance dans le contexte de périurbanisation récente du Nord de l’Ariège». Télécharger le pdf.

LOUDIYI Salma, PLANCHAT-HÉRY Claire, LARDON Sylvie : «Place de l’agriculture dans l’élaboration d’un projet urbain ; Premières réflexions autour du projet du Grand Clermont». Article repris dans Vertigo, vol 11, n° 2, 2011 et dans la revue Norois 209 | 2008, 37-56, sous le titre «Le SCoT, instrument de gouvernance territoriale ? La conduite locale de la concertation dans le Pays du Grand Clermont». Télécharger le résumé. Accéder à l’article sur Vertigo, sur la revue Norois.

BOURDIN David, RUEGG Jean, SALOMON-CAVIN Joëlle : «De l’agriculture périurbaine au projet ville-campagne: quels enjeux pour la Suisse ?». Télécharger le pdf.

ANDRIEU Dominique, SERVAIN-COURANT Sylvie, VERDELLI Laura : «Le corridor fluvial ligérien en Indre-et-Loire, entre développement de l’urbanisation et conservation des activités agricoles : un enjeu pour l’évolution des paysages». Télécharger le pdf.

MONLLOR RICO N., RIBAS PALOM A., ROCA TORRENT A., SALAMAÑA SERRA I. : «La ceinture verte de Girona, un projet pour la préservation des espaces agraires périurbains de Girona (Catalogne, Espagne)». Télécharger le pdf.

BANZO Mayté, COUDERCHET Laurent : «Agriculture et gestion de l’espace urbain : entre inertie et innovation, filière et territoire. Le cas du parc des Jalles, dans la périphérie Bordelaise». Télécharger le pdf.

CALLAU I BERENGUER Sònia, PAÜL I CARRIL Valerià : «Le parc agricole du Baix Llobregat : un moyen de préserver, développer et gérer un espace agricole périurbain». Télécharger le pdf.

BERNETTI I., FANFANI D., MONACCI F., POLI DANIELA., RUBINO A. : «Le parc agricole comme instrument de l’aménagement stratégique multifonctionnel des espaces périurbains de la Toscane centrale». Télécharger le pdf.

MONBUREAU Barbara : «Vers une agriculture urbaine ; L’exemple de la plaine de Beaudinard à Aubagne». Télécharger le pdf.

DARLY Ségolène, MELOT Romain : «Les formes de contrôle public du zonage agricole : le cas des zones péri-urbaines en Ile-de-France». Télécharger le pdf.

BRANDUINI Paola : «La prise en compte du paysage dans les stratégies des agriculteurs du périurbain milanais». Télécharger le pdf.


Accéder au volume 3

Les agricultures périurbaines (2007)

Colloque international

Les agricultures périurbaines : un enjeu pour la ville

Vers des projets de territoire

Nanterre, 10 au 12 octobre 2007

Organisé par l’École Nationale Supérieure du Paysage de Versailles et le laboratoire GECKO de l’Université Paris X-Nanterre

avec le soutien de la Région Île-de-France



Les nouveaux modes d’habiter et l’automobilité grandissante des sociétés ont profondément transformé la forme de la ville, de la ville dense à la ville éclatée. Cet étalement urbain (urban sprawl) a donné naissance à un espace original, hybride, qui présente des aspects de marge ou d’entre-deux, avec des caractères simultanément urbains et ruraux : cet espace dit périurbain se caractérise par la prédominance d’espaces ouverts, notamment agricoles qui, de simples réserves pour l’urbanisation dans les années d’après-guerre, sont devenus des éléments essentiels du cadre de vie des habitants de la ville élargie. La forte attirance pour les aménités rurales (les produits, mais aussi le besoin de «nature», d’espace, de liberté…) se traduit par une reconnaissance de la pertinence de l’agriculture au sein du système urbain dont elle contribue à améliorer la qualité de vie ; dorénavant perçue comme une activité aux fonctions multiples, ne répondant plus aux seuls impératifs de production de denrées agricoles, l’agriculture se voit restaurée dans sa relation avec la ville.

Dans cette nouvelle configuration, les espaces agricoles du périurbain sont de plus en plus considérés comme des partenaires des nouvelles formes urbaines et des territoires organisés par la ville –surtout quand la notion de «ville durable» veut désormais fonder la plupart des pratiques de ceux qui construisent la ville. Dans cette reconfiguration, l’agriculture, qui a su au cours de son histoire intégrer à son fonctionnement de nombreuses innovations technologiques – comme le chemin de fer ou la réfrigération – aussi bien que les recompositions spatiales qu’elles ont induites, est amenée aujourd’hui à s’adapter à de nouvelles mutations.

Ce colloque propose de rassembler les expériences conduites aussi bien sur le plan théorique par des chercheurs de différents horizons que sur le plan pratique par les acteurs de projets impliquant l’agriculture dans ses relations à la ville. Les nouvelles imbrications en construction entre villes et campagnes requièrent des formules originales intégrant des logiques longtemps considérées comme contradictoires : urbaine et agricole, environnementale et économique. Loin des seules pratiques de zonages décrétées avec un strict partage spatial des activités, elles s’apparentent à des démarches souples associant les différents acteurs autour d’un projet de territoire qui inclut le maintien et la promotion d’une agriculture devenue «bien public commun» dans son processus de développement urbain. Il s’agira de voir comment ces procédures d’aménagements à l’œuvre autour des grandes agglomérations évoluent aujourd’hui vers l’invention de nouveaux territoires – à l’image des projets de territoires agri-urbains institutionnalisés en France depuis 2001 – qui intègrent leur agriculture périurbaine dans leur projet de développement urbain et associent pour leur gouvernance acteurs urbains et ruraux.

Monique Poulot, André Fleury et Roland Vidal

Accéder aux actes du colloque

Colloque International 6 et 7 Juin 2018


Formulaire d’inscription
Programme détaillé des deux journées

 

OBJECTIFS DU COLLOQUE

Depuis une vingtaine d’années, en Ile-de-France, des territoires agri-urbains ont vu le jour : autour de la reconnaissance de l’agriculture comme bien commun, se sont ainsi organisées des scènes où se rencontrent des élus locaux, des agriculteurs et des membres de la société civile afin de se mobiliser pour défendre et promouvoir une agriculture en lien avec la ville. Quelle que soit la forme que prennent ces scènes, il s’agit toujours de construire un projet de développement local, mettant en relation et cherchant des équilibres entre l’agriculture et l’urbain.

Mais cette dynamique n’est pas propre à la région parisienne : elle se déploie à des échelles plus ou moins larges, de la région à la métropole et aux villes moyennes, dans des contextes culturels et économiques très contrastés. Elle ne conduit pas forcément à une institutionnalisation territoriale comme en Ile-de-France, mais elle amène une diversité d’acteurs à travailler ensemble pour imaginer des solutions locales répondant à l’urbanisation généralisée de nos sociétés et à une crise de l’agriculture et de l’alimentation.

Ces journées nous permettront de dépayser ce sujet pour mieux le définir, de voyager dans l’extraordinaire diversité des contextes possibles, dans ce bouillonnement d’expérimentations, tout en revenant à l’expérience de chacun pour examiner les spécificités des situations locales. Le colloque interrogera notamment la dimension paysagère de ces projets : paysages produits par ces dynamiques territoriales particulières, paysages matrices de ces mobilisations, ou freins aux changements agricoles, paysages saisis par les professionnels de l’aménagement face aux enjeux sociaux et écologiques.

L’objectif de ce colloque-atelier est de réunir des chercheurs et des acteurs afin de dénouer les ressorts et les difficultés des projets agri-urbains que cherchent à construire collectivités agriculteurs et société civile. Il s’agira de tester l’hypothèse d’un souci croissant pour le cadre de vie, imbriquant esthétique et écologie, se combinant à la préoccupation d’une meilleure alimentation (les critères du « meilleur » étant multiples), et la nécessité tant pour l’agriculture que pour l’urbanisme de renouveler leurs modèles. En outre, nous faisons le pari que si les contextes de ces projets sont multiples, il devient possible en les croisant d’en faire émerger une lecture commune.

L’approche sera paysagère et paysagiste autour de 3 thématiques :

1- Créer et gouverner – Comment ces dynamiques territoriales font évoluer les paysages agricoles, et quelles sont les actions et les acteurs de ces changements ? (retour du maraichage, des vergers, transition agro-écologique, diversification des systèmes de grandes cultures, méthaniseurs …)

2- Outiller et cultiver – Comment se développe l’intégration de questions agricoles dans la planification et l’aménagement urbain, notamment au travers des projets de lisières agri-urbaines, ou des plans de gestion des zones agricoles protégées.

3- Habiter- Quel est le rôle du paysage dans les mobilisations pour ces projets agri-urbains : la reconnaissance de la valeur des paysages agricoles contribue-t-elle à la création d’une gouvernance commune, en particulier entre élus et agriculteurs ? ou au contraire la volonté de protection vient-elle contrarier ces projets?


Colloque internationnal des 6 et 7 Juin – PROGRAMME

Formulaire d’inscription

PROGRAMME DETAILLE
 
Mercredi 6 juin – Conférences et table ronde

Amphithéâtre de La Figuerie, Ecole Nationale Supérieure de Paysage de Versailles
 
9h30 – 9h45
Les territoires agri-urbains d’Ile-de-France, Etat des lieux
Xavier Guiomar
(Maître de conférences AgroParisTech)
Sophie Bonin
(Maître de conférences ENSP)
9h45 – 10h00   
Le projet de paysage et l’agriculture – Du projet local à l’agri-urbain
Vincent Piveteau
(Directeur ENSP)
10h00 – 10h45 
Projet de paysage à l’interface de l’urbain et de l’agricole
Le cas de la frange métropolitaine montréalaise (Québec, Canada)
Sylvain Paquette
(Professeur, titulaire de la chaire Paysage et environnement, Université    de Montréal)
10h45 – 11h00  
Pause
 
11h00 – 11h45
Le paysage agricole de Milan   
                                      Un patrimoine confié à la collaboration entre agriculteurs et citadins
Paola Branduini
(Enseignante chercheur ABC département – Architecture Built  Environment Construction Engineering – Laboratoire Parid – Research and international documentation for landscape – Politecnico di Milano)
11h45 – 12h30    
Agriculture urbaine et Aménagement Urbain, Exemples au Portugal
Manuela Raposo Magalhaes
(Professeur à l’École d’Agriculture de Lisbonne, Coordinatrice de  la ligne de recherche “Infrastructures Vertes et Bleues” de LEAF/ISA/ULisboa)
12h30 – 14h00   
Pause déjeuner, buffet
 
14h00 – 15h00
Table ronde : L’agri-urbain vu par des concepteurs de projet de paysage
Jean-Marc L’Anton
(Paysagiste dplg, agence L’Anton et Associés)
Isabel Claus
(Ingénieur Paysagiste)
15h00-15h45
Urban Food Planning
L’urbanisme comme levier pour améliorer l’alimentation des villes 
Coline Perrin
(Chargée de recherche, INRA, UMR Innovation, Montpellier)
 15h45-16h30  
Agriurbanisme ou agriwashing ?
Discussion à partir de cas genevois. 
Joëlle Salomon-Cavin
(Enseignante-chercheur, Géopolis, Université de Lausanne)
16h30-16h50
Pause
 
16h50-17h30
Le plateau de Saclay, territoire agri-urbain.
Thomas Joly
(Président de Terre et Cité)
Marion Bruère
(Chargée de projet Terre et Cité)

 
Jeudi 7 juin – Rencontres et ateliers autour du Plateau de Saclay
 

Organisation et répartition des participants en 3 groupes selon les 3 thématiques

8h45 – Départ en bus des 3 groupes depuis l’ENSP 

9h30 – 10h30
Autour de la Ferme de Viltain
11h00 – 12h00
Autour de la Ferme Vandame
Groupe 1 – Diversification et adaptation agronomique
Animateurs : Christel Stacchetti, Xavier Guiomar, Sophie Bonin
L’élevage sur le Plateau
Olivier des Courtils
(Responsable élevage bovin, cultures fourragères et cueillette à la ferme de Viltain)
Charles Monville
(Agriculteur, Elevage avicole)
 
Du champs au fournil
Emmanuel Vandame
(Agriculteur Boulanger, Céréaliculture bio)
Christelle Angeniol
(Chargée de projet, AEV Ile de France)

 

 Groupe 2 – Gouvernances agri-urbaines
Animateurs : Clément Briandet, Patrick Moquay, Claire Aragau
 
Du champs au front urbain
Lorraine Weiss
(Chargée de projet Programme Alimentaire territorial, Com. d’Agglomération Paris-Saclay)
Cyril Girardin
(SCI Terres fertiles)
 
Imaginer la lisière Sud
Claire-Marine Gauthier
(Chargée de projet Biodiversité et Agriculture, en charge du projet de lisière et de la ZPNAF, EPA Paris-Saclay)
 
 Groupe 3 – Appropriation et mobilisation citoyenne
Animateurs : Valérie Kauffmann, Monique Poulot, Monique Toublanc
Parcourir le sentier d’interprétation
Marion Bruère
(Chargée de projet Terre et Cité)
Valérie Kauffmann
(Directrice CAUE de l’Essonne)
 
 
Habiter le Plateau : de Saint-Aubin au Moulon
Marc Bremond
(Jardins de Cocagne)
Cyril Girardin
(AMAP Jardins de Cérès)
Alain Poullot
(L’Epi Castelfortain)
12h30 – 14h00
Déjeuner à la ferme du Moulon (INRA)
 
14h00 – 16h00
Ateliers par groupe (1h30) et restitution (30 mn)
 
16h00 – 16h30
Mise en perspective : Quel chemin depuis Les campagnes urbaines de 1998 ?
Pierre Donadieu
(Professeur émérite ENSP)
16h30 – 17h30        
Pause et retour sur Versailles en bus

 

Comité d’organisation – Sophie Bonin, Frédérique Bernardet, (ENSP Versailles) – Clément Daix, Marion Bruère, (Terre et Cité)
Comité de pilotage et d’animation – Monique Poulot, Claire Aragau (UMR LAVUE, Univ Paris-Nanterre) – Caroline Petit, Xavier Guiomar (AgroParisTech), Valérie Kauffmann – Clément Briandet (CAUE Essonne/d’Ile de France) – Patrick Moquay, Monique Toublanc, Sophie Bonin (LAREP, ENSP).
 
                                         
 

 
 

Les paysagistes concepteurs

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Les paysagistes concepteurs

Dans cette rubrique sont publiés les textes de chercheurs relatifs aux paysagistes ayant travaillé en France, issus des formations versaillaises ou non. Les publications de référence dans ce domaine seront mentionnées sous forme de bibliographies, associées ou non aux articles.

– “René André (1867-1942), du jardin à l’urbanisme : La redécouverte des projets d’un architecte paysagiste”. Article de Stéphanie de Courtois, in Colonnes n° 27, mai 2011. Télécharger l’article.

– “Pratiques paysagistes, quelles archives?”. Article de Bernadette Blanchon, in Colonnes n° 27, mai 2011. Télécharger l’article.

JDP7 Programme illustré

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7e journées doctorales en paysage

Photographies de Marta Ortolani


Mardi 3 avril

Présentation du Potager par Antoine Jacobsohn


 

Ouverture, par Vincent Piveteau


 

Session 1 : Pratiques paysagistes
Modération : Lolita Voisin et Sonia Keravel

Tixier, Marine : «Analyse des pratiques de projet au sein de l’ENSAP Bordeaux. La référence au cœur des différences.» Résumé. Présentation.

 

 

 

Pistoni, Roberta : «Énergie et paysage en France et aux Pays-Bas : de l’impact spatial à la démarche paysagère.» Résumé. Présentation.

 

 

 


 

Session 2 : Paysage et action publique
Modération : Patrick Moquay

 

Leconte, Louise : «L’action paysagère en France et en Allemagne. Analyse discursive et comparaison entre le plan de paysage de Blois Agglopolys et le parc paysager Grünes C dans la région de Bonn.» Résumé

 

 

 

Meyfroidt, Aurore : «Le paysage périurbain, outil de coopération entre métropoles européennes. Le cas du projet INTERREG Europe alpine “LOS_DAMA !”» Résumé. Présentation.

 

 

 

Abi Khalil, Cléa : «Conflits et enjeux des échelles d’aménagement territoriales, le cas de l’autoroute arabe.» Résumé. Présentation.

 

 

 


 

Session 3 : Paysage et patrimoine
Modération : Sophie Bonin et Sylvie Servain

 

Robert, Morgane : «Ravines et savanes du versant sous le vent à l’île de La Réunion. Penser, refonder les processus de patrimonialisation à partir des marges territoriales.» Résumé. Présentation.

 

 

 

Zhang, Yun : «Paysages du thé, paysages viticoles : approches croisées en FuJian (Chine) et en Bourgogne.» Résumé. Présentation.

 

 

 

Vega, Valentina : «Les chinampas de Xochimilco.» Résumé. Présentation.


 

 

Pascu, Marioria : «Assessing the cultural landscape values on the basis of a survey of public preference.» Abstract. Présentation.

 

 


 

Session 4 : Processus participatifs et jardins collectifs
Modération : Alexis Pernet

 

Bally, Frédéric : «La participation des habitants à la construction du paysage urbain via les jardins collectifs.» Résumé. Présentation.

 

 

 

Ramos, Aurélien : «Jardinage et fabrication de la ville : consensus, paradoxe et perspectives.» Résumé. Présentation.

 

 

 

Chezel, Édith : «La fabrique collective du paysage. Des parcs éoliens citoyens en Frise du Nord.» Résumé.

 

 

 


Mercredi 4 avril

Session 5 : Paysage et environnement
Modération : Sylvie Servain et Yves Petit-Berghem

 

Baldin, Élisa : «Renverser la machine, de la technique comme outil d’exploitation à la technique comme moyen de régénération environnementale : l’approche paysagère comme préalable des sites industriels désaffectés dans l’agglomération de Liège.» Résumé. Présentation.

 

 

 

Zhu, Hong : «Réinterroger le rôle du projet de paysage dans le processus de la réhabilitation des sites et sols pollués.» Résumé

 

 

 

Dacheux-Auzière, Brice : «Processus d’écologisation de la pratique des paysagistes-concepteurs : démarches et compétences d’une profession œuvrant avec le vivant humain et non humain.» Résumé. Présentation.

 

 

 

Moreau, Clémence : «Au-delà de la fermeture du paysage : le paysage au prisme des services écosystémiques.» Résumé. Présentation.

 

 

 


 

Session 6 : Aménager les paysages urbains
Modération : Denis Delbaere et Pauline Frileux

 

Sibilat, Arnaud : «Appréhender le devenir du jardin pavillonnaire face au processus de densification.» Résumé. Présentation.

 

 

 

Bélec, Manon : «L’imprévu de l’espace urbain : de la valeur de l’improvisation comme processus de transformation d’un environnement.» Résumé. Présentation.

 

 

 

Mattoug, Cécile : «Les “vides urbains” par les prismes du temps. De l’expérience du terrain aux récits de territoire.» Résumé. Présentation.

 

 


 

Session 7 : Paysages forestiers, paysages d’ici et d’ailleurs (session varia)
Modération : Paul Arnould et Roland Vidal

 

Rue, Mathilde : «Agroforesteries et paysages. Des représentations à l’action, comprendre la part du paysage dans l’engagement agroforestier des agriculteurs.» Résumé. Présentation.

 

 

 

Crozet, Aude : «Étude archéologique d’un paysage forestier (domaine national de Chambord, Loir-et-Cher).» Résumé. Présentation.

 

 

 

De-Laage, Mathilde : «Arpents du Nord : le mythe de la frontière au Québec entre le XIXe et le XXe siècle.» Résumé. Présentation.

 

 

 

Mpie-Simba, Cédric : «Modélisation prospective des dynamiques paysagères au nord de Libreville (Gabon).» Résumé. Présentation.

 

 

 

Barral, Pauline : «Archéologie du paysage dans les journaux de voyage américains d’Alexander von Humboldt.» Résumé. Présentation.

 

 

 


 
Synthèse des journées par Pierre Donadieu.

Télécharger la version écrite

JDP7 Auteurs

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7e journées doctorales en paysage
Liste alphabétique des auteurs

 

Abi Khalil, Cléa : «Conflits et enjeux des échelles d’aménagement territoriales, le cas de l’autoroute arabe.» Résumé. Présentation.

Baldin, Élisa : «Renverser la machine, de la technique comme outil d’exploitation à la technique comme moyen de régénération environnementale : l’approche paysagère comme préalable des sites industriels désaffectés dans l’agglomération de Liège.» Résumé. Présentation.

Bally, Frédéric : «La participation des habitants à la construction du paysage urbain via les jardins collectifs.» Résumé. Présentation.

Barral, Pauline : «Archéologie du paysage dans les journaux de voyage américains d’Alexander von Humboldt.» Résumé. Présentation.

Bélec, Manon : «L’imprévu de l’espace urbain : de la valeur de l’improvisation comme processus de transformation d’un environnement.» Résumé. Présentation.

Chezel, Édith : «La fabrique collective du paysage. Des parcs éoliens citoyens en Frise du Nord.» Résumé.

Crozet, Aude : «Étude archéologique d’un paysage forestier (domaine national de Chambord, Loir-et-Cher).» Résumé. Présentation.

Dacheux-Auzière, Brice : «Processus d’écologisation de la pratique des paysagistes-concepteurs : démarches et compétences d’une profession œuvrant avec le vivant humain et non humain.» Résumé. Présentation.

De-Laage, Mathilde : «Arpents du Nord : le mythe de la frontière au Québec entre le XIXe et le XXe siècle.» Résumé. Présentation.

Leconte, Louise : «L’action paysagère en France et en Allemagne. Analyse discursive et comparaison entre le plan de paysage de Blois Agglopolys et le parc paysager Grünes C dans la région de Bonn.» Résumé

Mattoug, Cécile : «Les “vides urbains” par les prismes du temps. De l’expérience du terrain aux récits de territoire.» Résumé. Présentation.

Meyfroidt, Aurore : «Le paysage périurbain, outil de coopération entre métropoles européennes. Le cas du projet INTERREG Europe alpine “LOS_DAMA !”» Résumé. Présentation.

Moreau, Clémence : «Au-delà de la fermeture du paysage : le paysage au prisme des services écosystémiques.» Résumé. Présentation.

Mpié-Simba, Cédric : «Modélisation prospective des dynamiques paysagères au nord de Libreville (Gabon).» Résumé. Présentation.

Pascu, Marioria : «Assessing the cultural landscape values on the basis of a survey of public preference.» Abstract. Présentation.

Pistoni, Roberta : «Énergie et paysage en France et aux Pays-Bas : de l’impact spatial à la démarche paysagère.» Résumé. Présentation.

Ramos, Aurélien : «Jardinage et fabrication de la ville : consensus, paradoxe et perspectives.» Résumé. Présentation.

Robert, Morgane : «Ravines et savanes du versant sous le vent à l’île de La Réunion. Penser, refonder les processus de patrimonialisation à partir des marges territoriales.» Résumé. Présentation.

Rue, Mathilde : «Agroforesteries et paysages. Des représentations à l’action, comprendre la part du paysage dans l’engagement agroforestier des agriculteurs.» Résumé. Présentation.

Sibilat, Arnaud : «Appréhender le devenir du jardin pavillonnaire face au processus de densification.» Résumé. Présentation.

Tixier, Marine : «Analyse des pratiques de projet au sein de l’ENSAP Bordeaux. La référence au cœur des différences.» Résumé. Présentation.

Vega, Valentina : «Les chinampas de Xochimilco.» Résumé. Présentation.

Zhang, Yun : «Paysages du thé, paysages viticoles : approches croisées en FuJian (Chine) et en Bourgogne.» Résumé. Présentation.

Zhu, Hong : «Réinterroger le rôle du projet de paysage dans le processus de la réhabilitation des sites et sols pollués.» Résumé