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Pierre Dauvergne, formateur au paysage d’aménagement
Dauvergne, mars 2019
Des formations initiales : à l’ENSH – SPAJ, à l’ENSP, dans les universités, les grandes écoles, des formations professionnelles, le CNERP, des formations continues, de l’information et de la sensibilisation :
De 1967 à 1974, à la Section du Paysage et de l’Art des Jardins (SPAJ) de l’École Nationale Supérieure d’Horticulture (ENSH).
Puis, de 1976 à 1984 à l’École Nationale Supérieure du Paysage (ENSP).
De 1967 à 1974 à l’ENSH-SPAJ
1967 – 1968 : Je suis assistant de Bernard LASSUS – cours d’études visuelles. En 1968, après la démission de l’équipe pédagogique, la grève des élèves, la création et les interventions du Groupe d’Étude et de Recherche du Paysage (GERP), l’immobilisme de la Tutelle, une nouvelle équipe pédagogique se constitue, afin de prendre en charge les promotions présentes à l’école…
De 1969 à 1974, cette équipe rassemble en fait des « militants » pour défendre la SPAJ et les étudiants recrutés. Elle fonctionne sans véritable mandat de l’administration, mais elle est plus ou moins soutenue, car la Direction souhaitait éviter de nouveaux soubresauts des étudiants.
L’équipe constituée par cooptation rassemble Michel VIOLLET, secrétaire général de la SPAJ (jusqu’en 1971), Jacques SIMON, moi-même, et à partir de 1972, Michel CORAJOUD. Par ailleurs, des enseignants de l’ENSH poursuivent leur cours. Interviennent également des conférenciers. Cette équipe travaille quasiment en autonomie, construit et expérimente une nouvelle pédagogie avec les étudiants. Dans ce cadre, je reprends alors, avec l’accord de Bernard LASSUS, son cours d'”études visuelles”, et certains de ses exercices plastiques, tout en conduisant des exercices pédagogiques métissés avec les éléments sous jacents aux apparences, que sont les facteurs écologiques, géographiques, économiques, et sociaux. Au cours de cette période, j’exploite mes activités principales déployées successivement au sein du STCAU (1967 – 1969), du GERP (1967 – 1970), et de l’OREALM (de 1969 à 1974).
En 1969, l’OREALM me détache à la SPAJ, à raison d’une demie journée par semaine.
Parmi les exercices menés, je citerai en premier, celui de 1972 avec les deux promotions réunies. L’objectif était d’élaborer un plan de paysage pour l’avenir de la clairière de la Commune de LOURY, dans le Loiret, afin de déterminer les grandes orientations du futur Plan d’Occupation des Sols (POS).
Ce travail a donné lieu à une présentation en Mairie sous la forme d’une exposition publique des travaux durant 15 jours, et une présentation par les étudiants devant un jury constitué du Conseil Municipal au complet, du curé, de l’architecte-urbaniste du Service Régional de l’Equipement. ! Ce projet était prétexte à la connaissance de la nouvelle planification territoriale : les SDAU, PAR et POS. Voir le compte rendu de l’exposé du 3 juillet 1972 à l’UER Sciences d’Orléans – La Source, de Pierre CHABRIER de la SAULNIERE, Maire de Loury « Recherches sur l’aménagement des communes rurales” dans le cadre du congrès commémorant le centenaire de la Fondation de l’Association Française pour l’Avancement des Sciences (AFAS). Voir aussi en page 20 de « Le Courrier du CNRS » – N° 24 – 1977, l’article de, Pierre CHABRIER – “Réflexions – Pour un aménagement rationnel et humain du territoire rural”.
A Loury : en haut à droite, le Conseil Municipal, en bas à gauche, le curé.
Clichés d’Alain Marguerit, l’un des étudiants.
Autre exercice, la simulation théorique des apparences successives d’un versant forestier, selon la nature du foncier, l’âge et la nature des peuplements, … exercice permettant d’aborder la connaissance de la forêt, de l’économie et des organisations forestières, avec des interventions ponctuelles d’experts, dont Tristan PAULY, Igref, responsable du centre de gestion de l’ONF à Versailles. Cet exercice sera repris plus tard, en 1977, lors d’une session de formation continue de l’ENGREF à Charleville-Mézières dans les Ardennes (voir dans les actions de formation continue.
Autre exercice en 1972 : le réaménagement d’une sablière en fin d’exploitation en forêt domaniale de Saint-Germain-en-Laye. Le projet devait être justifié par l’évaluation de la demande en loisirs du territoire au sens large. Le centre de gestion de l’ONF à Versailles est encore intervenu. Les extraits ci-après de l’un des projets rendu correspondent à l’interprétation de la méthode de Kevin LYNCH (« L’image de la cité » – Edit. Dunod – Coll. Aspects de l’urbanisme – 1969).
Extraits d’un travail d’étudiant : carte des zones de perception et légende des symboles graphiques.
Enfin, en 1974 des projets sur des espaces habités se sont déroulés en Ville Nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines sur les communes de Guyancourt, et d’Elancourt. Dans les deux cas, il s’agissait d’inventorier les usages des espaces aménagés, notamment à partir des traces au sol, puis de faire des propositions d’amélioration. A une autre échelle, c’est le développement urbain de la ville de Chevreuse et ses incidences sur la vallée, qui ont été réfléchis.
Le quartier d’Elancourt-Maurepas – Ville Nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines.
De 1976 à 1984, enseignant à l’ENSP. (Création de l’ENSP en 1975) :
Durant le CNERP, j’ai participé aux enseignements de la SPAJ, puis de l’ENSP. Après la fermeture du CNERP, en 1979, je suis mis à disposition de l’ENSP à mi-temps, de 1979 à 1981, puis à temps plein jusqu’à fin 1984 par le Ministère de l’Equipement et du logement (j’étais au Service Central de l’Urbanisme – STU), pour développer un enseignement du paysage envers l’aménagement et l’urbanisme. C’était une contribution du Ministère au fonctionnement de l’école. Evidemment, je participe à de nombreuses réunions pour la coordination des enseignements, en particulier entre les ateliers et les départements, et la définition du projet pédagogique de l’école. J’ai été membre du Conseil d’Administration, Vice-Président, avec un intérim long de la Présidence, puis Président du CA jusqu’à la Présidence d’Éric ORSENA. A partir, du début de 1985, je poursuis ma carrière dans une grande collectivité territoriale, le Conseil Général du Val de Marne.
1978 – Fondation du département des Sciences humaines :
Mon implication dans l’enseignement diffère très sensiblement de celui de la SPAJ. En effet, l’ENSP est structurée autour de trois ateliers de projet (Michel CORAJOUD, Bernard LASSUS, et Allain PROVOST), ramenés à deux par la suite (Atelier Charles-Henry DUFRESNY avec Bernard LASSUS, et l’Atelier LE NÔTRE, avec Michel CORAJOUD,) et cinq Départements, dont celui des Sciences Humaines. Les ateliers disposent de près de la moitié des heures. Ainsi, les Départements, pour assurer l’acquisition des connaissances avaient un temps pédagogique partagé et morcelé. L’articulation des départements avec les Ateliers autour de projets s’est avérée très difficile.
– Création et développement des « Ateliers Régionaux de Paysage ».
Il s’agissait, en particulier de la reproduction d’une pédagogie du CNERP confrontant les étudiants à des territoires concrets. Comme pour le CNERP, c’était également la possibilité de trouver des compléments de financements.,
– Responsable du département des sciences humaines, mais aussi, suivi de diplômes, et pédagogie du projet de paysage (participation à des ateliers avec Michel CORAJOUD)
En 1979, dans la plaquette du cercle des élèves de l’ENSSH -ENSP, je publie un long article « plaidoyer » pour la prise en compte du Paysage dans l’aménagement et l’urbanisme, et les conséquences pour la conduite d’un enseignement, en s’appuyant sur les expériences pédagogiques menées depuis les années 70. (C’est un article, qui conserve toute son actualité, voir à la fin du « chapitre IV. Quel enseignement ? ») :
« L’analyse d’un espace est prétexte à l’acquisition de connaissances théoriques, et dans cette mesure, aide à l’articulation des cours et des travaux d’atelier. L’analyse de l’espace n’est jamais neutre, elle est toujours orientée en fonction d’un contexte. Le choix de terrains réels est essentiel à ce niveau-là.
Le paysagiste, dans sa pratique professionnelle, ne travaille pas seul. Il a des interlocuteurs, qu’il doit connaître, convaincre. Les terrains réels permettent la confrontation avec ces interlocuteurs.
L’étudiant doit alors mener son travail avec méthode pour atteindre ces objectifs et se faire comprendre à la fin de son travail. Il doit pour cela sélectionner les informations et les données pour les interpréter. Les travaux nécessitent alors, et naturellement, l’intervention d’enseignants couvrant des matières théoriques et techniques. Certaines phases du travail peuvent être menées par plusieurs enseignants.
Les terrains réels permettent alors un travail en équipe d’enseignants. De ces projets, s’ils débouchent au prochain cursus pédagogique, des travaux en équipe d’enseignants sur un même terrain seront assurés. Dans cette mesure, on peut penser, que les étudiants seront mieux préparés à affronter les problèmes d’aménagement. L’enseignement doit être attentif à la demande sociale et ne doit pas se contenter de la suivre, mais aussi dans toute la mesure du possible la précéder. »
Dans les années 1980, animation d’un cycle de conférences – débats mobilisant les enseignants principaux de l’école, dont. Michel CORAJOUD, qui invite Henri GAUDIN, architecte : « Orées, ou la topologie des marges », Moi-même, Jean François REVERT, architecte urbaniste : « Paysage et structures décentralisées », et Allain PROVOST John WHALLEY, paysagiste – architecte britannique : « Jardins anglais du XXème siècle ». Pour des raisons matérielles, ce cycle n’a pas été poursuivi.
Membre de la direction de l’école de 1981 à 1984.
1981 – ATELIER “PERCEPTION ET ANALYSE DU PAYSAGE” :
Cet atelier a permis de conduire plusieurs exercices d’études sensorielles de cheminements, ou d’espaces dans le quartier environnant l’école, autant de prétextes à l’acquisition de connaissances sur les mécanismes de la perception. Le cours « Etudes visuelles » de Bernard LASSUS est encore exploité. Voir en particulier deux documents réalisés par des conférenciers : Pierre MARIETAN et Jean-Marie RAPIN, « environnement sonore et aménagement de l’espace », et Madeleine LOUYS, auteur de décors et costumes de théâtre, « Scénographie et espace ».
ATELIER VALLEE DE LA MAULDRE :
Toujours en 1981, cet exercice portait sur une vallée confrontée à une urbanisation diffuse, et à des signes de déprise agricole. Ce terrain a permis de présenter les outils de la planification territoriale en France, le recours à la prospective et à la technique des scénarios, en partant de l’exemple de la Loire Moyenne (OREALM). Voir le document « Prospective et paysage – atelier vallée de la Mauldre ». Il a aussi, fait important, induit la participation d’autres enseignants aux travaux des étudiants (Michel CORAJOUD, pour l’Atelier Le Nôtre, Philippe MAYNIE du département des sciences humaines, et Marc RUMELHART, du département du milieu). Cet exercice a été difficile à conduire dans un temps pédagogique trop court. Cependant, il fut, je crois, le premier travail transversal entre enseignants de l’ENSP … une première !
Cette question a agité nombre de réunions des enseignants, d’abord sur la question de la répartition des heures d’enseignement entre les Ateliers et les Départements, sachant que chacun estimait, que la répartition lui était défaroble, et que pour d’autres, les heures des Départements constituaient un réservoir où piocher ! notamment au moment des rendus des projets d’atelier, les fameuses « charrettes ». Il en était de même pour les Ateliers. Dans ce contexte de frustration, la construction d’équipes pédagogiques pluri disciplinaires était vaine. Plus étonnant, a été l’impossibilité d’articuler et d’organiser les pédagogies des ateliers. L’administration, faible …, a demandé alors aux étudiants de se positionner pour tel ou tel atelier. Un comble ! Il arriva ce qui devait arriver, l’un des ateliers, en l’occurrence l’Atelier Le Nôtre ramassa largement la mise, ce qui n’a rien arrangé dans le climat délétère de cette période. Des étudiants ont refusé de participer à ce marchandage, et ont suivi les deux Ateliers simultanément.
Moi-même, participant aux réunions dites pédagogiques, connaissant trop bien Bernard LASSUS et Michel CORAJOUD, les estimant chacun autant, j’agissais, avec Roger BELLEC, pour que les points de vue se rapprochent, que les deux pédagogies, toute les deux respectables, puissent se valoriser, plutôt que s’opposer.
En prolongement de l’atelier “Vallée de la Mauldre”, une recherche a été menée en 1982 par un groupe de 9 enseignants appartenant à l’un des Ateliers de projet et à plusieurs Départements sur le thème de “la démarche de projet”. C’était une réponse à un programme de recherches lancé par la Direction de l’Urbanisme et du Paysage (DUP). Voir l’article « la démarche de projet – ENSP » parue dans le N° 18-19 spécial « Des paysages » des Annales de la recherche urbaine Edit Dunod. 1983. Ce travail, animé par Philippe MAYNIE, inhabituel au sein des enseignants fut laborieux. Il ouvrait des perspectives possibles.
En 1982 – 1983 – Le Département du milieu humain est créée et se met en place.
J’en assure la coordination. La plupart des enseignants et conférenciers poursuivront leur enseignement durant les années suivantes. – voir Doc. « 1982-1983 – Département du milieu humain », dénommé en 1984, Département des Sciences Sociales et de l’l’homme. Il présente les enseignants intervenants sur les quatre années du département, principalement en 3ème année. 292 heures sont réparties entre 13 enseignants et conférenciers, dont deux de l’ENSH, Jean CARREL, juriste, et Philippe MAYNIE, ingénieur agronome, chercheur à l’INRA. Autres intervenants : Robert BALLION, sociologue, chercheur au laboratoire d’économétrie de l’Ecole Polytechnique, Yves BURGEL, géographe, professeur à l’Université Paris X, responsable du laboratoire de géographie urbaine, Marie-Elisabeth CHASSAGNE, chercheuse au CESTA et au laboratoire d’économétrie de l’Ecole Polytechnique, Jacques CLOAREC, sociologue au laboratoire de sociologie rurale de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Simone HOOG, Conservatrice au Château de Versailles, Maurice IMBERT, sociologue au Centre d’Ethnologie Sociale et de Psychosociologie, Jacques JOLY, géographe, professeur à l’ Université de Grenoble et à l’Institut des Sciences Politiques de Paris, Alain SALLEZ, économiste urbain, professeur à l’ENPC et à l’ESSEC, Christiane VAILLANT, géographe-urbaniste, à l’Atelier d’Etudes sur l’Environnement (ATEN), enfin, Yannick YOTTE, sociologue, professeur à l’Université Paris I.
En préambule du document les objectifs pédagogiques du Département sont énoncés comme suit :
« Les objectifs de l’ENSP sont de former des paysagistes capables de répondre à des attentes variées, concernant principalement la maîtrise d’œuvre et les missions de conseil.
Les objectifs du département du milieu humain s’attachent plus particulièrement à préparer le paysagiste à comprendre et à analyser le monde environnant, à lui permettre de se situer par rapport aux phénomènes socio-économiques contemporains, afin qu’ils soient en mesure de traiter les demandes multiples auxquelles il aura à faire face dans sa pratique professionnelle.
En effet, les pratiques s’inscrivent toujours sur un espace concret. Celui-ci à une histoire et est en mouvement. Cette dynamique est à considérer dans l’élaboration de projets.
Par ailleurs, l’un des objectifs sera d’attirer l’attention du paysagiste sur le fait, qu’il n’est pas seul à porter un regard et un jugement sur l’espace.
Les enseignements permettront au paysagiste de l’aider à formuler et à fonder ses hypothèses de travail, de repérer les divers acteurs impliqués et concernés par l’intervention paysagère envisagée, de négocier et d’élaborer avec eux les propositions et le projet. Enfin, réussir une intervention paysagère, c’est aussi prendre en considération les conditions de sa production et de sa gestion, c’est-à-dire les mécanismes et forces qui sous-tendent les apparences des espaces et les logiques des acteurs qui les développent. ….
Par ailleurs, il est envisagé que la formation se développe par articulation avec les ateliers à propos d’exercices décentralisés expérimentaux. ».
Sur ce dernier aspect, un atelier a été notamment mené en ville nouvelle du Vaudreuil, en 2ème année de l’Atelier Le Nôtre, grâce à un « prêt d’heures ».
En 1983, au titre de l’ENSP, et de la FFP, je suis nommé expert à la Commission de Concertation pour le TGV Atlantique, dite “Commission FOUGERE » (du nom de son Président, Conseiller d’Etat). Cette Commission relevait du Premier Ministre, et des Ministères de l’Environnement, et des Transports. Elle était composée de Louis FOUGERE, Conseiller d’Etat, de MM BEAUPETIT, Sénateur, BELORGEY, Député, BOITEL, Préfet hors cadre, Vincent LABEYRIE, Professeur à l’université de Pau, et des Pays de l’Adour, MENET, Président de la commission environnement de la FNSEA. Les travaux de cette commission ont servi de support pédagogique pour aborder la loi sur la protection de la nature et les « dossiers d’impact » appliqués ici aux infrastructures linéaires de transport. Un document a été remis aux étudiants : « 1983 – DAUVERGNE (Pierre) – “Paysage et infrastructures linéaires – Cas du TGV – Note de réflexion”. Cette note reprend les réflexions menées au sein du CNERP à propos des lignes électriques à très haute tension, et pour l’aménagement hydraulique du site du Vaudreuil.
Les étudiants ont pu consulter l’ensemble des rapports de la commission dont, DAUVERGNE (Pierre) « paysage et infrastructures linéaires – cas du TGV – note de réflexion » – ENSP – 1983, DAUVERGNE (Pierre) « Bilan des impacts sur l’environnement du TGV Sud-est – Paysage » – Constitue l’annexe 2 du rapport de la commission Fougère. – ENSP – 1983, « Le TGV Atlantique – notes et rapports de la commission de concertation » – ENSP 1984
1983 – 1985 – En 2ème et 3ème année, deux exercices, sont conduits sur les heures de l’Atelier Le Nôtre en ville nouvelle du Vaudreuil (EPAVNV). Ce terrain pédagogique était riche pour évoquer la politique des Villes nouvelles, et celle-ci tout particulièrement puisque choisie au plan national pour mettre en œuvre une politique environnementale, avec notamment en son sein, un Conseil Scientifique Environnement, moi-même en étant membre pour les questions relevant du paysage.
En 2ème année, le thème choisie était l’espace dit de l’« Ile du Roi », en partie aménagé en jardins familiaux. Alain MIGNARD, paysagiste de la ville nouvelle a présenté sur un plan général la conception de la ville et son inscription dans son site Sont ensuite intervenus des conférenciers pour présenter la politique des jardins familiaux : Françoise DUBOST, sociologue, auteur de l’ouvrage « Coté jardins » (Edit. du Scarabée – 1984), et d’un film pour France 2 sur le thème de la liaison entre politique culturale et politique culturelle, Mr BRION, Délégué général de la Fédération nationale des jardins familiaux, Mr BOUE, Président de l’Association des jardins familiaux du Vaudreuil
C’était aussi pratique pour mobiliser facilement des intervenants cadres de l’EPAVNV, dont Mrs HURE, et LEGAGNEUR, membres de la Direction, LEBEAU, architecte, et Alain MIGNARD paysagiste, des membres du Conseil scientifique environnement : CLEMENT-GRANDCOURT, IMBERT et SALLEZ, ces deux derniers étant par ailleurs enseignants au Département du Milieu Humain. L’encadrement pédagogique était assuré par Isabelle AURICOSTE et moi-même.
Les étudiants ont pu mesurer les grandes différences d’occupation et de cultures des parcelles. Ainsi, les marocains réalisaient des cuvettes pour retenir l’eau, afin de favoriser le développement de la menthe, les turcs avaient des cultures mêlées, dans le plus grand désordre apparent, avec épinards, oignons en dominance, salades et navets, les polonais, comme les français, ont des cultures tracées au cordeau. Les étudiants ont pu également constater comment les hommes et les femmes, selon les divers groupes, se partageaient les tâches. Les étudiants se sont également interrogés sur la présence forte de clôtures compartimentant inutilement l’espace. Il leur a été répondu, que cela était indispensable compte tenu des vols fréquents de légumes ou d’outils. De même, ils ont estimé une présence excessive des abris de jardin plaidant à leur regroupement.
Les étudiants, en deux groupes, ont mené leurs projets sur « le jardin du noyer », un parc urbain, et sur « les jardins familiaux. » les travaux sont restés exposés durant 15 jours.
La direction de la Ville Nouvelle et l’association des jardins familiaux du Vaudreuil ont particulièrement apprécié les propositions, en particulier pour la meilleure insertion des jardins dans la ville, améliorer les jeux pour enfants, désenclaver le jardin du noyer, revoir le tracé d’une route envisagée le long de l’Eure. Au final, ils se sont déclarés favorables pour poursuivre cet échange avec l’ENSP en 1984-85.
Mais, un évènement non attendu a été mon embauche fin 1984 au Conseil Général du Val de Marne … et ma démission concomitante, à la fois de l’ENSP, et du Conseil Scientifique Environnement de la Ville Nouvelle du Vaudreuil.
Autres formations initiales
Nombreuses Unités de Valeur, séminaires, conférences, une activité constante d’« ambassadeur et de militant du paysage d’aménagement ».
Dans les universités
En 1971 et 1972 – Institut d’Écologie Appliquée (IEA – Professeur AGUESSE) – Université Orléans-La-Source – Ce cycle a donné naissance aux « ingénieurs écologues », structurés professionnellement en Association Française des Ingénieurs Écologues ou « AFIE ».
J’y ai développé durant deux années un cycle « Paysage » de 30 heure (3ème cycle). En 1976 et 1977, responsable d’un séminaire ” paysage et aménagement” (3ème cycle) à l’Institut d’urbanisme de Créteil – université Paris-Val de Marne.
En 1978 et 1979, à l’Institut d’urbanisme de Vincennes – Université de Vincennes-Saint-Denis, Paris V111, je suis responsable d’une UV ” paysage et aménagement” (2ème cycle). Elle est très représentative de mes interventions dans les Universités durant la période du CNERP :
U.V. K5 890 : AMENAGEMENT ET PAYSAGE.
Responsable : P. DAUVERGNE + équipe CNERP
1er semestre
Le mot paysage est, sommairement, comparable à l’expression « milieu de vie ». En ce sens le paysage n’est pas seulement le reflet de la vie d’une société, mais aussi le milieu dans lequel se déroulent les activités humaines, qui se modèlent sans cesse. Le paysage n’est donc pas uniquement un tableau, un panorama, qu’un touriste contemple, ou un décor pour certaines activités (loisirs, tourisme, résidence parfois), mais aussi, – et à la fois – le cadre et le produit des activités quotidiennes plus ou moins conflictuelles d’individus, de groupes sociaux et de la société toute entière.
Prétendre alors protéger, aménager ou organiser les paysages, c’est s’intéresser aux agents, qui les modifient, ou les maintiennent, c’est prendre en compte la manière dont ils sont perçus par les divers groupes ou individus concernés et enfin, c’est rechercher leur participation effective pour assurer leur conduite et leur gestion dans le temps, en fonction d’objectifs préalablement définis par toutes les parties.
Étudier et agir sur le paysage amène donc à porter son attention sur les facteurs écologiques, économiques, culturels, visuels et psycho-sociologiques. Il est évident, que selon les contextes, certains facteurs prédomineront, d’autres seront parfois négligeables.
Après une introduction sur le « paysagisme » contemporain (pratiques, besoins, réponses) et les « idéologies paysagères » véhiculées par les divers partenaires de l’aménagement et de l’urbanisme, plusieurs séances seront consacrées, d’une part à l’histoire du paysagisme en Europe, d’autre part à la pratique du paysagisme.
L’objectif majeur de l’U.V. est de donner (et de rechercher) une information concrète et critique sur les pratiques contemporaines. Les interventions de praticiens seront conçues dans ce sens, de même que le travail, qui sera demandé aux étudiants (individuellement ou par groupes de 3 au maximum), pourra, le cas échéant, se concevoir dans le cadre conjoint d’un groupe d’atelier, pour assurer la liaison entre information, enquête de terrain, recherche et pratique.
Par ailleurs, de 1981 à 1982, à l’Institut d’Urbanisme de l’Université de Constantine, dans le cadre d’une coopération avec l’Institut d’Urbanisme de Créteil je suis responsable d’un séminaire “paysage” sur deux ans (3ème cycle).
Enfin, en 1982 et 1983, en 1980 et 1981, coopération pédagogique entre l’Ecole Supérieure d’Horticulture de Chott Mariem (près de Sousse en Tunisie) et l’ENSP, responsable d’un séminaire sur le paysage et les espaces verts, au cycle de formation interdisciplinaire à l’aménagement et à l’urbanisme (FIAU) du Centre de recherche sur l’urbanisme (CRU) (3ème cycle) :
Des formations professionnelles
Pour mémoire, de 1972 à 1976 cycle professionnel au Paysage d’Aménagement de l’Association “Paysage”, puis au CNERP., enseignant au sein des cycles longs interdisciplinaires de formation professionnelle au paysage (post 3ème cycle), avec Bernard LASSUS, Jacques SGARD, Jean CHALLET, Jacques MONTEGUT, Charles ROSSETTI, Michel MACARY, architecte, et moi-même. En 1983 et 1984, membre de l’équipe pédagogique, dirigée par Bertrand WARNIER, de l’Université d’Été de Cergy-Pontoise (fin 3ème cycle),
Des formations continues
Nombreuses sessions de formation continue, comme concepteur, animateur principal, ou simple intervenant. :
En, 1972, de 1975 à 1977 des formations au Département de la Formation continue de l’ENGREF (Dion. MALLAVAl et Jean Pierre CAZEAUX, responsable du département environnement). Nombreuses sessions, dont la création originale de cycles de formation approfondie comprenant trois sessions successives pour les IGREF et ITF (phase 1 : sensibilisation, phase 2 : information, phase 3 : pratique).
La 3ème session correspondant à un exercice pratique in situ, comme en 1977, à Charleville-Mézières. Le groupe de stagiaires est au sommet d’une colline boisée avec vue plongeante sur Charleville-Mézières, et sur le versant boisé occupé par la forêt domaniale de Sedan. On y voit des coupes rases récentes, et des « zébrures » d’enrésinements. Avec Jean Pierre CAZEAUX, et le responsable de l’ONF local, le groupe de stagiaires, fort des connaissances acquises lors des deux précédentes sessions, est alors invité à décrire la situation paysagère, après connaissance des objectifs sylvicoles, mais aussi à proposer des salutations alternatives. L’un des stagiaires fait une maquette. Nous sommes alors dans une période de critiques au plan national de la gestion des arbres : coupes à blanc, monoculture résineuse, paysages forestiers transformés en timbre-poste, ou en zèbre, arbres d’alignement transformés en « totems » sur les routes nationales … C’est la campagne « Halte au massacre et à la dénaturation des paysages ». Dans le même temps il est parlé du « mitage du paysage « par l’habitat individuel ». C’est la période où le CEMAGREF de Grenoble (Bernard FISCHESSER), et surtout de Nogent-sur -Vernisson (Peter BREMAN) œuvrent pour sensibiliser et améliorer les pratiques au sein des forestiers et sylviculteurs. D’autres cycles de ce type se sont déroulés en Val de Loire et en Sologne.
Vue sur Charleville-Mézières et la forêt domaniale de Sedan
Projet d’enrésinements par plages exposé par l’ONF
Maquette d’un « contre-projet » de stagiaire
D’autres sessions se sont déroulées en 1973 et 1975, au Centres interprofessionnelles de formation permanente (CIFP), de 1973 à 1979 – au CNERP, nombreuses sessions de formation continue sous la responsabilité d’Anne KRIEGEL, responsable de la formation continue. En 1975,et de 1977 à 1981 – Nombreuses interventions au Centre de Recherche de l’Urbanisme (CRU), en 1978 – Centre de Perfectionnement pour la Recherche Industrielle et sa Gestion (CEPRIG), de 1979 à 1983 – ENPC – Département de la formation continue dont en 1982 “La prise en compte du paysage dans l’aménagement” – Intervention ” Les méthodes d’approche dans les pratiques paysagères, De 1980 à 1981 : A la DDE de Nancy, de Clermont Ferrand, à la DRAE de Corse et au CETE (Rouen, Aix en Provence), De 1982 à 1985 au Département de la formation continue del ’ENSH-ENSP, et en 1983 ….
DES ACTIONS D’INFORMATION ET DE SENSIBILISATION :
De 1973 à 1974, au sein du CNERP, je suis responsable de l’appui technique en matière de paysage auprès des nouveaux chefs des ateliers régionaux des sites et des paysages (ARSP), et des délégations régionales de l’environnement (DRE), en 1973 au Centre d’Etudes Supérieures d’aménagement (CESA), à Polytech de Tours, une journée sur les paysages de la Loire Moyenne, En 1979 et 1980 à Tunis, formation au paysage des cadres de la Direction de l’aménagement du territoire, dans le cadre d’une Coopération UNESCO / TUNISIE : 4 missions. Participation au titre du STU – Ministère de l’Environnement et du Cadre de vie pour la conception du futur Parc National Archéologique de Carthage-Sidi Bou Saïd, en 1981, au Centre de Géologie de l’ingénieur à l’Ecole Nationale Supérieure des Mines – Exposé et travaux pratiques au titre de l’ENSP et de la Cellule Environnement de L’Etablissement Public d’Aménagement de la Ville Nouvelle du Vaudreuil sur les dossiers d’impact, en 2006 – à l’Ecole d’Architecture et de Paysage de Lille : “Les OREAM, laboratoires pour une approche de la grande échelle” en hommage à Jean CHALLET – Cycle de conférences avec Jacques SGARD, Michel VIOLLET, De COURSON, CHARPENET et SENTENAC.
Très nombreux articles dans diverses revues professionnelles dont : Paysage et Aménagement (P+A), Archivert, Pages paysage, Espaces verts, Urbanisme, Architecture d’Aujourd’hui, Métropolis, Technique et Architecture, Casabella, …
Des conseils pour la conception de deux expositions grand public, « Paysages » au CCI du Centre Georges Pompidou en 1981. Voir le catalogue de l’exposition, dont mon article « On a le paysage que l’on mérite !», « La ville en ses jardins » également au CCI du Centre Georges Pompidou en 1982.
Réalisation d’un Film de 16 mm « Paysages des hommes … Hommes du Paysage » conçu par SAMEL (Gilbert), et DAUVERGNE (Pierre) – Société des Paysagistes Français. 1982.
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DISTINCTIONS :
Vers 1985 – Membre d’honneur FFP
1993 – Trophée du Paysage pour la première tranche du parc départemental de la Plage Bleue à Valenton : Maîtrise d’ouvrage CG 94-DEVP associée à l’Agence paysagiste ILEX,
1994 – Chevalier dans l’ordre du Mérite agricole
1998 – nominé pour le Prix National du Paysage (Gilles CLEMENT), et en 2000, nominé pour le Grand prix du Paysage. (Isabelle AURICOSTE). Bien que sollicité par le Ministère, successivement pour ces deux prix, la préférence du jury s’est portée, comme précédemment, sur des paysagistes de maîtrise d’œuvre. Une occasion ratée pour valoriser la maîtrise d’ouvrage paysagiste, toujours mal reconnue et pourtant très nécessaire pour développer la maîtrise d’œuvre.
2001 – Membre du Conseil national du paysage.
2007 – Grand prix national du Paysage pour le parc départemental des Cormailles à Ivry-sur-Seine : Maîtrise d’ouvrage CG 94-DEVP associée à SADEV 94 – Agence paysagiste TER.
2008 – Prix national de l’arbre
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