Pierre Dauvergne

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Autobiographie de Pierre Dauvergne – L’enseignement de Pierre Dauvergne Pierre Dauvergne au Conseil Général du Val-de-marne

Pierre Dauvergne

Paysagiste d’aménagement, conseiller de la maitrise d’ouvrage, enseignant, militant

Sa formationSa carrièreSes distinctionsSon enseignementSes idées

Pierre Dauvergne est né le 26 mai 1943 à Paris. Ses parents étaient commerçants en articles de décoration intérieure. Il passe son enfance dans la campagne de la vallée de l’Yvette.

Sa formation

De 1959 à 1962, à l’âge de 16 ans, il suit la formation pratique de l’École du Breuil, une école d’horticulture et d’arboriculture de la ville de Paris et obtient un brevet professionnel. Il en conserve une mémoire précise :

« Trois années d’études : Enseignants principaux : Clément (Culture potagère), Bretaudeau (Arboriculture fruitière), Chantrier (arboriculture d’ornement), Lucien Sabourin (floriculture), Pierre Grison (parasitologie), Gouet (botanique), Henri Brison (art des jardins). Ce dernier était paysagiste à la Ville de Paris avec Daniel Collin, dans l’équipe dirigée par Robert Joffet. Il me révèle mieux ce qu’est un paysagiste. Nous faisions avec lui des projets de petits jardins ou de scènes végétales. 

Pour les travaux pratiques (50 % du temps de l’enseignement), nous avions de nombreux enseignants techniques, principalement Lefèbre, qui a rejoint le Potager du Roi de Versailles, bien après. Également, Besnier pour les vergers où je me passionne pour la formation et la taille des fruitiers, Paulin pour le potager, …De cette période, date une profonde amitié avec Pierre Pillet, élève comme moi.

Dès le départ, en première année, j’ai été très surpris, ne voyant pas le rapport entre les jardins et le métier de paysagiste. En effet les matières principales étaient la culture potagère, l’horticulture générale, et la connaissance des végétaux par leur appellation en latin. Ce fut dur ! J’étais loin des Floralies … et de ce qui me passionnait dans la vallée de l’Yvette, mon territoire de chasse et de captures de batraciens, reptiles, rongeurs et insectes.». P.D.

En 1963, après une préparation intensive en dessin, il est admis, avec Pierre Pillet et Françis Teste, à la Section du paysage et de l’art des jardins de l’Ecole nationale supérieure d’horticulture de Versailles.

Il décrit l’équipe pédagogique de la Section à son arrivée, assez proche de celle qu’avait connue J. Simon en 1957.

« Il y avait Albert Audias (technique), Théodore Leveau (Composition, un ancien élève de J.C.N. Forestier), Jeanne Hugueney (Histoire de l’art), Simone Hoog (Histoire de l’art des jardins), les Bernard Jean et Jean Pierre (Techniques), Roger Puget et Descatoire (Urbanisme), Thomas (sols sportifs), René Enard, puis Jacques Cordeau (Dessin), … Nous avions des cours et des exercices sur des espaces limités, comme par exemple l’aménagement d’une terrasse d’immeuble, la conception d’escaliers et de gradines… et ceci à des échelles dépassant rarement le 1/200ème. En 2èmeannée, ce sont Jacques Sgard, Bernard Lassus, Pierre Roulet, Jean-Claude Saint-Maurice, Jean Pierre Bernard, Alain Spake, Elie Mauret, qui enseignent. Après l’École du Breuil, la plongée à Versailles fut brutale en 2ème année ! Changement complet d’échelle. » PD

Deux enseignants l’ont particulièrement marqué : le paysagiste et urbaniste Jacques Sgard et le plasticien coloriste Bernard Lassus.

« J. Sgard nous a ouvert à la géographie, à l’« écologie végétale », et déjà au « grand paysage », avec d’emblée un projet d’aménagement d’un terrain d’environ 200 hectares à Bruyères-le-Châtel, un milieu très fragile, comparable aux milieux du massif forestier de Fontainebleau. Nous n’étions plus à des échelles du 1/50ème ou 1/200ème. Nous devions caractériser le site, ses composantes pour justifier et argumenter ensuite un projet, qui consistait à accueillir de la voirie et un certain nombre d’habitations, ou un lotissement.

B. Lassus nous a appris à regarder et à analyser avec rigueur le pourquoi de nos sensations en rapport avec les apparences des espaces urbains ou naturels. Il nous a obligé à relativiser nos premiers jugements de valeur, à décortiquer la notion du beau. Il nous a ouvert à la physiologie et à la psychologie de la perception, aux modes de représentations du réel en nous encourageant à lire des ouvrages, comme ceux de Pierre FrancasteL, Fernand Leger, Gaston Bachelard, … Il nous conseillait les expositions d’artistes à voir. Nous faisions des exercices plastiques, dont les fameux “bouchons”, des études visuelles d’espaces proches de l’école, des études sur la mobilité des apparences selon les saisons et les heures de la journée. (Étude de la Plaine de Stains en 1965). ». PD

De 1965 à 1966, il effectue son stage obligatoire d’un an dans l’ « Atelier du Paysage » de J. Sgard, J.-C. Saint-Maurice et P. Roulet :

« Cet atelier était à l’époque l’une des plus importantes agences de paysagistes. Trois paysagistes y étaient associés : Jacques Sgard, Jean-Claude Saint-Maurice (assistant M. Viollet) et Pierre Roulet (assistant M. Cassin). Cette agence était au cœur des nouvelles commandes dépendant des politiques d’après-guerre en urbanisme, environnement et aménagement. Je travaillais principalement sur les projets de Pierre Roulet (grands ensembles dont celui de Massy) ». PD.

En 1966, il obtient le diplôme et le titre de paysagiste diplômé par le ministère de l’Agriculture (DPLMA comme celui de J. Simon et d’A. Provost), titre qui était en cours de reclassement comme paysagiste DPLG à partir de 1961.

Rendu final, Concours en loge, 1966, 1/500e, Fonds Dauvergne, Archives ENSP.

Sa carrière

1967-1969 : Il est employé par le Service Technique Central d’Aménagement et d’Urbanisme (STCAU) qui dépendait de la Direction de l’Aménagement Foncier et de l’Urbanisme (DAFU), du Ministère de l’Equipement et de l’Urbanisme (MEL).

« Le STCAU était une véritable plaque tournante pour échanger connaissances, expériences avec les équipes de terrain, et vice versa. Ainsi, le groupe relation ville campagne a animé leClub des paysagistes d’OREAM”, avec la participation du responsable de l’environnement de l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture, l’APCA: Jacques Sgard (Nancy-Metz-Thionville, et Aix-Marseille-Fos), Michel-François Citerne (Nancy-Metz-Thionville), Jean Challet et Pierre Mas (Nord-Pas de Calais), et Michel Viollet, (Nantes-Saint-Nazaire).

C’était bien nécessaire à une période où nous étions tous confrontés à des échelles et à des questionnements totalement nouveaux, en particulier la protection et l’aménagement des espaces agricoles, et des projets de « ceintures vertes », « coupures vertes », « coulées vertes », … dans les aires urbaines ». PD

1967 – 1970 : Le GERP

Avec d’autres jeunes paysagistes, il crée le Groupe de recherche et d’étude sur le paysage (GERP). Car, en 1968, les étudiants de la Section se mettent en grève pour obtenir les moyens financiers de développer une formation de paysagistes correspondant à la demande dans le domaine de l’urbanisme et l’aménagement du territoire. Formation qui n’existe pas (ou pas assez) à la Section, malgré la présence d’un architecte urbaniste (R. Puget).

« En attendant l’obtention de ces moyens, les étudiants et jeunes anciens élèves décident la création du GERP pour à la fois compenser les manques de l’enseignement, et en même temps, s’organiser pour mener des actions, tant auprès de l’école que de la tutelle pour faire évoluer la situation. Ainsi, Philippe Treyve, Paul Clerc, Samuel Adelaïde, et moi-même fondront l’association GERP avec le soutien d’enseignants, en particulier de Jacques Sgard, et de Bernard Lassus. Philippe Treyve en sera le Président, très charismatique. ». PD

Le GERP fait connaitre très vite ses revendications aux enseignants de la Section et aux paysagistes :

« Progressivement, le GERP attire et anime le monde professionnel, notamment par l’organisation de cinq conférences magistrales de personnalités de premier plan dans le grand amphi de l’école, durant lesquelles une centaine de personnes est présente. A noter la participation du Directeur de l ’école, Etienne LE GUELINEL, PUGET, Jacques MONTEGUT, Jacques SIMON, des professionnels comme Pierre ROULET, Jean Claude SAINT-MAURICE, BIZE, CLOUZEAU, CAMAND. Également, plus nombreux, des étudiants et jeunes anciens qui animeront les groupes de travail. » PD.

Au GERP dissous en 1970 succède une autre association.

1968 – 1975 : l’Association PAYSAGE

Pierre Dauvergne devient le secrétaire général de l’ « association Paysage » qui a les mêmes finalités que le GERP. Elle réunit des adhérents différents qui travaillent en relation avec le STCAU, puis avec le nouveau ministère de l’Environnement :

« Jacques Sgard, paysagiste-urbaniste, Président, Bernard Lassus, plasticien, Vice Président, Rémi Perelman, ingénieur agronome, Secrétaire général, Pierre Dauvergne, paysagiste, Secrétaire, Paul Clerc, paysagiste, du bureau d’étude PAYSA, Trésorier ».PD

En 1972 l’association est chargée par le Ministère de l’environnement de créer un cycle d’un an pour une formation expérimentale au “paysage d’aménagement” destinée à des professionnels de l’aménagement et de l’urbanisme, et pour développer la recherche. Cette formation s’installe rue de Lisbonne à Paris. Elle deviendra à partir de 1975 le CNERP.  

1975 – 1979 : Le Centre d’étude et de de recherche du paysage de Trappes (78)-CNERP

Après les deux premières années, le cycle est institutionnalisé en CNERP le 31 mars 1975 par le Ministre de la Qualité de la Vie, André Jarrot, à Trappes, dans les locaux d’une antenne pédagogique d’une école d’architecture parisienne. Cette formation conserve son statut d’association loi de 1901, qui dispose d’un Conseil d’administration interministériel, présidé par Pierre de la Lande de Calan de la Fondation de France par ailleurs l’un des dirigeants de la Barclay’s Bank. Pierre Dauvergne devient employé du CNERP en tant que directeur d’études responsable des études, des recherches et de l’expérimentation.

« L’équipe est rapidement constituée principalement par des professionnels issus des cycles de formation précédents dont : Alain LEVAVASSEUR, paysagiste, Marie Noëlle BRAULT, paysagiste, Zsuza CROS, paysagiste hongroise, Jean Pierre SAURIN, paysagiste, Jean Rémy NEGRE, architecte-urbaniste, Yves Luginbühl géographe, Marie Claude DIEBOLD, géographe, Claude BASSIN-CARLIER, ingénieur écologue, Janine GREGOIRE, secrétaire ».

De gauche à droite, l’équipe du CNERP : Alain Levavasseur, Janine Grégoire, Yves Luginbühl, …, Jean-Pierre Boyer, Sarah Zarmati, Pierre Dauvergne, Viviane (secrétaire du CNERP), Rémi Pérelman,…, Philippe Robichon, Alain Sandoz, Bernard Fischesser, Claude Bassin-Carlier.…, 1974. Archives ENSP.

Sous la direction de Rémi Pérelman, l’institution, interministérielle, fonctionne comme un centre de recherches dont les stagiaires et les chargés d’études sont la main d’œuvre principale et la puissance publique le commanditaire principal. Selon le centre de documentation, de 1973 à 1977, 127 rapports d’études, ou de recherches sont réalisés par les équipes du CNERP (7 en 1973, 24 en 1974, 28 en 1975, 34 en 1976 et 34 encore en 1977).

Du fait de difficultés financières, le CNERP ferme ses portes en 1979 et ses missions pédagogiques et de recherches sont transférées à la jeune ENSP créée en 1976. Pierre Dauvergne est alors affecté au Service technique de l’urbanisme (le STU).

1979 – 1984 : l’Atelier d’aménagement et d’urbanisme du STU et l’ENSP

Dans ce service dirigé par Claude Brévan, urbaniste de l’Etat, P. Dauvergne est rapidement détaché à l’ENSP comme enseignant, affectation qui représente l’appui du ministère de l’Equipement à la nouvelle ENSP. Pendant cette période il participe à la mise en place du plan de paysage de Carthage-Sidi Bou Saïd près de Tunis.

À l’ENSP, il crée le département de sciences humaines, contribue aux premières publications de recherches de l’Ecole, et participe activement au projet (inabouti) d’Institut français du paysage (1982-85).

1985 – 2005 Conseil Général du Val de Marne1.

Pierre Dauvergne est recruté à la fin de 1984 en tant que chef du service des espaces verts départementaux. Il restera à la tête de ce secteur (qui devient une direction en 1988) jusqu’en 1991, date à laquelle il est nommé directeur de l’aménagement. Quatre ans plus tard, il devient directeur général adjoint de la collectivité départementale au sein de la collectivité, avant de devenir quatre ans plus tard, un des piliers de l’administration départementale : directeur général adjoint en charge des bâtiments, des espaces verts, du paysage et de l’assainissement. Il prend sa retraite en 2005 à l’âge de 62 ans.

Parallèlement, il s’implique dans la promotion de la profession de paysagiste. En 1984, il est délégué général de la FFP pour l’organisation des premières assises du paysage à Aix-les-Bains.

Ses distinctions

1993 : Trophée du Paysage pour la première tranche du parc départemental de la Plage Bleue à Valenton : Maîtrise d’ouvrage CG 94-DEVP associée à l’Agence paysagiste ILEX,

1994 : Chevalier dans l’ordre du Mérite agricole

1998 : Nominé pour le Prix National du Paysage (Gilles CLEMENT lauréat), et en 2000, nominé pour le Grand prix du Paysage. (Isabelle AURICOSTE lauréate).

« Bien que sollicité par le Ministère, successivement pour ces deux prix, la préférence du jury s’est portée, comme précédemment, sur des paysagistes de maîtrise d’œuvre. Une occasion ratée pour valoriser la maîtrise d’ouvrage paysagiste, toujours mal reconnue et pourtant très nécessaire pour développer la maîtrise d’œuvre. » PD.

2001 – Membre du Conseil national du paysage.

2007 – Grand prix national du Paysage pour le parc départemental des Cormailles à Ivry-sur-Seine : Maîtrise d’ouvrage CG 94-DEVP associée à SADEV 94 – Agence paysagiste TER.

2008 – Prix national de l’arbre attribué au département du Val-de-Marne par le Conseil national des villes et villages fleuris.

Son enseignement2

P. Dauvergne a enseigné principalement, et successivement, dans trois institutions publiques : à la Section du paysage et de l’art des jardins de l’ENSH de Versailles (1967-1974), au CNERP de Paris et Trappes (1972-1979) et à l’ENSP de Versailles (1979-1984). Parallèlement, il a été sollicité comme conférencier dans de nombreuses formations d’ingénieurs, d’architectes, d’urbanistes et d’universitaires en France et à l’étranger.

De 1967 à 1974

Dansla Section du paysage de l’ENSH, il organise l’enseignement après le départ de nombreux enseignants, paysagistes ou non. Il introduit M. Corajoud et J. Simon comme enseignants de projet, prend le relais de B. Lassus (études visuelles) et J. Sgard (les plans de paysage). Il explore de nouvelles possibilités de projet comme l’aménagement des carrières et les scenarii de paysage.

« 1967 – 1968 : Je suis assistant de Bernard Lassus – cours d’études visuelles. En 1968, après la démission de l’équipe pédagogique, la grève des élèves, la création et les interventions du Groupe d’Étude et de Recherche du Paysage (GERP), l’immobilisme de la Tutelle, une nouvelle équipe pédagogique se constitue, afin de prendre en charge les promotions présentes à l’école…

De 1969 à 1974, cette équipe rassemble en fait des « militants » pour défendre la Section et les étudiants recrutés. Elle fonctionne sans véritable mandat de l’administration, mais elle est plus ou moins soutenue, car la Direction souhaitait éviter de nouveaux soubresauts des étudiants.

L’équipe constituée par cooptation rassemble Michel Viollet, secrétaire général de la SPAJ (jusqu’en 1971), Jacques Simon, moi-même, et à partir de 1972, Michel Corajoud. Cette équipe travaille quasiment en autonomie, construit et expérimente une nouvelle pédagogie avec les étudiants. Dans ce cadre, je reprends alors, avec l’accord de Bernard Lassus, son cours d’”études visuelles”, et certains de ses exercices plastiques. Au cours de cette période, j’exploite mes activités principales déployées successivement au sein du STCAU (1967 – 1969), du GERP (1967 – 1970), et de l’OREALM (de 1969 à 1974). En 1969, l’OREALM me détache à la Section, à raison d’une demie journée par semaine.

Parmi les exercices menés, je citerai en premier celui de 1972 avec les deux promotions réunies. L’objectif était d’élaborer unplan de paysage pour l’avenir de la clairière de la Commune de LOURY,dans le Loiret, afin de déterminer les grandes orientations du futur Plan d’Occupation des Sols (POS). Ce projet était prétexte à la connaissance de la nouvelle planification territoriale : les SDAU, PAR et POS.

Autre exercice, lasimulation théorique des apparences successives d’un versant forestier, selon la nature du foncier, l’âge et la nature des peuplements, … exercice qui permettait d’aborder la connaissance de la forêt, de l’économie et des organisations forestières, avec des interventions ponctuelles d’experts, dont Tristan Pauly, IGREF, responsable du centre de gestion de l’ONF à Versailles.

Autre exercice en 1972 :le réaménagement d’une sablière en fin d’exploitation en forêt domaniale de Saint-Germain-en-Laye.Le projet devait être justifié par l’évaluation de la demande en loisirs du territoire au sens large. Le centre de gestion de l’ONF à Versailles est encore intervenu. Les extraits ci-après de l’un des projets rendu correspondent à l’interprétation de la méthode de Kevin Lynch (L’image de la cité, Dunod, 1969).

Extraits d’un travail d’étudiant : carte des zones de perception et légende des symboles graphiques. Archives P. Dauvergne

Enfin, en 1974, desprojets sur des espaces habitésse sont déroulés en Ville Nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines sur les communes de Guyancourt et d’Elancourt. Dans les deux cas, il s’agissait d’inventorier les usages des espaces aménagés, notamment à partir des traces au sol, puis de faire des propositions d’amélioration. A une autre échelle, c’estle développement urbainde la ville de Chevreuse et ses incidences sur la vallée, qui ont été réfléchis. » PD

1976 -1984

Mis à disposition par le STU, Pierre Dauvergne devient enseignant à l’ENSP. Il interviendra comme chef d’ateliers de projet et comme coordonnateur du département du Milieu humain qu’il créé :

« Mon implication dans l’enseignement diffère très sensiblement de celui de la Section. En effet, l’ENSP est structurée autour de trois ateliers de projet (Michel Corajoud, Bernard Lassus, et Allain Provost), ramenés à deux par la suite (Atelier Charles-Rivière Dufresny avec Bernard Lassus, et l’Atelier Le Nôtre, avec Michel Corajoud,) et cinq Départements, dont celui des Sciences Humaines. Les ateliers disposent de près de la moitié des heures. Ainsi, les Départements, pour assurer l’acquisition des connaissances avaient un temps pédagogique partagé et morcelé. L’articulation des départements avec les Ateliers autour de projets s’est avérée très difficile. »

Il participe à la création des « Ateliers Régionaux de Paysage » qui reproduisent la pédagogie du CNERP en confrontant les étudiants à des territoires concrets et aux élus. Comme pour le CNERP, c’était également la possibilité de trouver des compléments de financements pour l’établissement.

La pédagogie d’atelier qu’il mobilise s’appuie en priorité sur l’analyse de l’espace réel et sur le réseau des parties prenantes du projet. Pour lui les commanditaires réels autant que les théoriciens (les chercheurs, les universitaires) et les techniciens sont nécessaires à la formation des paysagistes. Il s’agit également d’identifier ce qu’il appelle la demande sociale, qui à cette époque était encore mal connue en raison de la réticence des chefs d’ateliers à faire intervenir des sociologues.

En 1979, dans la plaquette du cercle des élèves de l’ENSH -ENSP, il publie un long article « plaidoyer » pour la prise en compte du paysage dans l’aménagement et l’urbanisme. Il en tire les conséquences pour la conduite d’un enseignement, en s’appuyant sur les expériences pédagogiques menées depuis les années 70 au CNERP.

« L’analyse d’un espace est prétexte à l’acquisition de connaissances théoriques, et dans cette mesure, aide à l’articulation des cours et des travaux d’atelier. L’analyse de l’espace n’est jamais neutre, elle est toujours orientée en fonction d’un contexte. Le choix de terrains réels est essentiel à ce niveau-là.
Le paysagiste, dans sa pratique professionnelle, ne travaille pas seul. Il a des interlocuteurs, qu’il doit connaître, convaincre.

Les terrains réels permettent la confrontation avec ces interlocuteurs.
L’étudiant doit alors mener son travail avec méthode pour atteindre ces objectifs et se faire comprendre à la fin de son travail. Il doit pour cela sélectionner les informations et les données pour les interpréter. Les travaux nécessitent alors, et naturellement, l’intervention d’enseignants couvrant des matières théoriques et techniques.

Certaines phases du travail peuvent être menées par plusieurs enseignants.
Les terrains réels permettent alors un travail en équipe d’enseignants (…). L’enseignement doit être attentif à la demande sociale et ne doit pas se contenter de la suivre, mais aussi dans toute la mesure du possible la précéder. »3.

Couvertures des plaquettes d’enseignement de P. Mariétan, J.-M. Rapin et M. Louys, 1981, Archives P. Dauvergne

En 1981, il dirige deux ateliers pluridisciplinaires. L’un, « Perception et analyse du paysage », a recours auxEtudes visuelles de B. Lassus et fait intervenir des conférenciers du CNERP (le musicien P. Mariétan et l’acousticien J.-M. Rapin), ainsi que des scénographes. L’autre consacré à la vallée de la Mauldre non loin de Versailles, avec d’autres enseignants (l’économiste P. Mainié et l’écologue M. Rumelhart) concerne une région confrontée à une urbanisation diffuse4. Il permet de présenter les outils de la planification territoriale et le recours à la prospective en s’appuyant sur l’expérience des études de l’OREALM dans la vallée de la Loire Moyenne.

La couverture de la plaquette de présentation de l’atelier Vallée de la Mauldre, et celle du n° des Annales de la recherche urbaine, n° 18-19, 1983, qui a publié la recherche sur cette région.

Cependant, dans un contexte de concurrence entre enseignants pour les volumes horaires attribués, il est difficile de construire une réelle interdisciplinarité:

« Dans ce contexte de frustration, la construction d’équipes pédagogiques pluri disciplinaires était vaine. Plus étonnant, a été l’impossibilité d’articuler et d’organiser les pédagogies des ateliers. L’administration, faible …, a demandé alors aux étudiants de se positionner pour tel ou tel atelier. Un comble ! Il arriva ce qui devait arriver, l’un des ateliers, en l’occurrence l’Atelier Le Nôtre ramassa largement la mise, ce qui n’a rien arrangé dans le climat délétère de cette période. Des étudiants ont refusé de participer à ce marchandage, et ont suivi les deux ateliers simultanément.

Moi-même, participant aux réunions dites pédagogiques, connaissant trop bien Bernard Lassus et Michel Corajoud, les estimant chacun autant, j’agissais, avec Roger Bellec (le secrétaire général), pour que les points de vue se rapprochent, que les deux pédagogies, toute les deux respectables, puissent se valoriser, plutôt que s’opposer » PD.

En1982 – 1983 : Le Département du milieu humain, qui deviendra l’année suivante « de sciences de l’homme et de la société »est créé.

Couverture de la plaquette de présentation du département du « Milieu humain », 1982-83. Archives P. Dauvergne

« J’en assure la coordination. La plupart des enseignants et conférenciers poursuivront leur enseignement durant les années suivantes. Je fais appel à des enseignants intervenants sur les quatre années, principalement en 3èmeannée. 292 heures sont réparties entre 13 enseignants et conférenciers, dont deux de l’ENSH, Jean CarreL, juriste, et Philippe Mainié, ingénieur agronome, chercheur à l’INRA de Versailles.

Autres intervenants : Robert Ballion, sociologue, chercheur au laboratoire d’économétrie de l’Ecole Polytechnique, Yves Burgel, géographe, professeur à l’Université Paris X, responsable du laboratoire de géographie urbaine, Marie-Elisabeth Chassagne, chercheuse au CESTA et au laboratoire d’économétrie de l’Ecole Polytechnique, Jacques Cloarec, sociologue au laboratoire de sociologie rurale de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Simone Hoog, historienne des jardins, conservatrice au Château de Versailles, Maurice Imbert, sociologue au Centre d’Ethnologie Sociale et de Psychosociologie, Jacques Joly, géographe, professeur à l’ Université de Grenoble et à l’Institut des Sciences Politiques de Paris … » PD

Le premier programme pédagogique insiste sur une nouvelle compétence du paysagiste : être capable d’identifier les acteurs sociaux et politiques d’un projet d’aménagement, et de les associer à sa construction et à sa validation, autant qu’à sa gestion technique au cours du temps. Ce temps d’enseignement se situe plutôt en 3e et 4e années, avec l’avancement de l’apprentissage des compétences professionnelles qui devient plus complexe.

« Un des objectifs sera d’attirer l’attention du paysagiste sur le fait qu’il n’est pas seul à porter un regard et un jugement sur l’espace.
Les enseignements permettront au paysagiste de l’aider à formuler et à fonder ses hypothèses de travail, de repérer les divers acteurs impliqués et concernés par l’intervention paysagère envisagée, de négocier et d’élaborer avec eux les propositions et le projet. Enfin, réussir une intervention paysagère, c’est aussi prendre en considération les conditions de sa production et de sa gestion, c’est-à-dire les mécanismes et forces qui sous-tendent les apparences des espaces et les logiques des acteurs qui les développent ….
Par ailleurs, il est envisagé que la formation se développe par articulation avec les ateliers à propos d’exercices décentralisés expérimentaux (les futurs ateliers régionaux de quatrième année) ».PD.

Avant son départ à la fin de 1984 pour la direction des Espaces Verts du Val de Marne, un dernier atelier en 2e et 3e années est consacré en 1983-1985 à la ville nouvelle du Vaudreuil où P. Dauvergne est impliqué comme paysagiste. Un autre, dans la même ville, avec la paysagiste I. Auricoste et la sociologue Françoise Dubost, concerne les jardins familiaux.

Ses idées

Pierre Dauvergne est un passeur de savoirs, autant qu’un expérimentateur. Il n’a pas adopté une carrière de paysagiste concepteur, de réalisateur d’aménagements de l’espace, de parcs et de jardins. Il a été formé dans la Section pour emprunter cette voie, mais il a pris conscience dès sa sortie de l’école que d’autres choix existaient pourvus d’horizons plus vastes, et surtout plus politiques.

(Faire)comprendre la dynamique des paysages

Contrairement à ses collègues qui s’intéressent peu aux contenus scientifiques de la notion de paysage, P. Dauvergne va prendre conscience de l’intérêt de la connaissance de la dynamique paysagère dans les villes comme dans les campagnes. Les paysages ne sont pas immuables, et toute l’agitation politique de l’époque laisse entendre que c’est ce qu’on leur reproche. Dès 1965, lors de son stage à l’Atelier du paysage, il est initié à quelques sciences du paysage par la thèse d’urbanisme de J. Sgard, puis par ses lectures des biogéographes et des géomorphologues, et plus tard les publications pédagogiques des écologues J. Montégut et M. Rumelhart. Il écrit :

« C’est à cette occasion (l’Atelier de J. Sgard), que j’ai pris une nouvelle leçon d’écologie en découvrant les travaux de Georges Kuhnhotz-Lordat, Essai de géographie botanique sur les dunes du Golfe du Lion, 1924. Il mettait en évidence la dynamique de colonisation des dunes par la végétation. J’ai alors, par moi-même, senti le besoin d’approfondir mes connaissances en lisant des ouvrages comme ceux d’Ozenda, Biogéographie végétale, 1964, ou de Tricart L’épiderme de la terre, esquisse d’une géomorphologie appliquée, 1962. J’ai également eu accès à la thèse de J. Sgard soutenu à l’Institut d’Urbanisme de l’Université de Paris en 1958, Récréation et Espaces Verts aux Pays-Bas, qui m’a ouvert sur les possibilités de travail aux échelles de la planification et de l’aménagement du territoire ».PD

Travaillant à l’OREAM de la Loire moyenne, il s’intéressera ensuite aux travaux phytoécologiques du CEPE-CNRS de Montpellier sur la cartographie écologique de la végétation en Sologne. Il plaidera dans son enseignement comme dans ses différentes responsabilités pour une collaboration nécessaire entre paysagistes, écologues et sociologues. La tâche fut souvent ingrate.

Penser l’action paysagère aux différentes échelles de l’aménagement des territoires

P. Dauvergne a milité pour combler le fossé béant entre les outils juridiques d’urbanisme et la maitrise d’ouvrage des collectivités publiques. Il fallait trouver un moyen de traduire en termes concrets l’expression magique des textes et des mantras politiques et administratifs de l’époque : « Tenir compte du paysage ». Elle n’était nullement performative pour celui qui la prononçait.

« C’était bien nécessaire à une période (année 1960) où nous étions tous confrontés à des échelles et à des questionnements totalement nouveaux, en particulier la protection et l’aménagement des espaces agricoles, et des projets de « ceintures vertes », « coupures vertes », « coulées vertes », … dans les aires urbaines ». PD. 

Au CNERP comme dans son enseignement à l’ENSP, il est d’abord un organisateur d’études et de débats publics pour que des réponses concrètes soient apportées aux questions posées. L’ambition est exorbitante là où les architectes et les urbanistes attendent des réponses jardinières qui ne sont plus adaptées à une demande sociale peu connue et à une commande politique évasive. À une époque également (années 1970) où des réponses aux actions d’aménagement sont apportées par les écologues (la planification écologique), les géoagronomes (les travaux de J.-P. Deffontaines), les géographes, les anthropologues et les sociologues. Comment choisir, alors que la loi de 1976 sur la protection de la nature imposait les « études d’impact » et quelques architectes (sans succès) la « sitologie ».

P. Dauvergne s’appuiera beaucoup sur les travaux du plasticien et plus tard paysagiste B. Lassus.

La nature de B. Lassus

Si les paysagistes ont comme vocation d’installer la « nature » dans la ville, encore faut-il connaitre ce qu’il manipule. La réponse scientifique est du côté des sciences de la nature, de la biologie, de l’écologie, de la biogéographie, qui ne sont pas tournées vers l’action. Pas plus que du côté des sciences sociales qui n’inspirent guère les praticiens. Peut-être faut-il regarder du côté du land-art comme le paysagiste J. Simon ?

Le plasticien B. Lassus, qui intervient au côté de J. Sgard et que P. Dauvergne eut comme enseignant apporte une solution originale et relativiste. Il écrit en 1977 :

« Le naturel me semble lié à un champ visuel déterminé. À moins qu’il ne soit homogène, il y a toujours dans le champ visuel un élément qui peut être considéré comme plus naturel qu’un autre, et c’est par opposition à un autre élément qui de ce fait est qualifié d’artificiel qu’il se situe vers le naturel. Il est très probable que si vous avez un arbuste en pot dans votre cuisine, vous le considérez comme plus naturel que le réfrigérateur émaillé de blanc sur lequel il est placé »5. En d’autres termes les paysages hétérogènes semblent préférables à des paysages homogènes.

Ainsi théorisé, le paysage n’est pas seulement l’affaire des sciences de la terre, de la nature ou de la société, mais s’inscrit plutôt dans une conception de l’appréciation et de la composition paysagère. Elle relève de la pensée plasticienne et contourne la question de l’expérience et du jugement esthétique.

Le projet : induction versus déduction

L’État, au temps du CNERP, souhaitait des guides méthodologiques pour encadrer les pratiques d’aménagement soumises à études d’impact (barrages, autoroutes, remembrements …) . Craignant une normalisation des pratiques, le CNERP ne s’engagea pas ou peu dans cette voie ingrate :

« Par exemple, encore, une entreprise importante, mais en difficulté, fabricant des poteaux métalliques pour supporter les câbles électriques ou téléphoniques, était combattue par des associations, ces poteaux étant jugés disgracieux dans les sites et paysages. Le ministère souhaitant défendre les emplois de cette entreprise, a demandé au CNERP des arguments pour poursuivre, selon des modalités à définir, la fabrication de ces poteaux.

Le CNERP a proposé d’implanter ces poteaux dans les paysages artificialisés, du type de la Beauce, et de réserver l’implantation des poteaux en bois dans les paysages de bocage, boisés ou forestiers. Le ministère a fait le choix inverse. Incompréhension donc ». PD.

Ce qui s’esquissait ainsi était un long processus de formation des maitres d’ouvrage à la culture paysagiste de projet. Les ateliers pédagogiques régionaux de l‘ENSP (1988-2018) y répondirent pendant quarante ans de manière infatigable et en général convaincante. À savoir que tout projet doit s’inscrire d’abord dans un contexte local et territorial, et non seulement dans des normes réglementaires, en faisant confiance autant aux intuitions du concepteur qu’aux avis des parties prenantes.

Un engagement politique et citoyen

Pour P. Dauvergne, le paysage peut offrir un sens précis, c’est le milieu matériel de la vie sociale. Sa transformation, faible ou radicale, ne peut être pensée que pour et avec ses habitants.

« Le mot paysage est, sommairement, comparable à l’expression « milieu de vie ». En ce sens le paysage n’est pas seulement le reflet de la vie d’une société, mais aussi le milieu dans lequel se déroulent les activités humaines, qui se modèlent sans cesse. Le paysage n’est donc pas uniquement un tableau, un panorama, qu’un touriste contemple, ou un décor pour certaines activités (loisirs, tourisme, résidence parfois), mais aussi, – et à la fois – le cadre et le produit des activités quotidiennes plus ou moins conflictuelles d’individus, de groupes sociaux et de la société toute entière.

Prétendre alors protéger, aménager ou organiser les paysages, c’est s’intéresser aux agents, qui les modifient, ou les maintiennent, c’est prendre en compte la manière dont ils sont perçus par les divers groupes ou individus concernés et enfin, c’est rechercher leur participation effective pour assurer leur conduite et leur gestion dans le temps, en fonction d’objectifs préalablement définis par toutes les parties. ». PD,6.

 

Membre et militant du Parti communiste français dès 1965, P. Dauvergne a contribué à l’élaboration de nombreux textes sur le cadre de vie et les espaces verts, notamment avec P. Laurent et P. Juquin (Archives P. Dauvergne)

Elu dans la commune d’Elancourt puis dans la ville nouvelle de Saint-Quentin en Yvelines, il prend en responsabilité les questions d’urbanisme et publie de nombreux textes sur son expérience d’élu confronté à la mise en place d’une ville nouvelle.

En tant que directeur des espaces verts, puis de l’aménagement, du Val de Marne, il agit sans doute de manière pragmatique, mais en fondant ses décisions sur ses convictions politiques et personnelles :

« Un bureau d’études est créé. Plusieurs paysagistes sont recrutés, pour la plupart des anciens élèves de l’ENSP où j’enseignais : Une équipe de maîtrise d’œuvre et de maîtrise d’ouvrage publiques en paysage, se met rapidement en place. Elle sera la principale agence publique de paysage en France.

L’avantage d’une telle structure, c’est de se donner les moyens de tenir dans la longue durée la cohérence des actions et projets au fil des acquisitions foncières, et donc de nouvelles tranches de travaux. C’est aussi la meilleure façon d’associer autour des projets tous les agents qui auront aux divers stades leur part de responsabilité. C’est la meilleure garantie de tenir dans le temps les objectifs. J’ai donc pu vérifier sur le terrain le bien-fondé de mes positions tenues en tant qu’élu à la Ville Nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines, puis au CNERP avec la recherche sur les espaces extérieurs du germe de la ville nouvelle du Vaudreuil »7.

Parc de la Plage Bleue à Valenton (Val-de-Marne), une ancienne sablière. Cliché J. M. PETIT – CG 94

Pour conclure

P. Dauvergne a tracé un chemin singulier parmi les refondateurs des pensées et pratiques paysagistes en France.

Dans la première partie de sa carrière, il s’est intéressé à la manière d’influencer la décision publique d’aménagement de l’espace en fonction de nouveaux critères relatifs à la qualité du milieu de vie. Inspiré par son expérience du CNERP, il a mis au point, comme enseignant et chargé d’étude, une modalité nouvelle d’analyse et de projet de paysage qui implique les élus et les parties prenantes, et non les seuls concepteurs et commanditaires. Elle évoluera plus tard vers la pratique nouvelle de « médiation paysagiste ». Avec J. Sgard et quelques autres, il a inventé le « paysagisme d’aménagement », une attention politique globale particulière accordée au soin de la production de la qualité des milieux de vie.

Dans la seconde partie de sa carrière, il est devenu maitre d’ouvrage des aménagements des espaces publics du Val-de-Marne. De ce fait, il a pu mettre en œuvre, de manière exemplaire, la plupart des principes qu’il avait expérimentés auparavant. En agissant notamment sur la politique foncière du département, sur les pratiques des équipes gestionnaires et en créant un bureau d’études capable de concevoir les espaces et d’en suivre la gestion.

Si aujourd’hui, les paysagistes concepteurs sont en principe tous capables, selon les critères de leur nouveau titre de paysagiste concepteur depuis 2016, de jongler avec les échelles spatiales et temporelles de projet, ils le doivent en grande partie à Pierre Dauvergne.

Pierre Donadieu

Mars 2020


Bibliographie


Notes

4 Dans le même temps, ce terrain était le support de la première recherche sur le paysage financée par la jeune Mission du paysage du ministère de l’Environnement.

5 B. Lassus, Jeux, Paris, Éditions Galilée, 1977, p. 70. Cité par S. Bann, Le destin paysager de B. Lassus (1947-1981), éditions HYX, 2014.

6 Programme d’enseignement du département du milieu humain, ENSP Versailles, 1981.

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